el jadida
el jadida/mazagan beach
Le Maroc: le nouvel eldorado de la délocalisation?
Hexaconso - Blogueur associé | Lundi 19 Juillet 2010 à 05:01 | Lu 7444 fois
Imprimer Imprimer Augmenter la taille du texte Augmenter la taille du texte Diminuer la taille du texte Diminuer la taille du texte
Après avoir été longtemps délaissé par les industriels, le Maroc est en passe de devenir la destination favorite des entreprises à la recherche de coûts de fabrication attractifs.
Au palmarès des pays préférés des industriels à la recherche de coûts de fabrication attractifs, il y avait déjà, notamment, la Chine, lInde, les pays dEurope de lEst et la Tunisie. Il faut désormais également compter avec le Maroc.
Depuis quelques semaines, de pleines pages de publicité vantant le « Maroc industriel » fleurissent dans les magazines économiques. Elles sont le fruit dune politique industrielle affirmée mise en uvre dans ce pays depuis quelques années.
Il faut dire que les élites marocaines enrageaient de voir les notations de leur pays sur le plan des investissements industriels : 128ème rang au classement Doing Business de la Banque Mondiale, et 73ème rang de létude de compétitivité du World Economic Forum. Pas de quoi pavoiser ! Pourtant le nombre dindustriels adeptes du « Made in Morocco » est sans cesse croissant.
Depuis 1999, ce sont les projets dans les infrastructures qui ont tout dabord déferlé sur le pays : autoroutes, tramways, ports et bientôt TGV (vendu par Alstom !). Et depuis 3 ou 4 ans, les projets industriels ont pris le relais : automobile, aéronautique, énergie ou offshoring (délocalisation de services informatiques), en provenance dEurope, du Japon ou des États-Unis.
Si les investissements déjà réalisés sont encore plutôt de petite taille, et sur des opérations à faible valeur ajoutée, la tendance est très nettement à la hausse, aussi bien en nombre quen taille des projets. A ce titre, la future usine de Renault, en construction sur la zone du port Tanger-Med, vise par exemple une production de 400 000 véhicules/an, et sera la plus productive de toutes les usines du groupe. A elle seule, elle devrait compter 6 000 salariés, plus 30 000 chez les fournisseurs. Et il est même prévu la construction dune ville nouvelle de 50 000 habitants à proximité !
Afin datteindre son objectif, lÉtat marocain ne sest pas contenté dafficher sa volonté politique de développement industriel. Il la accompagnée de mesures et de programmes particulièrement incitatifs. Tout le corpus réglementaire et fiscal a été adapté, des aides pour les PME ont été initiées, des zones franches créées, et une politique de parcs dactivités lancée. Seize plates-formes industrielles sont ainsi au programme, avec mobilisation du foncier, viabilisation et services associés. Certaines existent déjà, comme la zone franche TFZ, qui en dix ans, a permis daccueillir 522 entreprises pour 50 900 emplois. Des entreprises exportatrices particulièrement soignées sur ces zones franches : franchise dimpôt pendant 5 ans (8,75 % ensuite), pas de TVA, ni de droits de douane, ni de contrôle des changes.
Le Maroc: le nouvel eldorado de la délocalisation?
Le Maroc joue donc à fond ses atouts : un coût du travail bas (le Smic à 1 euro de lheure), une fiscalité très attractive pour les exportateurs, la proximité avec lEurope, et des infrastructures modernisées. Seuls bémols ? Le marché de lemploi qualifié est plutôt réduit, et des tensions apparaissent sur les salaires. Auxquels il convient dajouter une bureaucratie encore assez pesante.
Mais tout est là pour que le Maroc puisse « piquer » des clients à lEurope de lEst devenue trop chère, et à lAsie trop lointaine et risquée (contrefaçon, délais trop longs, qualité parfois insuffisante ). Voire à la Tunisie, jusquà présent le pays du Maghreb le plus développé industriellement parlant.
