Omaima Hoshan, cette "nouvelle Malala" se bat contre les mariages précoces en Syrie
Omaima Hoshan n’avait que onze ans quand, en 2012, la guerre en Syrie a contraint sa famille à quitter Damas et fuir en Jordanie. Ils ont fini leur périple à Zaatari, l’un des plus grands camps de réfugiés au monde
"En sixième, j’ai commencé à voir des filles se marier à seulement 12 ou 13 ans. Elles venaient à l’école faire leurs adieux", racontait l’adolescente, aujourd’hui âgée de 15 ans, au personnel de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) le mois dernier. "Je me souviens avoir pensé qu’elles faisaient une grosse erreur."
Mais le jour où l’une de ses plus proches amies, Basma (le prénom a été changé), 14 ans, lui a annoncé qu’elle allait se marier, elle a ressenti une telle indignation qu’elle a eu envie d’agir.
La pratique des mariages précoces en Syrie date d’avant la guerre. On estime que 13% des Syriennes de moins de 18 ans ont été mariées contre leur gré en 2011. D’après l’association caritative britannique Save the Children, le taux d’épouses mineures parmi les réfugiées syriennes en Jordanie connaît une augmentation "alarmante", de 12% en 2011 à 25% en 2013. Et un rapport de l’Unicef révèle que le taux a atteint 31,7% au premier trimestre 2014.
La situation est similaire en Irak et au Liban, où les camps de réfugiés syriens voient les mariages d’enfants se multiplier, selon le rapport de Save the Children.
En Jordanie, bien que l’âge minimum légal pour se marier soit de 18 ans, on observe un pourcentage significatif d’unions impliquant des mineurs depuis une dizaine d’années: plus d’une fille sur dix, selon l’Unicef.
Ces chiffres, conjugués à la nette hausse constatée parmi les jeunes réfugiées syriennes en Jordanie, indiquent qu’il s’agit d’une pratique communément acceptée.
Dans une étude menée par l’Unicef en Jordanie, tous les chefs religieux interrogés (cheikhs, imams et juges de tribunaux de la charia) ont déclaré que le mariage des enfants était admissible, du point de vue de la charia.
Parmi les raisons qui poussent les parents à faire ce choix, Save the Children mentionne le désir de soulager la pression sur les ressources familiales et de protéger les jeunes filles des violences sexuelles.
Mais pour Omaima, l’impact des mariages précoces est tout autre. Quand les jeunes filles se marient très tôt, "leur avenir est perdu ou détruit", a-t-elle expliqué au HCR. "C’est quelque chose que je ne peux accepter."
La jeune réfugiée a déclaré qu’elle souhaitait se marier un jour, mais pas avant d’avoir terminé ses études. "J’espère que je ne vivrai plus à Zaatari à ce moment-là", a-t-elle conclu.
les photos et la suite sur http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/06/malala-syrie-mariages-precoces_n_9819904.html?ir=France
mam
Omaima Hoshan n’avait que onze ans quand, en 2012, la guerre en Syrie a contraint sa famille à quitter Damas et fuir en Jordanie. Ils ont fini leur périple à Zaatari, l’un des plus grands camps de réfugiés au monde
"En sixième, j’ai commencé à voir des filles se marier à seulement 12 ou 13 ans. Elles venaient à l’école faire leurs adieux", racontait l’adolescente, aujourd’hui âgée de 15 ans, au personnel de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) le mois dernier. "Je me souviens avoir pensé qu’elles faisaient une grosse erreur."
Mais le jour où l’une de ses plus proches amies, Basma (le prénom a été changé), 14 ans, lui a annoncé qu’elle allait se marier, elle a ressenti une telle indignation qu’elle a eu envie d’agir.
La pratique des mariages précoces en Syrie date d’avant la guerre. On estime que 13% des Syriennes de moins de 18 ans ont été mariées contre leur gré en 2011. D’après l’association caritative britannique Save the Children, le taux d’épouses mineures parmi les réfugiées syriennes en Jordanie connaît une augmentation "alarmante", de 12% en 2011 à 25% en 2013. Et un rapport de l’Unicef révèle que le taux a atteint 31,7% au premier trimestre 2014.
La situation est similaire en Irak et au Liban, où les camps de réfugiés syriens voient les mariages d’enfants se multiplier, selon le rapport de Save the Children.
En Jordanie, bien que l’âge minimum légal pour se marier soit de 18 ans, on observe un pourcentage significatif d’unions impliquant des mineurs depuis une dizaine d’années: plus d’une fille sur dix, selon l’Unicef.
Ces chiffres, conjugués à la nette hausse constatée parmi les jeunes réfugiées syriennes en Jordanie, indiquent qu’il s’agit d’une pratique communément acceptée.
Dans une étude menée par l’Unicef en Jordanie, tous les chefs religieux interrogés (cheikhs, imams et juges de tribunaux de la charia) ont déclaré que le mariage des enfants était admissible, du point de vue de la charia.
Parmi les raisons qui poussent les parents à faire ce choix, Save the Children mentionne le désir de soulager la pression sur les ressources familiales et de protéger les jeunes filles des violences sexuelles.
Mais pour Omaima, l’impact des mariages précoces est tout autre. Quand les jeunes filles se marient très tôt, "leur avenir est perdu ou détruit", a-t-elle expliqué au HCR. "C’est quelque chose que je ne peux accepter."
La jeune réfugiée a déclaré qu’elle souhaitait se marier un jour, mais pas avant d’avoir terminé ses études. "J’espère que je ne vivrai plus à Zaatari à ce moment-là", a-t-elle conclu.
les photos et la suite sur http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/06/malala-syrie-mariages-precoces_n_9819904.html?ir=France
mam