Au Maghreb, les têtes brûlées de la laïcité

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En tee-shirt et en jean, elle parle vite, une cigarette à la main. Sa voix dit son exaspération. "C'est une souffrance, au quotidien, de vouloir vivre sa liberté au Maroc, surtout pour une femme. Le ramadan est un concentré d'intolérance et de religiosité. Il révèle chaque année une face de la société marocaine qui fait peur et qui ne nous ressemble pas", lâche-t-elle entre deux bouffées nerveuses.

Personne, au Maroc, n'a oublié le nom et le visage de cette étudiante en sociologie de 27 ans. Le 13 septembre 2009, Zineb El-Rhazoui provoque stupeur et tremblements dans tout le royaume. Avec une amie, Ibtissam Lachgar, psychothérapeute de 34 ans, et quatre compères rencontrés sur Internet, elle organise un pique-nique, en public et en plein jour, en plein mois sacré de ramadan. Le lieu du délit ? La forêt de Mohammedia, entre Rabat et Casablanca.

En bravant – avec des sandwiches – la loi marocaine qui punit de un à six mois d'emprisonnement un musulman qui rompt ostensiblement le carême, ces six jeunes ont un objectif : dénoncer "le poids de la morale" et de "l'inquisition sociale" au Maroc. Mais l'espoir des "dé-jeûneurs" d'amener les intellectuels à "sortir de leur silence" est vite déçu.

A quelques exceptions près, il n'y a ni débat ni solidarité. En revanche, un beau scandale. Une condamnation presque unanime des partis politiques et des dignitaires religieux. Et la prison, l'espace de quelques jours, pour cinq des jeunes, tandis que Zineb El-Rhazoui plonge dans la clandestinité.

Une dizaine de jours plus tard, l'affaire se dégonfle. Les "dé-jeûneurs" retrouvent leur liberté et l'Etat renonce à engager des poursuites.

A L'ENCONTRE DES IDÉES REÇUES

Alors, un coup pour rien ? Neuf mois plus tard, on pourrait le croire, à entendre les commentaires critiques, un peu partout au Maroc, y compris dans les salons huppés de Rabat et Casablanca où les jeunes rebelles sont qualifiés d'"irresponsables".En réalité, l'action de Zineb El-Rhazoui et de ses amis s'inscrit dans un long processus de sécularisation du Maroc.

En Occident, peu d'observateurs ont conscience de ce mouvement car il est souterrain, chaotique et, surtout, il va à l'encontre des idées reçues. Pourtant, il s'accélère.

Il touche également l'Algérie voisine et même, d'après les sociologues des religions, l'ensemble du monde musulman, avec des dynamiques diverses. Si cette marche vers la laïcité est perceptible dans une région comme le Maghreb, tournée vers l'Europe, elle est plus lente dans un pays comme l'Egypte dont 90 % des travailleurs qui ont émigré s'installent dans les pays du Golfe.

Face à ce phénomène, les pouvoirs en place naviguent à vue. Un jour, ils accompagnent cette évolution, un autre ils la freinent et même surfent sur la religiosité populaire, dans l'espoir de garder le contrôle de la situation.

Quand ils l'ont amené au commissariat de Mohammedia pour l'interroger, à la suite du fameux pique-nique, les policiers n'en sont pas revenus : Nizar Bennamate, 24 ans, faisait le ramadan ! C'était à n'y rien comprendre... Cet étudiant en journalisme était le seul du groupe rebelle à observer le jeûne. Un vrai laïc.

Quinze jours plus tôt, ce jeune, d'une famille conservatrice de Marrakech, avait découvert sur Facebook l'initiative de Zineb El-Rhazoui. "Cette idée d'un acte de désobéissance civile m'a plu", se souvient-il.

Pendant plusieurs jours, il a des échanges virtuels avec le groupe en gestation. Et, le jour du pique-nique, il prend le train pour Mohammedia, sans en avertir sa famille. "Je suis croyant et pratiquant, mais aussi pour les libertés individuelles. Beaucoup de mes amis ne faisant pas le carême, je connais la souffrance d'être marginalisé. C'est pour cela que j'ai tenu à participer à cette action", explique-t-il tranquillement.

