Lutte contre la mendicité : questions à ahmed zaoui, chef de division de l’action sociale à la wilay

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
«Un cadre institutionnel était nécessaire afin de mieux lutter contre la mendicité».

La Vie éco : Pourquoi un schéma régional pour la lutte contre la mendicité maintenant?

La Région de Rabat a entamé sa stratégie de lutte contre la mendicité et le vagabondage en 2005 au moment du lancement de l’Initiative nationale du développement Humain. Plusieurs actions ont été menées depuis, notamment la création du Centre de protection sociale Mohammadia en 2008 à l’occasion du troisième anniversaire de l’INDH. Mais, aujourd’hui, nous avons renforcé l’existant par la mise en place du numéro vert et la création d’un observatoire. De plus, il y a le comité de coordination qui permet d’encadrer les actions de la Wilaya. Il fallait mettre en place un cadre institutionnel pour mieux lutter contre la mendicité et éviter d’être inefficace.

Quel est aujourd’hui l’état des lieux dans la Région de Rabat ?

On ne peut avancer des statistiques exactes et nous souhaitons avoir une plus grande visibilité grâce à la concentration de l’accueil dans le Centre Mohammadia et la mise en place de l’observatoire. Mais on peut retenir que depuis la mise en place du numéro vert, sur les personnes accueillies 7% sont des enfants, 27% des femmes et 66% des hommes. Globalement dans la région de Rabat, 52% des mendiants sont des femmes, les enfants et les jeunes représentent respectivement 33% et 22%. On peut aussi dire que 44% des personnes en situation précaire dans la région sont âgées de plus de 36 ans.

Peut-on dresser un profil de ces personnes ?

Cela est difficile pour l’instant, et il faudra attendre les premières données de l’observatoire pour cerner l’ampleur réelle du phénomène de la mendicité et du vagabondage et aussi le profil des personnes concernées. Aujourd’hui, cette catégorie est constituée d’enfants abandonnés, de mères célibataires, de handicapés, de personnes souffrant de maladies mentales et même de jeunes diplômés. On peut également souligner que plus de 80% des mendiants et vagabonds viennent d’autres villes.

Quelles sont les infrastructures d’accueil et de prise en charge au niveau de la wilaya?

La mise en place de ce schéma régional de lutte contre la mendicité nous a permis d’évaluer l’existant et aussi le déficit en infrastructures adaptées. Notre objectif est de renforcer la capacité d’accueil de Rabat qui n’est actuellement que de 2000 lits, et ce, grâce aux actions et aux efforts effectués dans le cadre de l’INDH. Auparavant, la capacité d’accueil était de 1400 lits. La priorité pour nous actuellement est de doter la ville d’un complexe pour les personnes souffrant d’aliénation mentale. Ce centre sera réalisé sur les deux ou trois prochaines années et nécessitera une enveloppe budgétaire de 70 millions de dirhams.

Source de l'article: lavieeco
 
Les mendiants qui grouillent sur les grands axes, feux rouges et intersections, agissent en bandes organisées. Entre subsahariens, syriens et marocains, on croirait plus à des mafias agissants chacunes dans son secteur et à des tranches horaires bien déterminées.
 
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