Maroc : contre Al Adl Wal Ihsane, tout est permis !

L’histoire jamais racontée de la guérilla presque invisible menée par l’État marocain contre le puissant mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane

La porte-parole d’Al Adl Wal Ihsane Nadia Yassine pendant une manifestation, le 3 juin 2010 à Casablanca (AFP, Abdelhak Senna)

La porte-parole d’Al Adl Wal Ihsane Nadia Yassine pendant une manifestation, le 3 juin 2010 à Casablanca (AFP, Abdelhak Senna)

La guerre s’apparente souvent au bruit, à la fureur et à la destruction. La sanglante actualité internationale est assez éloquente pour s’en convaincre.
Mais il y a des guerres – ou des guérillas, pour être plus juste – qui se mènent de manière discrète, ce qui ne les empêche pas d’être tout aussi furieuses.

Un exemple type de cette hostilité organisée est la guéguerre menée au Maroc depuis des décennies par le makhzen (pouvoir central) contre la puissante association islamiste Al Adl Wal Ihsane (Justice et spiritualité, comme elle se définit elle-même), plus connue sous le nom de al-Jamaa (le groupe).

C’est une guerre souterraine, dont les armes utilisées sont l’administration et l’appareil judiciaire, mais qui n’en reste pas moins très agressive dans son approche.

De cette belligérance ordonnée et pérenne, la presse marocaine (sans parler de la presse internationale) parle peu – et quand elle le fait, c’est pour attaquer les « adlistes » – tellement le sujet est sensible.

Dans la psyché du pouvoir marocain, adoubé en cela par des pays occidentaux ignorants des réalités locales, toute offensive contre un mouvement islamiste, qu’on lie systématiquement et faussement souvent au terrorisme, est la bienvenue.

Depuis une vingtaine d’années maintenant, l’État marocain a mis en place une série de mesures de rétorsion et de restrictions pour étouffer les activités d’Al Adl Wal Ihsane.


Ali Lmrabet
Mardi 12 avril 2022


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