REJETER L'"HYPOCRISIE OBLIGATOIRE"

Difficilement traduisible en arabe, le mot laïcité fait peur au Maghreb. Bien peu font la différence entre laïc, agnostique et athée. Comme le résume Abdesslam, 40 ans, croyant mais non pratiquant, "un laïc, c'est quelqu'un qui n'a pas de religion. Il est sorti de la route et n'appartient plus à la communauté musulmane. Je n'ai donc pas de temps à lui accorder". Une opinion largement partagée dans les milieux populaires.

Dans les foyers privilégiés, en revanche, chacun mène sa vie comme il l'entend, en partant du principe qu'il ne sert à rien de "faire de la provocation gratuite", et que "si on ne veut pas respecter les principes de l'islam, c'est possible, mais chez soi".

C'est précisément cette schizophrénie que refusent de plus en plus de jeunes. "Ils ne rejettent pas la religion mais l'hypocrisie obligatoire", souligne Ahmed Reda Benchemsi, le directeur du groupe de presse TelQuel, à la pointe du combat pour la laïcité au Maroc.
 

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Pour lui, "on ne naît pas musulman". On choisit "de le devenir, ou de ne pas le devenir". Le festival de musiques alternatives L'Boulevard – qui draine à Casablanca chaque année depuis dix ans quelque 160000 personnes venues de tout le Maroc – est une excellente illustration de cette laïcité émergente.

"Il existe aujourd'hui un 'esprit Boulevard', une 'communauté Boulevard' d'artistes de toutes les disciplines. Ni riches ni pauvres, non politisés, ils veulent s'amuser, rien d'autre, et partagent les mêmes valeurs de liberté et de mixité", explique Mohamed Merhari, codirecteur de ce festival.

En mars 2003, l'incarcération de quatorze musiciens de hard-rock, accusés de "satanisme", va jouer un rôle fédérateur. 10000 personnes manifestent dans les rues de Casablanca. L'Etat recule et libère les rockeurs.

D'autres incidents vont suivre et permettre au camp naissant des laïcs de faire entendre sa voix, notamment lors des poursuites engagées contre l'hebdomadaire arabophone Nichane, après qu'il eut publié des blagues "offensantes" pour l'islam, ou après les émeutes homophobes de Ksar El-Kébir, petite ville du nord du royaume, à la suite d'un prétendu mariage gay.

"Ces happenings ne sont ni idéologiques ni maîtrisés. Ils provoquent des chocs successifs qui font évoluer la société marocaine par à-coups. Il y en aura beaucoup d'autres" , prévoit Ahmed Reda Benchemsi.
 

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Abdallah Taïa a été à l'origine de l'un de ces "chocs". Ce jeune écrivain talentueux est le premier Marocain à avoir assumé publiquement son homosexualité. Un geste d'une audace folle en pays musulman. Il l'a fait, en 2006, dans la presse marocaine.

La tempête a été énorme. "J'ai pensé qu'il était de mon devoir de dire ce moment de l'histoire du Maroc et d'être à la hauteur", dit-il simplement. Sa mère, analphabète, en a pleuré. Une fois passée la stupeur, les sœurs de Taïa – voilées – se sont rapprochées de lui et l'ont soutenu. Lui ne regrette pas d'avoir osé "ce geste qui libère les autres".

LE ROI DE LA BLOGOSPHÈRE

Loin de Casablanca et Rabat, dans une ville comme Tanger, très marquée par l'islamisme et le conservatisme, le combat pour les libertés individuelles est l'affaire d'une poignée de jeunes seulement.

Sokrat, 26 ans, est un phénomène. Il a quitté l'école à 15 ans mais lit Voltaire, Rousseau, Foucault. C'est le roi de la blogosphère marocaine. Le jour, il vend des fripes sur un trottoir de Tanger. Le soir, il se précipite dans un cybercafé pour alimenter son blog. Il y couche toutes les idées qui lui ont traversé la tête pendant la journée : la souffrance d'être pauvre au Maroc.

Le roi, "descendant du prophète et personnage sacré" dont il convient de baiser la main "comme un esclave". Ou encore l'impossibilité de vivre sa sexualité en pays musulman… "Avec toute la culture générale que tu as accumulée, ça tombe bien que tu t'appelles Sokrat, comme le philosophe grec !" lui lance souvent son père. Sa mère, elle, pleure sous son hidjab et son niqab, désespérant de ramener son fils dans le droit chemin.

