La question sahraouie oppose le Maroc à son allié américain
LE MONDE - Par Isabelle Mandraud
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Les relations entre le Maroc et les USA se sont subitement rafraîchies, au point que l'opération militaire conjointe African Lion 1 400 militaires américains étaient attendus en avril à Agadir pour des exercices communs a été suspendue.
Révélée mardi 16 avril par le site marocain Lakome, cette information n'a pas été commentée à Rabat, mais confirmée par Washington, selon plusieurs Agences de presse.
Elle intervient après la présentation au Groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, France et Espagne) d'un projet de résolution rédigé par Susan Rice, ambassadrice américaine à l'ONU, qui prévoit pour la première fois d'étendre aux droits de l'homme le mandat de la MINURSO.
Le texte, où figure l'instauration d'un mécanisme de surveillance et de compte-rendu des droits de l'homme dans la partie du Sahara dominée par le Maroc, mais aussi dans les camps de réfugiés de Tindouf contrôlés par le Front Polisario sur le territoire algérien, a pris de court le petit cercle des "amis".
"Les Américains n'ont prévenu personne, c'est une mauvaise manière faite aux Marocains", proteste un diplomate français.
PARIS SE TROUVE DANS UNE POSITION DÉLICATE
Allié traditionnel du Maroc, Paris se trouve dans une position délicate : impossible pour la France, qui n'a pas utilisé seule son droit de veto à l'ONU depuis 1976, de s'opposer à une résolution sur les droits de l'homme.
"On ne bloquera pas, c'est une question entre le Maroc et les Etats-Unis", élude avec mauvaise humeur ce diplomate.
La résolution pour le renouvellement annuel du mandat de la Minurso, installée depuis 1991 au Sahara occidental ... devrait être adoptée le 25 avril prochain...
Or, dans un discours introductif au rapport, Ban Ki-moon, entrouvre la porte à l'adoption d'un volet droits de l'homme de la Minurso en qualifiant d'"urgente", "la nécessité d'une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l'homme au Sahara".
Evoquée à plusieurs reprises par le passé par ses partisans, dont le Royaume-Uni, qui soulignent que toutes les missions onusiennes depuis les années 1990 comportent ce volet droits de l'homme, cette hypothèse a toujours été repoussée devant l'hostilité farouche du Maroc qui y voit une atteinte à sa "souveraineté nationale".
(...)
"CELA VA CHANGER BEAUCOUP DE CHOSES POUR LA MINURSO"
Furieux, le Maroc, qui met en avant les "efforts" qu'il a récemment consentis, notamment en accueillant Juan Mendez, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, a le sentiment d'avoir été trahi par un de ses meilleurs alliés régionaux dans la lutte sécuritaire.
Mais plusieurs sources occidentales rappellent aussi la maladresse du royaume ..qui avait retiré sa "confiance" en mai 2012 à l'émissaire de Ban Ki-moon, avant de faire marche arrière.
Présenté en septembre 2012, un autre rapport sévère sur la situation au Sahara occidental de la Fondation Kennedy, considérée proche de l'administration démocrate américaine, aurait aussi pesé dans le revirement des USA
Suite et source :
http://www.lemonde.fr/afrique/artic...maroc-a-son-allie-americain_3161258_3212.html
LE MONDE - Par Isabelle Mandraud
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Les relations entre le Maroc et les USA se sont subitement rafraîchies, au point que l'opération militaire conjointe African Lion 1 400 militaires américains étaient attendus en avril à Agadir pour des exercices communs a été suspendue.
Révélée mardi 16 avril par le site marocain Lakome, cette information n'a pas été commentée à Rabat, mais confirmée par Washington, selon plusieurs Agences de presse.
Elle intervient après la présentation au Groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, France et Espagne) d'un projet de résolution rédigé par Susan Rice, ambassadrice américaine à l'ONU, qui prévoit pour la première fois d'étendre aux droits de l'homme le mandat de la MINURSO.
Le texte, où figure l'instauration d'un mécanisme de surveillance et de compte-rendu des droits de l'homme dans la partie du Sahara dominée par le Maroc, mais aussi dans les camps de réfugiés de Tindouf contrôlés par le Front Polisario sur le territoire algérien, a pris de court le petit cercle des "amis".
"Les Américains n'ont prévenu personne, c'est une mauvaise manière faite aux Marocains", proteste un diplomate français.
PARIS SE TROUVE DANS UNE POSITION DÉLICATE
Allié traditionnel du Maroc, Paris se trouve dans une position délicate : impossible pour la France, qui n'a pas utilisé seule son droit de veto à l'ONU depuis 1976, de s'opposer à une résolution sur les droits de l'homme.
"On ne bloquera pas, c'est une question entre le Maroc et les Etats-Unis", élude avec mauvaise humeur ce diplomate.
La résolution pour le renouvellement annuel du mandat de la Minurso, installée depuis 1991 au Sahara occidental ... devrait être adoptée le 25 avril prochain...
Or, dans un discours introductif au rapport, Ban Ki-moon, entrouvre la porte à l'adoption d'un volet droits de l'homme de la Minurso en qualifiant d'"urgente", "la nécessité d'une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l'homme au Sahara".
Evoquée à plusieurs reprises par le passé par ses partisans, dont le Royaume-Uni, qui soulignent que toutes les missions onusiennes depuis les années 1990 comportent ce volet droits de l'homme, cette hypothèse a toujours été repoussée devant l'hostilité farouche du Maroc qui y voit une atteinte à sa "souveraineté nationale".
(...)
"CELA VA CHANGER BEAUCOUP DE CHOSES POUR LA MINURSO"
Furieux, le Maroc, qui met en avant les "efforts" qu'il a récemment consentis, notamment en accueillant Juan Mendez, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, a le sentiment d'avoir été trahi par un de ses meilleurs alliés régionaux dans la lutte sécuritaire.
Mais plusieurs sources occidentales rappellent aussi la maladresse du royaume ..qui avait retiré sa "confiance" en mai 2012 à l'émissaire de Ban Ki-moon, avant de faire marche arrière.
Présenté en septembre 2012, un autre rapport sévère sur la situation au Sahara occidental de la Fondation Kennedy, considérée proche de l'administration démocrate américaine, aurait aussi pesé dans le revirement des USA
Suite et source :
http://www.lemonde.fr/afrique/artic...maroc-a-son-allie-americain_3161258_3212.html