Marrakech, prison ferme pour un ancien maire

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La Cour d’Appel de Marrakech a finalement rendu son jugement dans l’affaire dite du Casino de Marrakech. Plusieurs années de prison ferme pour l’ancien président de la Commune Menara Guéliz et membre actuel du Conseil de la Ville, ainsi que pour plusieurs de ses anciens pairs à la commune.

Ainsi, Abdellatif Abdouh, poursuivi et jugé depuis trois ans pour dilapidation de fonds publics, trafic d’influence, faux et usage de faux et corruption, a été condamné à 5 ans ferme (50.000 DH d’amende et confiscation de ses biens) ; ses autres co-accusés, Aziz Marouane, Mohamed el Horr, Mohamed Nakil et Abderrahmane Larabi, ont écopé, eux, de 3 ans ferme et 30.000 DH d’amende.

L’affaire remonte au début des années 2000, quand le Conseil de la commune Menara Guéliz avait cédé à vil prix le terrain mitoyen de l’hôtel Saâdi (dans le quartier huppé de l’Hivernage) aux propriétaires de l’établissement : 600 DH/m² dans une zone où le prix est de 30 fois supérieur. Par la suite, les élus étaient réunis pour partager le « gâteau », alors que l’un d’eux, non jugé, enregistrait les échanges… L’association locale de défense de l’argent public s’était alors constituée partie civile et le procès avait commencé, en même temps que le passeport des accusés leur avait été retiré et leurs déplacements au Maroc placés sous contrôle judiciaire.

Le président de l’Instance de protection de l’argent public Ahmed Sbaï, habituellement sceptique face aux jugements rendus par les tribunaux, a déclaré que « la sentence honore la justice marocaine ». Une fois n’est pas coutume, mais dans cette affaire, les juges ont su rendre justice. Les accusés ont 10 jours pour interjeter appel, ce qu’ils feront certainement pour éviter l’incarcération immédiate.

Abdellatif Abdouh était l’un des dirigeants en vue de l’Istiqlal sur le plan national et il avait même siégé en son Comité exécutif. Il est cependant toujours membre de la Chambre des Conseillers. La situation est assez étrange, institutionnellement et moralement, d’avoir un élu national, législateur donc, condamné pour des chefs d’inculpation aussi graves, après avoir été contraint de demander régulièrement l’autorisation du parquet pour quitter Marrakech et… aller légiférer.

http://www.panorapost.com/marrakech...ncien-maire-et-haut-responsable-de-listiqlal/
 
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