Mais Sokrat n'en démord pas : "La mort de Dieu, c'est le début de ma liberté !" Sokrat, Rachid et Aziz sont athées. Ils n'ont jamais quitté le Maroc. Faute d'être compris par leurs familles ou leurs amis, ils se rabattent sur Internet. L'Arab Atheist Network est leur site favori. Ils y discutent avec des Tunisiens, des Jordaniens, des Saoudiens….

Leur modèle, c'est, disent-ils, la Turquie, mais "surtout pas la Tunisie, où la laïcité prônée n'a pas apporté la démocratie". Reste qu'Internet, cet "espace de liberté virtuelle", les frustre. Ils rongent leur frein face au décalage entre riches et pauvres au Maroc.

Les uns, remarquent-ils avec envie, peuvent pratiquer "l'islam cool", aller à l'hôtel avec leurs petites amies. Les autres risquent de "se faire tuer" s'ils boivent une gorgée d'eau en public pendant le ramadan dans les quartiers populaires. "La haute classe a son paradis sur terre. Les pauvres n'ont rien, sinon l'islam et leurs rêves", soupire Sokrat, qui habite dans un gourbi.

Pure coïncidence : à l'heure même où les "dé-jeûneurs" et leur Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) surgissaient au Maroc, Bezzzef ! ("c'est trop !") faisait irruption en Algérie, avec des objectifs similaires. Lancé par quatre jeunes journalistes et écrivains, Bezzzef ! s'inscrit dans la ligne de Kifaya ("ça suffit !"), mouvement de contestation né en Egypte en 2005.

Il se présente comme "un cri d'exaspération, censé fédérer les colères de chacun". Dans sa ligne de mire : le verrouillage du champ politique en Algérie, l'état d'urgence reconduit autoritairement depuis presque vingt ans, mais aussi "ce conservatisme diffus qui imprègne toute la société algérienne et nous pourrit la vie", comme le résume Mustapha Benfodil, l'un des fondateurs du groupe. Le chahut est le moyen d'action des "bezzzefistes", l'humour leur arme et la rue leur terrain.

A intervalles réguliers, ils lancent des actions ponctuelles, style commando, et s'évaporent avant que la police ait eu le temps d'intervenir, tout rassemblement étant interdit en raison de l'état d'urgence. Le 30 octobre 2009, ils ont ainsi décerné, sur la place de la Liberté de la presse, à Alger, le "prix Fawzi" de la censure, du nom d'un colonel de la sécurité militaire chargé de contrôler les journalistes. Le 12 novembre, ils défilaient devant l'Assemblée nationale pour marquer "le viol de la constitution", un an plus tôt, qui allait permettre à M. Bouteflika d'effectuer un troisième mandat.

A chaque fois, les "bezzzefistes" filment leur action et la mettent aussitôt sur Facebook et YouTube, afin qu'elle ait, disent-ils, "un intérêt pédagogique". "Pas d'autorisation" est leur cri de guerre. "A cause de l'état d'urgence, les gens ont très peur de mener une action dans la rue. Nous voulons les aider à désacraliser l'espace public", explique Chawki Amari, autre membre fondateur de Bezzzef.

Leur catalogue d'actions est vaste. Permettre aux femmes de s'attabler dans les cafés, ces bastions résolument masculins, ou défendre le droit de ne pas observer le ramadan, "cet enfer", en font partie.
 

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Si la marche vers la laïcité de l'Algérie ressemble en de nombreux points à celle du Maroc, elle est plus chaotique encore. A peine remise de dix années d'affrontements meurtriers entre islamistes armés et forces de sécurité, la population peine à trouver ses repères.

La vie politique est atone et les associations, sous contrôle strict du ministère de l'intérieur, sont presque inexistantes. Comme au Maroc, c'est la presse privée qui tente de jouer le rôle de contre-pouvoir, avec les moyens du bord. Mais ceux qui défendent la laïcité en Algérie sont francophones. Leur emprise sur la société est donc limitée.

