Les marocains ont plus de chances de vivre longtemps plus vieux

madalena

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salam

Un nouveau défi pour les infrastructures sanitaires


Vivre longtemps et en bonne santé. Bon nombre de personnes sont hantées par cette idée à travers le monde. D’après les estimations de l’OMS, elles sont quelque 600 millions de personnes à être âgées de plus de 60 ans. Un chiffre qui peut atteindre les 2 milliards en 2050.

Qu’en est-il du Maroc ? Certes la population marocaine demeure relativement jeune (27% de la population est âgée de moins de 15 ans contre 5,8% pour les personnes âgées de 65 ans et plus). Cependant, la comparaison de la structure par groupe d’âge de la population entre 2000 et 2012 fait état d’un léger élargissement du sommet de la pyramide des âges au détriment de la base.

Cet état de vieillissement s’avère d’une plus grande importance, car selon les projections du CERED, la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus, qui ne représentait en 2012 que 8,8% de la population, augmentera pour atteindre 15,3% en 2030 suite aux changements démographiques. Aussi, le nombre de personnes âgées serait presque similaire à celui des jeunes en 2050.

Par ailleurs, l’analyse de l’évolution de la structure par groupe d’âge de la population au Maroc fait ressortir que le vieillissement de la population apparaît comme un phénomène inéluctable dans les prochaines décennies. Les personnes âgées de 60 ans et plus verraient leur effectif s’accroître de façon soutenue avec un rythme annuel de 3,4% entre 2012 et 2050.

Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord l’espérance de vie à la naissance est plus grande voire plus longue. Les Marocains vivent plus longtemps (73 ans pour les hommes et 78 ans pour les femmes). Les progrès réalisés en matière de soins de santé y sont pour beaucoup. Et puis l’indice synthétique de fécondité a connu, quant à lui, une baisse très indicative. Il a diminué de 7,1 en 1960, à 4 en 1992, à 3,3 en 1994 et à 2,3 en 2010. Le pays traverse une transition démographique. Le phénomène est dû essentiellement à l’utilisation massive des méthodes contraceptives et au recul de l’âge au premier mariage.

Il en va de même de la scolarisation des jeunes filles. En effet, bon nombre de femmes entament de longues études pour acquérir une certaine indépendance économique.
Après le côté cour, qu’en est-il du côté jardin ? C’est bien beau de vivre longtemps, encore faut-il être en bonne santé. Avec l’âge, les problèmes de santé s’invitent au quotidien. En effet, plus on vieillit, plus on tombe malade (HTA-cardiovasculaires, cancers, diabète, maladies rénales, neurologiques, mentales …).Un défi à relever par le système de santé en l’absence d’infrastructures et de moyens d’autant plus que l’espérance de vie pourrait atteindre 80 ans en 2040.

Une chance encore au Maroc où la solidarité familiale existe. Les familles se font un devoir de prendre en charge les grands-parents, grandes tantes … et de veiller, autant faire se peut, à leur facilier les conditions de vie. Quant aux autres qui n’ont pas d’attache familiale, ils vivent dans la précarité totale et se retrouvent même parfois dans la rue.

La prise en charge en milieu spécialisé s’impose mais à quel prix?
La solidarité entre les générations constitue jusque-là un rempart contre la précarité des personnes âgées. Mais pour combien de temps encore… ? Les générations à venir seront-elles imprégnées des mêmes principes ? Seul l’avenir nous le dira.


http://www.libe.ma/Les-Marocains-ont-plus-de-chances-de-vivre-longtemps-plus-vieux_a42679.html
 
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