Le maroc tel qu’il est

Par Karim Boukhari

Au Maroc comme dans d’autres pays, le tourisme sexuel n’est malheureusement pas une fiction ou un film, mais une réalité. Une réalité qu’il vaut mieux regarder en face, pour commencer…

La plupart d’entre vous ont pris connaissance de la polémique autour de « Much loved (ou Zine li fik) », le nouveau film de Nabil Ayouch. Ce film, personne ne l’a encore vu, en dehors de son équipe et des invités du Festival de Cannes où il a été projeté il y a quelques jours. Mais il est déjà au cœur d’un buzz incroyable. A cause de quelques extraits en circulation libre sur le Net. Il a suffi donc d’une vraie-fausse bande annonce pour déclencher une polémique dont la violence dépasse l’entendement.



Que voit-on dans ces fameux extraits? Un groupe de jeunes femmes en train de discuter dans un taxi, ou de faire la fête dans un appartement avec des ressortissants du Machreq. Le langage est cru et l’atmosphère générale, avec un montage saccadé, crée une sensation de réalisme qui est sans doute derrière les réactions de haine auxquelles on assiste aujourd’hui.
S’ils ne correspondaient pas à un film, ces extraits auraient pu figurer dans un spot sur le tourisme sexuel. Le problème des internautes, donc, n’est pas le film puisqu’ils ne l’ont pas vu, mais le « tourisme sexuel » auquel ces extraits font allusion.



Au Maroc comme dans d’autres pays, le tourisme sexuel n’est malheureusement pas une fiction ou un film, mais une réalité. Ce n’est pas le film de Nabil Ayouch ou les extraits en circulation sur le Net qui l’ont inventée. Cette réalité, nous la connaissons, nous la vivons, nous en débattons, nous en rions même parfois, mais nous refusons de la voir portée à l’écran. Nous refusons que d’autres Marocains nous parlent de cette réalité. Nous refusons surtout qu’ils nous en parlent frontalement, entre adultes et gens responsables, sans mettre de fard, sans arrondir les angles.



Serions-nous schizophrènes ? Oui, sans doute. Cette schizophrène fait partie de nos problèmes. Des chercheurs, des intellectuels, des artistes se sont déjà penchés sur ce problème. Ils ne l’ont pas inventé. Ils ne l’ont pas créé. Ils ont simplement décidé, chacun à sa manière et avec les instruments dont il dispose, de nous parler de cette réalité, de notre réalité. Ils sont dans leur rôle.
Si cette réalité ou le traitement qui en est fait ne nous plaisent pas, ce n’est pas le problème des artistes et des intellectuels mais notre problème à nous. Nous, public, société, citoyens, spectateurs de cinéma ou consommateurs de livres et de journaux.



Ceux qui connaissent le cinéma de Nabil Ayouch savent que ses films appartiennent généralement au genre transgressif. Tant mieux parce que ce n’est pas une tare. Ce cinéma ne repose pas sur du vent mais sur des tabous ou des sujets délicats (enfants de la rue, drogue, terrorisme, sexualité). Ce n’est pas un cinéma consensuel ou familial, il n’a pas la vocation de caresser dans le sens du poil ni de plaire à tout le monde. Ceux qui ne l’aiment pas peuvent très bien s’en détourner et passer leur chemin, parce que personne ne les obligera à acheter leur ticket de cinéma.



Il faut aussi rappeler que le cinéma peut s’inspirer du réel et lui coller de près. Ce réel peut être sordide et le cinéma, alors, peut faire mal au spectateur. Mais le cinéma peut aussi s’inscrire loin du réel et « imaginer » un autre réel, totalement artificiel. Peu importe, parce qu’il y a de la place pour tous les cinémas, et à la fin c’est la sincérité de la démarche et la qualité de l’artiste qui font la différence.



La polémique d’aujourd’hui se trompe de cible quand elle attaque Nabil Ayouch et ses acteurs. Sa véritable cible, on l’a compris, s’appelle le tourisme sexuel. Cette réalité du « Maroc tel qu’il est » nous pose problème? Attaquons-là au lieu de nous en prendre au cinéaste et à son équipe


Le Maroc tel qu’il est | www.le360.ma
 
Par Karim Boukhari

Au Maroc comme dans d’autres pays, le tourisme sexuel n’est malheureusement pas une fiction ou un film, mais une réalité. Une réalité qu’il vaut mieux regarder en face, pour commencer…

La plupart d’entre vous ont pris connaissance de la polémique autour de « Much loved (ou Zine li fik) », le nouveau film de Nabil Ayouch. Ce film, personne ne l’a encore vu, en dehors de son équipe et des invités du Festival de Cannes où il a été projeté il y a quelques jours. Mais il est déjà au cœur d’un buzz incroyable. A cause de quelques extraits en circulation libre sur le Net. Il a suffi donc d’une vraie-fausse bande annonce pour déclencher une polémique dont la violence dépasse l’entendement.