Les arabophones, quant à eux, répugnent à utiliser la langue du Coran – sacrée – pour plaider en faveur d'une séparation de l'islam et de l'Etat.

Vu de l'extérieur, rien ne bouge en Algérie. En réalité, "le pays est comme secoué par des plaques tectoniques aux dynamiques opposées. L'une, en surface, très visible, qui s'agite en un sens. L'autre, souterraine, qui prend la direction inverse", explique le sociologue Hassan Remaoun.

Les mosquées regorgent de fidèles, la pratique religieuse est très ostentatoire et le hidjab la règle. Mais ce sont là, le plus souvent, des rites ou des codes sociaux, estime ce chercheur, enseignant à l'université d'Oran. Pour lui, en dépit des apparences, il n'y a pas de véritable retour du religieux en Algérie, "mais une marche constante vers la séparation de la sphère privée et de la sphère publique".

Cette analyse, le sociologue Nacer Djabi la partage. Ainsi, le pèlerinage à la Mecque, très en vogue ces dernières années – au point que de plus en plus de jeunes couples choisissent d'y faire leur voyage de noces –, est souvent "une forme de positionnement social", de "recherche d'honorabilité".

Parfois, le processus de sécularisation emprunte des chemins encore plus surprenants. Ainsi, ce sont les femmes, désormais, qui investissent les lieux de prière pendant le mois de carême, et même le vendredi. "C'est leur prétexte pour abandonner les tâches ménagères et sortir de chez elles ! Les soirs de ramadan, elles se rendent en masse dans les mosquées pour se retrouver et bavarder. Au point de se faire rappeler à l'ordre par les imams qui leur reprochent de faire trop de bruit !", explique en riant Nouria Benghabrit-Remaoun, maître de conférences au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle d'Oran.

Bien que courroucés par ce phénomène récent, les hommes s'inclinent. "Les femmes les piègent par la légitimité de leur action, sur le mode : 'Tu ne peux rien dire, je suis aussi croyante que toi !'", poursuit Mme Benghrabit-Remaoun.

LE PATRIARCAT ÉBRANLÉ

Dans le même esprit, le foulard et le hidjab sont utilisés comme un passeport, voire une arme. "Je le porte pour que mes frères et mon père me laissent sortir. Et dans la rue, on me fiche la paix", disent de nombreuses jeunes filles. Moins que jamais, l'apparence vestimentaire est significative.

Madonna, célèbre travestie d'Alger, fait le trottoir, la nuit, en minijupe léopard, bas résille et hauts talons, mais se promène, le jour, drapée dans un voile intégral, le djilbeb, ce qui lui permet "de tout observer comme derrière une glace sans tain !".

D'année en année, les femmes revendiquent davantage leurs droits – d'étudier, de travailler, d'être autonomes, – et s'emparent de l'espace public. Le patriarcat, plus que l'islam, en est ainsi sérieusement ébranlé.

Parfois, un événement imprévu fait office d'accélérateur. Ainsi, en novembre 2009, l'affrontement Algérie-Egypte pour la qualification au mondial 2010 de football a créé l'union sacrée. Filles et garçons sont sortis ensemble dans les rues, de jour comme de nuit, pour chanter leur soutien à l'équipe nationale, sans que cet épisode soit récupéré par les islamistes. Beaucoup ont vu là "le premier mouvement de masse post-islamiste" en Algérie.

Il n'y a plus de rêve collectif dans ce pays depuis l'échec de l'islam politique comme projet de société. On recherche désormais son salut à titre individuel. L'affirmation de soi grandit, y compris face à l'islam. "La religion n'est plus sacrée comme avant. Les gens la vivent désormais de façon très personnelle. Ils s'approprient le coran, sans crainte, et l'interprètent, chacun à sa manière", explique encore Nacer Djabi.
 

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De même, de nombreux Algériens ne pratiquent pas le ramadan mais n'en disent rien, estimant que ce choix leur appartient. Ce nouveau rapport à la religion va parfois jusqu'à mettre en cause l'appartenance à l'islam, comme en témoignent les conversions au christianisme, de plus en plus nombreuses, en Algérie comme au Maroc.

