Quand mam veut supprimer le droit de grève des fonctionnaires

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
C’est ainsi que Michèle Alliot-Marie, après une carrière politique de plus de trente ans, a décidé de se présenter à l’élection présidentielle de 2017 !

Que ne s’isole-t-elle pas à Saint-Jean-de-Luz pour contempler la mer, en philosophant sur la vanité des choses humaines ! Pour sortir de l’ombre où le temps l’a plongée, elle lance une proposition fracassante : supprimer le droit de grève des fonctionnaires. On entend déjà monter, de divers horizons, le chant de victoire des « fonctionnarophobes » qui crient haro sur ces « feignants », enfin contraints de travailler et d’« assurer la continuité du service public ».

Pour nous limiter au domaine de l’enseignement, cette proposition paraît absurde. D’abord, il faudrait modifier la Constitution qui, dans son préambule, reconnaît le droit de grève : peu de chances d’obtenir sur ce sujet l’approbation des deux tiers des parlementaires ni l’assentiment du peuple dans un référendum. Ensuite, cette interdiction n’améliorerait en rien les performances de l’Éducation nationale.

Certes, il existe des grèves rituelles. Mais beaucoup sont nécessaires pour tenter de sauvegarder ou de rétablir la qualité de l’enseignement. Le « lycée light » de Claude Allègre, les provocations du ministre à l’égard des enseignants entraînèrent grèves et manifestations qui le contraignirent à remettre sa démission en mars 2000.

Ces tensions contribuèrent à la défaite de Lionel Jospin, en avril 2002. Ce n’est pas rien !
Et les grèves contre la réforme du collège imposée par Najat Vallaud-Belkacem ! Elles n’aboutirent pas au retrait de la réforme, mais permirent à l’ensemble des Français de comprendre à quel point les mesures que le ministère voulait mettre en place contribuaient à baisser le niveau de l’enseignement, dénaturaient la mission des professeurs, portaient atteinte aux classes bilangues, aux sections européennes, aux langues anciennes, à l’allemand, à l’italien…

Non ! Il ne faut pas supprimer le droit de grève : il suffit d’appliquer les lois qui le réglementent. Les syndicats doivent déposer un préavis au moins cinq jours francs avant le début de l’action. Pendant ce délai, les parties intéressées sont censées négocier : c’est rarement le cas ! Dans les écoles maternelles et élémentaires, une négociation et la recherche d’un accord entre l’État et les organisations syndicales représentatives doivent même avoir lieu avant le dépôt d’un préavis.

Enfin, un droit d’accueil des élèves des écoles maternelles et élémentaires a été institué par la loi du 20 août 2008. Il est inadmissible que des parents trouvent une école fermée, un jour de grève. D’autre part, est-ce utopique de demander que soient améliorées, à tous les niveaux, les conditions du dialogue entre les personnels et leur hiérarchie ? Il faut restaurer la confiance au sein de l’Éducation nationale : on éviterait ainsi bien des conflits !

MAM,(Michèle Aliot Marie) vous vous trompez de combat.

Pour faire la une, vous tombez dans la démesure : comme le disait Platon, puis Montesquieu, qui est en quelque sorte le père de notre République, la démagogie est la perversion de la démocratie.

Plutôt que d’alimenter la phobie des fonctionnaires, prenez du recul.
Ne jouez pas aux moralistes ni aux redresseurs de torts en vous prenant pour le sauveur de la France


mam
 

farid_h

<defunct>
Contributeur
En Allemagne, les fonctionnaires (Beamten) n'ont pas non plus le droit a la greve. Mais la, on fait la distinction entre fonctionnaires (Beamten), et employes de l'Etat (Angestellten), qui eux ont ce droit. Les Beamten ont plus de protections sociales que les Angestellten et aussi plus de privileges, mais comme ils ont des fonctions souveraines essentielles pour le bon fonctionnement de l'Etat, ils n'ont pas le droit de faire la greve.

Peut etre que mam veut copier le modele allemand?
 
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