Que voit-on dans ces fameux extraits? Un groupe de jeunes femmes en train de discuter dans un taxi, ou de faire la fête dans un appartement avec des ressortissants du Machreq. Le langage est cru et l’atmosphère générale, avec un montage saccadé, crée une sensation de réalisme qui est sans doute derrière les réactions de haine auxquelles on assiste aujourd’hui.
S’ils ne correspondaient pas à un film, ces extraits auraient pu figurer dans un spot sur le tourisme sexuel. Le problème des internautes, donc, n’est pas le film puisqu’ils ne l’ont pas vu, mais le « tourisme sexuel » auquel ces extraits font allusion.



Au Maroc comme dans d’autres pays, le tourisme sexuel n’est malheureusement pas une fiction ou un film, mais une réalité. Ce n’est pas le film de Nabil Ayouch ou les extraits en circulation sur le Net qui l’ont inventée. Cette réalité, nous la connaissons, nous la vivons, nous en débattons, nous en rions même parfois, mais nous refusons de la voir portée à l’écran. Nous refusons que d’autres Marocains nous parlent de cette réalité. Nous refusons surtout qu’ils nous en parlent frontalement, entre adultes et gens responsables, sans mettre de fard, sans arrondir les angles.



Serions-nous schizophrènes ? Oui, sans doute. Cette schizophrène fait partie de nos problèmes. Des chercheurs, des intellectuels, des artistes se sont déjà penchés sur ce problème. Ils ne l’ont pas inventé. Ils ne l’ont pas créé. Ils ont simplement décidé, chacun à sa manière et avec les instruments dont il dispose, de nous parler de cette réalité, de notre réalité. Ils sont dans leur rôle.
Si cette réalité ou le traitement qui en est fait ne nous plaisent pas, ce n’est pas le problème des artistes et des intellectuels mais notre problème à nous. Nous, public, société, citoyens, spectateurs de cinéma ou consommateurs de livres et de journaux.



Ceux qui connaissent le cinéma de Nabil Ayouch savent que ses films appartiennent généralement au genre transgressif. Tant mieux parce que ce n’est pas une tare. Ce cinéma ne repose pas sur du vent mais sur des tabous ou des sujets délicats (enfants de la rue, drogue, terrorisme, sexualité). Ce n’est pas un cinéma consensuel ou familial, il n’a pas la vocation de caresser dans le sens du poil ni de plaire à tout le monde. Ceux qui ne l’aiment pas peuvent très bien s’en détourner et passer leur chemin, parce que personne ne les obligera à acheter leur ticket de cinéma.



Il faut aussi rappeler que le cinéma peut s’inspirer du réel et lui coller de près. Ce réel peut être sordide et le cinéma, alors, peut faire mal au spectateur. Mais le cinéma peut aussi s’inscrire loin du réel et « imaginer » un autre réel, totalement artificiel. Peu importe, parce qu’il y a de la place pour tous les cinémas, et à la fin c’est la sincérité de la démarche et la qualité de l’artiste qui font la différence.



La polémique d’aujourd’hui se trompe de cible quand elle attaque Nabil Ayouch et ses acteurs. Sa véritable cible, on l’a compris, s’appelle le tourisme sexuel. Cette réalité du « Maroc tel qu’il est » nous pose problème? Attaquons-là au lieu de nous en prendre au cinéaste et à son équipe


Le Maroc tel qu’il est | www.le360.ma
Bien sur qu'il y a des sujet qui dérangent mais toute vérité est bonne à dire . Ce n'est pas en faisant l'autruche qu'on arrive à résoudre les problèmes mais l'hypocrisie est de mise dès qu'il s'agit de débattre des sujets délicats et c'est plus facile de s'attaquer aux acteurs et metteur en scène que de s'attaquer aux problèmes que les marocains ne veulent pas voir.
 
Un film historique coute cher et nécessite des acteurs chevronnés, des accessoires et moyens de gestion colossaux.
Un documentaire nécessite également un gros budget et des cannées de tournage, et meme si un producteur ose se lanse dans ce genre d'entreprise il est fort évident qu'il ne pourra jamais récupérer son argent.
D'une autre part, et vu notre langage peu ou pas propre et stylisé ce que nous tournons en langue Arabe ou darija ne peut etre visualisé qu'au Maroc, c'est pour cette raison que , en géneral, tout nos films sont de catégorie passable, a faible coup et s'attaque aux sujets a tabou ce que les gens aiment le plus...... les banalités sont très appréciées.
 
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