Ainsi, le phénomène de "sortie de la religion", dont parle le philosophe Marcel Gauchet à propos du monde chrétien, touche-t-il également le Maghreb. Les croyants sont légion, mais la religion organise de moins en moins leur vie. L'islam serait-il en train de perdre l'autorité morale qu'il a eue pendant des siècles sur les sociétés, comme le christianisme en Occident ? Les sociologues du Maghreb, parmi les plus avertis, s'en disent persuadés.

A une différence près, soulignent-ils : en Europe, il a fallu des siècles pour en arriver là. Dans les pays musulmans, tout va très vite et se télescope, mondialisation et Internet obligent. "Et plus les islamistes donnent de la voix, assure en souriant l'anthropologue marocain Mohamed-Sghir Janjar, plus c'est le signe qu'ils ont déjà perdu la partie. "
 
Je suis désolé, j'ai pas tout lu mais je réponds à ta question sur la laïcité!

Ba pour!

la religion et la politique n'ont rien à faire ensemble...
la logique voudrait qu'un pays tienne compte des différentes composantes de sa population et que chaque citoyen y trouve son compte.

Ceux qui ont envie de pratiquer pratiquent, ceux qui n'en ont pas envie, ne le font pas.

La Turquie, le Sénégal sont bien des des états laïques et à majorité musulmane, l'un n'empêche pas l'autre pour ceux qui doutent...
 

Aphrodisia

w na3na3 ?
Pour ou contre la laïcité dans les pays mghrébins ??

Perso, pour une laîcité positive comme dirait Sarkozy :D

Tous ça a toujours existé, wakkaline ramdan, les homo, les prostitués, la corruption w zid w zid, la seule différence c'est qu'on les voyait moins ou plutôt ils étaient plus discrets.

La laicité garantit que tout le monde peut vivre dans une même société sans qu'il soit rejeté ni persécuté, chacun a sa place.
 

Aphrodisia

w na3na3 ?
Pour ou contre la laïcité dans les pays mghrébins ??

Perso, pour une laîcité positive comme dirait Sarkozy :D

mais bini w binek FPP, hadouk li mchaw darou l keyama pr dire zaâma hna kanklou ramdan, ma zadouch fih chouia ?? quand même le Maroc reste un pays musulmans, il y'avait toujours des tnajer qui cuisent dans les quartiers résidentiels en plein jour mais personne ne s'en mêle car chacun était chez soi, qu'il fasse ce qu'il veut, à quoi bon alors le gueuler dehors et devant lende ?? bssalat
 

Elyssa

...élitiste
VIB
Je trouve l'article dans l'ensemble intéressant, même s'il laisse sous entendre qu'une bonne partie des marocains (je ne parle pas de l'Algérie que je ne connais point) seraient demandeurs de cette laicité. Ce qui est totalement faux.

D'abord, il y'a un problème de compréhension de la laicité, accentué par le niveau zéro de conscience politique et civil du marocain moyen.... Au Maroc, en dehors d'une certaine élite et de jeunes cadres BCBG, la laicité est considérée comme étant une antireligiosité, la négation de la religion, ou l'athéisme....Ce qui est, en évidence, faux.

Quand on veut défendre la laicité, il faut d'abord en préciser le sens, les tenants, aboutissants....Ce qui est loin d'être le cas, il me faire rire AR Benchmssi (que je respecte beaucoup par ailleurs), à en parler comme si nous étions tous des intellos au Maroc....Cette laicité est, par essence, le cheval de bataille d'une certaine classe "aisée" marocaine, ou au pire, de gauchistes ....

Au maroc, les défendeurs de la laicité ne la conçoivent que dans le cadre où le pouvoir religieux et politique reste entre les mains du Roi, comme c'est le cas aujourd'hui.... Nous parlerons plus d'une laicité civile, pratique....Celle ci me plait bien, car plus proche de notre réalité, en final c'est ainsi que l'on vit au Maroc, on va juste enlever la partie "hypocrite"....

Au final, une question linguistique que l'auteur de l'article a relevé : La laicité est "Al3ilmaniya" en arabe, terme connu de tous les muslmans et qui est totalement différent de "Al Il7ad" (L'athéisme)...
 
Qui dit laïcité dit pluralisme religieux.;;;et distanciement entre le politique et le religieux.

