Le maroc fait le bilan de sa politique contre la corruption

L’ICPC a reçu 3096 plaintes liées à des cas présumés de corruption entre 2009 et 2013. Des chiffres qui révèlent malheureusement à quel point le phénomène est enraciné au Maroc.

De l’action de l’instance depuis sa création aux efforts déployés pour la moralisation de la vie publique en passant par le projet de loi actuellement étudié au parlement et qui instaure une nouvelle instance de lutte contre la corruption, Abdesslam Aboudrar, président de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) a fait le bilan lors d’une conférence organisée aujourd’hui à la MAP autour de la thématique «l’ICPC : quelle stratégie pour vaincre la corruption ?».

Pour annoncer la couleur, Abdesslam Aboudrar a affirmé que l’ICPC a reçu 3096 plaintes liées à des cas présumés de corruption entre 2009 et 2013. Des chiffres qui révèlent malheureusement à quel point le phénomène est enraciné au Maroc. Le président de l’instance a ainsi insisté sur le fait que la lutte contre la corruption implique une volonté politique et des réformes globales touchant l’ensemble des secteurs. «Le Maroc ne peut avancer dans la lutte contre la corruption sans la mise en place d’une stratégie efficiente» tranche Aboudrar qui a déploré, toutefois, le manque de moyens humains et de facteurs logistiques et organisationnels affectés à la lutte contre la corruption.

Soulignant que le Maroc a choisi l’ouverture en matière de lutte contre la corruption comme en témoigne la composition de l’ICPC, il a également insisté sur la consécration de la dimension stratégique dans la lutte contre la corruption et l’actualisation de la politique pénale. En même temps, le président de l’ICPC a évoqué les efforts déployés pour la moralisation de la vie publique à travers notamment le remplacement de l’ICPC par l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption, mise en place par la Constitution et jouissant de larges prérogatives. Il s’agit du projet de loi n°113.12 sur l’Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption (INPLC), actuellement en cours d’examen à la Chambre des représentants. C’est une institution prévue par la Constitution de 2011, et qui doit remplacer l’ICPC active créée en 2007, avec plus de moyens, plus d’autonomie et une plus grande latitude. «Ce passage important constituera un saut qualitatif dans la lutte contre ce fléau et permettra de le cerner davantage» souligne Aboudrar. Cette instance sera chargée, en particulier, de renforcer la probité et la prévention de la corruption à travers l’initiative, la coordination, la supervision et le suivi de l’exécution des politiques de lutte contre la corruption, avec la mission de recueillir, diffuser et échanger les informations dans ce domaine. Si ce projet de loi représente une avancée en la matière, Aboudrar souligne tout de même que ce n’est pas suffisant pour lutter contre la corruption, évoquant les effectifs insuffisants, prévus dans le texte, pour que l’instance mène à bien sa mission, ou encore la nécessité d’obliger les administrations à répondre par écrit à ses requêtes.

Lien vers la source : http://www.quid.ma/societe/corruption-aboudrar-fait-bilan/
 
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