Pas de Maghreb sans les Sahraouis

Pas de Maghreb sans les Sahraouis

Les Sahraouis tiennent leur université d'été à Boumerdès. Serait-il vraiment possible que se construise un Maghreb sans les Sahraouis ?

Les pays du Maghreb gâchent bien des opportunités en ne se rapprochant pas et il est évident que la question de l'absence de solution au Sahara occidental en est l'obstacle principal. On enregistre des départs en solitaire des pays maghrébins bien qu'en réalité, ils savent bien que là ne peut pas être leur intérêt. Et pourtant, il n'apparait pas du tout que la voie soit ouverte pour un rapprochement solidaire. Cette solidarité n'existe alors ni en économie , ni en politique, ni en matière sécuritaire.

En réalité, sur le plan sécuritaire, du moins sur celui de l'échange des informations, nous ne pouvons pas dire si oui ou non il y a une coopération étroite, soutenue, car les données ne sont pas publiques et les services concernés de part et d'autre ne sont pas trop bavards en ce domaine particulier. Dans le groupe des " 5+5 ", il y a d'un côté cinq pays soudés, qui s'étaient bien mis d'accord pour créer des coalitions militaires (Euromarfor et d'autres) pour se donner les moyens militaires d'intervenir au…Maghreb, juste en face d'eux, et cela au milieu de la décennie 90.

Au moment où il est reconnu que l'avenir appartient aux ensembles régionaux et qu'il y aura tôt ou tard la tendance à la multi polarisation du monde, le Maghreb tourne le dos à cette future réalité bien qu'il semble bien devenir un enjeu de concurrence pour les Etats Unis et l' UE, à la fois sur les plans de l'économie, de la diplomatie et de la sécurité. Le volet défense constitue lui aussi un domaine nouveau pris en charge depuis particulièrement l'année 2004.

Du côte de la coopération économique avec l'Union européenne, le bilan n'est pas au beau fixe comme on l'a vu avec le bilan de la coopération euro- méditerranéenne ouverte en 1995 à Barcelone .L'Europe est trop occupée avec les nouveaux arrivants, et le traité constitutionnel, c'est-à-dire les ex-pays de l'Est et les pays qui se trouvent à sa frontière orientale tel la Moldavie , la Biélorussie, l'Ukraine, le Caucase et tous ceux qu'elle englobe dans sa politique de voisinage.

L'espace méditerranéen ne lui avait pas paru prioritaire, à moins qu'elle ait toujours considéré que celui-ci était sa chasse gardée. C'était peut-être le cas durant la guerre froide où les Etats Unis s'effaçaient devant leurs protégés. Ce n'est plus être le cas depuis 1997, année du lancement de l'initiative américaine Ezeinstat en direction de trois pays du Maghreb à savoir la Tunisie, l'Algérie et le Maroc avec les objectifs suivants: établir un dialogue politique au plus haut niveau, baisser les barrières douanières entre ces trois pays et enfin construire une zone de libre-échange américano-maghrébine dans une première étape avant de la mettre en prolongement avec celle qui est programmée dans le Proche et Moyen-Orient. Mais là encore, pour une initiative lancée depuis quand même quelques années, les résultats obtenus ne sont guère probants.

L'Amérique ne veut pas de trois relations bilatérales mais d'un partenariat avec un Maghreb rassemblé, ce qui ne semble pas s'annoncer dans le court terme. Par contre, c'est dans le volet militaire que sont enregistrés les espoirs malgré que l'initiative soit extra maghrébine.


Le Maghreb
 
Haut