Le Maroc le souhaite-t-il? Là est la question.
 
Je veux bien des tetes brulés maghrebins qui luttent contre:
Les pouvoirs dictateurs
Corruption
Respect des lois
Quand ils font des etudes à l'etranger opteront pour le retour chez pour
construire un maghreb fort
zid ou zid

Sinon manger un sandwich en plein ramadan c'est bete et provocation gratuite
 

FPP75

VIB
Connaissez vous la phrase célébre de Jaberi, que je réprouve par ailleurs :
la laïcité c'est la séparation de l'Etat et l'Eglise. En Islam, il n'y a pas d'Eglise !

:D
 
Connaissez vous la phrase célébre de Jaberi, que je réprouve par ailleurs :
la laïcité c'est la séparation de l'Etat et l'Eglise. En Islam, il n'y a pas d'Eglise !

:D

L'elite occidentale a lutté pour la democratie et la liberte avant la laiceté
c'est pas le cas de nos larbins qui s inclignent devant des pouvoirs qui les meprisent
 
Quand les gens comprendront que l'islam ne s'arrête pas aux prières quotidiennes et au ramadan, et que c'est un mode de vie, un mode de reflexion, de comportement...etc on aura franchi une très grande étape.
 

Elyssa

...élitiste
VIB
Qui dit laïcité dit pluralisme religieux.;;;et distanciement entre le politique et le religieux.

Le Maroc le souhaite-t-il? Là est la question.

Ce n'est pas la vision des défendeurs de la laicité au Maroc. Il parle d'un état musulman avec une spération de la socièté civile et la religion
 
A

AncienMembre

Non connecté
J'ai pas tout lu ...

Mais pour répondre au sujet, c'est vrai que l'emprisonnement pour ça c'est un peu abusé. (C'est pas la prisons qui ferons d'eux des musulmans ou des jeuneurs.)

Comme l'a dit Naveen, on pourrait fonctionner sur le modèle du Sénégal, mais bon, c'est un travail qu'il faudrait faire sur toute la population qui en est encore au stade de "si tu jeune pas on te casse la gueule" ...
 
Au Maroc ont toujours vecu des juifs et des chrétiens à coté des musulmans et tout le monde vivait en paix, ce n'est pas nouveau !!

La liberté religieuse c'est aussi la possibilité
- de vivre sa religion à sa façon (un clin d'œil à la burqa?)
- la possibilité de changer de religion
.....

et c'est aussi la distanciation entre le politique et le religieux.

Normalement une loi est "universelle" (valable pour tous AU MAROC) et pas uniquement pour les musulmans ou uniquement pour les pas musulmans.

Ce n'est que mon avis.
 

FPP75

VIB
Quand les gens comprendront que l'islam ne s'arrête pas aux prières quotidiennes et au ramadan, et que c'est un mode de vie, un mode de reflexion, de comportement...etc on aura franchi une très grande étape.

ça c'est ton avis et il est respectable. Mais ceux qui pensent que l'islam est quelquechose de très personnel qui doit rester dans la sphére personnelle, c'est aussi respectable !
 
La liberté religieuse c'est aussi la possibilité
- de vivre sa religion à sa façon (un clin d'œil à la burqa?)
- la possibilité de changer de religion
.....

et c'est aussi la distanciation entre le politique et le religieux.

Normalement une loi est "universelle" (valable pour tous) et pas uniquement pour les musulmans ou uniquement pour les pas musulmans.

Ce n'est que mon avis.

Une loi universselle occidentale?
Une democratie totale chez eux et quand on choisit notre elite,vous l'accusez d'integriste
et nous imposer des embargos?
Une democratie totale chez vous et vous privez les palesteniens?
Une loi occidentale colonialiste à geometrie variable?

Non merci
Vous pouvez garder vos lois
 
Quand les gens comprendront que l'islam ne s'arrête pas aux prières quotidiennes et au ramadan, et que c'est un mode de vie, un mode de reflexion, de comportement...etc on aura franchi une très grande étape.

Et c'est à l'État de vérifier si les croyants respectent la religion?

Ce serait impensable dans un pays laïque.
 

