Mars 2014, la préfecture de troyes se croit à guantanamo

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L'histoire de monsieur C. paraît invraisemblable, et pourtant.

Chef de projet nucléaire, il demande en mars 2014 le renouvellement de son autorisation annuelle pour se rendre dans les centrales, c'est sa troisième année d'accès. Il apprend alors qu'elle lui est refusée suite à un avis négatif rendu par la préfecture de l'Aube. Mr. C tente alors d'obtenir des explications, sans succès.

Le CCIF, en la personne de Maître Guez Guez, saisit alors le Tribunal Administratif de Chalons en Champagne en référé suspension, et obtient gain de cause le 12 juin 2014, permettant ainsi à Mr.C d'être réhabilité jusqu'en mars 2015.

La lecture de la décision du juge révèle d'ailleurs qu'il est prétendu que: « à l'issue d'une enquête administrative, le préfet de l'Aube avait constaté que les caractéristiques de M.C n'étaient pas compatibles (...) or ni EDF, ni le préfet de l'Aube, mise en cause à l'instance, n'ont précisé quelles caractéristiques justifiaient l'interdiction de l'accès de la suspension demandée».

De quelles « caractéristiques » parle-t-on, donc ? Mystère. Le juge ne manquera pas de commenter cette absence de justifications valables le jour de la première audience, rappelant, à juste titre, "qu'ici on n'est pas à Guantanamo" et que : « Les lettres de cachet c'est fini ».

Juillet 2014, la préfecture se croit au-dessus des lois

La décision du Tribunal Administratif n'a visiblement pas dissuadé l'administration de récidiver ses manœuvres en entravant de nouveau Mr. C dans ses fonctions le mois dernier.

En juillet dernier, Mr.C prévoit un nouveau déplacement dans une centrale. On l'informe alors qu'il n'a plus l'autorisation d'accéder au site. Pour quelle raison ? Il l'ignore, on ne lui en fournit aucune, malgré ses demandes répétées.

Ce futur père de famille, inconnu des services de police et au casier judiciaire vierge, est considéré comme un très bon élément dans sa société. Alors quoi? Est-ce son patronyme maghrébin et ses convictions religieuses qui posent problème?

Janvier 2014. Une affaire similaire

Ces faits ahurissants ne sont pas sans rappeler le dossier de l'agent de sûreté de l'aéroport de Nice que le CCIF avait pris en charge en janvier dernier.

Après qu'il eut salué un collègue par « Salam alaykoum », l'agent avait perdu ses habilitations sous prétexte que sa salutation serait l'expression d'une "radicalisation religieuse".

Là encore, la préfecture de Nice avait vu sa décision suspendue une première fois, puis une seconde fois en appel; le juge administratif niçois ayant souligné l'absence d'éléments factuels.

Comment ne pas s'indigner de telles décisions iniques sans aucun fondement? Comment peut-on entraver un salarié dans ses fonctions sans lui fournir d'explication probante?

Si l'on doit parler de « radicalisation », penchons-nous alors sérieusement sur le comportement de certaines préfectures qui n'hésitent plus à mettre des bâtons dans les roues d'honnêtes citoyens juste parce que leurs convictions religieuses les indisposent!

Concernant l'affaire en cours, une nouvelle audience est prévue le lundi 18 août à 11 heures devant le Tribunal Administratif de Chalons en Champagne.

Le CCIF espère que la décision rendra justice, encore une fois, à Mr. C et empêchera définitivement l'administration de s'adonner à ce genre de pratiques intolérables.

Crédit : Shutterstock
 
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