Et si lon en croit la Fédération française de la mécanique, qui fait le plein à chacune de ses missions de prospection au Maroc, les délocalisations ont, malheureusement, encore de beaux jours devant elles !
source marianne2
Hexaconso - Blogueur associé | Lundi 19 Juillet 2010 à 05:01 | Lu 7444 fois
Imprimer Imprimer Augmenter la taille du texte Augmenter la taille du texte Diminuer la taille du texte Diminuer la taille du texte
Après avoir été longtemps délaissé par les industriels, le Maroc est en passe de devenir la destination favorite des entreprises à la recherche de coûts de fabrication attractifs.
Au palmarès des pays préférés des industriels à la recherche de coûts de fabrication attractifs, il y avait déjà, notamment, la Chine, lInde, les pays dEurope de lEst et la Tunisie. Il faut désormais également compter avec le Maroc.
Depuis quelques semaines, de pleines pages de publicité vantant le « Maroc industriel » fleurissent dans les magazines économiques. Elles sont le fruit dune politique industrielle affirmée mise en uvre dans ce pays depuis quelques années.
Il faut dire que les élites marocaines enrageaient de voir les notations de leur pays sur le plan des investissements industriels : 128ème rang au classement Doing Business de la Banque Mondiale, et 73ème rang de létude de compétitivité du World Economic Forum. Pas de quoi pavoiser ! Pourtant le nombre dindustriels adeptes du « Made in Morocco » est sans cesse croissant.
Depuis 1999, ce sont les projets dans les infrastructures qui ont tout dabord déferlé sur le pays : autoroutes, tramways, ports et bientôt TGV (vendu par Alstom !). Et depuis 3 ou 4 ans, les projets industriels ont pris le relais : automobile, aéronautique, énergie ou offshoring (délocalisation de services informatiques), en provenance dEurope, du Japon ou des États-Unis.
Si les investissements déjà réalisés sont encore plutôt de petite taille, et sur des opérations à faible valeur ajoutée, la tendance est très nettement à la hausse, aussi bien en nombre quen taille des projets. A ce titre, la future usine de Renault, en construction sur la zone du port Tanger-Med, vise par exemple une production de 400 000 véhicules/an, et sera la plus productive de toutes les usines du groupe. A elle seule, elle devrait compter 6 000 salariés, plus 30 000 chez les fournisseurs. Et il est même prévu la construction dune ville nouvelle de 50 000 habitants à proximité !
Afin datteindre son objectif, lÉtat marocain ne sest pas contenté dafficher sa volonté politique de développement industriel. Il la accompagnée de mesures et de programmes particulièrement incitatifs. Tout le corpus réglementaire et fiscal a été adapté, des aides pour les PME ont été initiées, des zones franches créées, et une politique de parcs dactivités lancée. Seize plates-formes industrielles sont ainsi au programme, avec mobilisation du foncier, viabilisation et services associés. Certaines existent déjà, comme la zone franche TFZ, qui en dix ans, a permis daccueillir 522 entreprises pour 50 900 emplois. Des entreprises exportatrices particulièrement soignées sur ces zones franches : franchise dimpôt pendant 5 ans (8,75 % ensuite), pas de TVA, ni de droits de douane, ni de contrôle des changes.
Le Maroc: le nouvel eldorado de la délocalisation?
Le Maroc joue donc à fond ses atouts : un coût du travail bas (le Smic à 1 euro de lheure), une fiscalité très attractive pour les exportateurs, la proximité avec lEurope, et des infrastructures modernisées. Seuls bémols ? Le marché de lemploi qualifié est plutôt réduit, et des tensions apparaissent sur les salaires. Auxquels il convient dajouter une bureaucratie encore assez pesante.
Mais tout est là pour que le Maroc puisse « piquer » des clients à lEurope de lEst devenue trop chère, et à lAsie trop lointaine et risquée (contrefaçon, délais trop longs, qualité parfois insuffisante ). Voire à la Tunisie, jusquà présent le pays du Maghreb le plus développé industriellement parlant.
Et si lon en croit la Fédération française de la mécanique, qui fait le plein à chacune de ses missions de prospection au Maroc, les délocalisations ont, malheureusement, encore de beaux jours devant elles !
source marianne2