Elyssa

...élitiste
VIB
bofffff
Sincerement ce sont des temoignages de Hamam
Bcp de bruit pour rien

Pas de Hammam, plutôt de SPA...Je réitère ce que j'ai dit dans ma première intervention, la laicité au Maroc, c'est l'affaire d'une élite intelectuelle .... Le marocain moyen n'en voudra jamais car il l'amalgame, bon gré, malgré, à l'atheisme ou à une négation de la religion...

Mais nous sommes d'accord, beaucoup de bruit pour rien...Nous en sommes pas à cette maturité politique ....
 
La laicité à ne pas confondre avec la liberté du culte qui prévaut déja au Maroc.

liberté toute relative ma foi puisque il y a une religion d'état et que la société voit d'un mauvais œil toute entorse publique aux principaux dogmes de l'islam
parler de laicité dans un pays ou la liberté de culte , de conscience et même la liberté tout court ne sont encore que des vœux , n'a pas vraiment de sens
il faut en premier lieu redéfinir la place de l'individu dans la société , quelle est la place de son libre arbitre , qu'est ce que la liberté individuelle dans un environnement musulman , ect .y a tout un ensemble d'idée hérité du maroc féodal qu'il faut mettre sur la table , discuter et trancher si elles ont encore une utilité dans un monde en mutation permanente
 
ça c'est ton avis et il est respectable. Mais ceux qui pensent que l'islam est quelquechose de très personnel qui doit rester dans la sphére personnelle, c'est aussi respectable !

Non ce n'est pas QUE le mien, c'est ça l'islam. et donc, y a l'islam et ceux pensent que l'islam c'est quelque chose de très personnel, je pense que le problème des ces derniers, c'est un manque profond de culture islamique et ça en revanche c'est mon avis, l'islam t'apprends à penser en groupe, à la société...etc
 
" Sokrat, Rachid et Aziz sont athées. "

L'auteur de cet article ferait bien de s'asseoir encore une fois sur les bancs de l'école... son orthographe est pour le moins approximative.
 

FPP75

VIB
" Sokrat, Rachid et Aziz sont athées. "

L'auteur de cet article ferait bien de s'asseoir encore une fois sur les bancs de l'école... son orthographe est pour le moins approximative.

ça va ! Tout le monde fait des fautes d'orthographe !!! C'est pas une raison de dénigrer le fonds d'un sujet !!!!
D'ailleurs, c'est plus la faute des "correcteurs" que des journalistes ;)
 

Elyssa

...élitiste
VIB
liberté toute relative ma foi puisque il y a une religion d'état et que la société voit d'un mauvais œil toute entorse publique aux principaux dogmes de l'islam
parler de laicité dans un pays ou la liberté de culte , de conscience et même la liberté tout court ne sont encore que des vœux , n'a pas vraiment de sens
il faut en premier lieu redéfinir la place de l'individu dans la société , quelle est la place de son libre arbitre , qu'est ce que la liberté individuelle dans un environnement musulman , ect .y a tout un ensemble d'idée hérité du maroc féodal qu'il faut mettre sur la table , discuter et trancher si elles ont encore une utilité dans un monde en mutation permanente


Bonjour,

Nous parlons de liberté de culte ... C'est à dire que si je suis juive, je peux très bien célèbrer une barmitsvah pour mon fils dans un synagogue.... Ce qui est le cas.

Je trouve que la liberté "réelle" et "pratique" au Maroc dépasse de loin la liberté des "lois" ... Nous vivons peut être dans deux Marocs différents...

Pour le reste, je crois que toute nation a besoin de se poser des questions, de se rmettre en cause, autant le Maroc que la papouasie !
 

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Non ce n'est pas QUE le mien, c'est ça l'islam. et donc, y a l'islam et ceux pensent que l'islam c'est quelque chose de très personnel, je pense que le problème des ces derniers, c'est un manque profond de culture islamique et ça en revanche c'est mon avis, l'islam t'apprends à penser en groupe, à la société...etc

Est-ce que ça veut dire que les musulmans qui vivent dans des pays chrétiens ne sont pas musulmans ???
Je pense que le groupe, la société,.........c'est juste une construction sociale autour de la religion. Ta religion, tu peux la vivre tranquillement de manière personnelle si tu veux !
 
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