Dans la mythologie grecque, il y a deux passions, incarnées par des divinités, qui se disputent et déterminent le sort des hommes et des peuples.
La première est l’Hubris, sentiment de toute-puissance, de démesure et de dépassement des limites, édicté par l’arrogance et l’impression d’invulnérabilité. Le second, appelé Némésis, est celui de la vengeance qui rééquilibre les choses, punit la personne tentée par l’Hubris et lui rappelle sa fragilité. Cette tentation de l’Hubris est de plus en plus visible au sein de l’état marocain. Après avoir connu le séisme du Printemps arabe, géré les turbulences des manifestations du 20 février et subi la contingence des événements de 2011 et leurs incertitudes, l’État pense avoir traversé le gué et être désormais dans une position de force. Un sentiment de puissance, de confiance excessive et de domination semble guider ses pas et ses actions. L’État, ou ce que l’on appelle abusivement “le Makhzen”, fait jouer en sa faveur la psychose et l’angoisse des Marocains qui observent comment le rêve du Printemps arabe s’est transformé en cauchemar et comment des révolutions ont abouti à des situations de chaos et de massacres. C’est probablement cette Hubris qui explique la répression sauvage des enseignants stagiaires la semaine dernière. Le temps où l’État ménageait les manifestants, les grévistes et les mouvements sociaux semble révolu. La fermeté de la réaction des autorités publiques apparaît comme l’expression d’une sensation d’omnipotence plutôt qu’une volonté d’appliquer la loi. Cette confiance excessive en soi est mauvaise conseillère.
Il n’est pas naïf ni niais de considérer que la démocratisation progressive est la meilleure garantie de stabilité du Maroc.
http://telquel.ma/2016/01/15/mesure-demesure_1478024
La première est l’Hubris, sentiment de toute-puissance, de démesure et de dépassement des limites, édicté par l’arrogance et l’impression d’invulnérabilité. Le second, appelé Némésis, est celui de la vengeance qui rééquilibre les choses, punit la personne tentée par l’Hubris et lui rappelle sa fragilité. Cette tentation de l’Hubris est de plus en plus visible au sein de l’état marocain. Après avoir connu le séisme du Printemps arabe, géré les turbulences des manifestations du 20 février et subi la contingence des événements de 2011 et leurs incertitudes, l’État pense avoir traversé le gué et être désormais dans une position de force. Un sentiment de puissance, de confiance excessive et de domination semble guider ses pas et ses actions. L’État, ou ce que l’on appelle abusivement “le Makhzen”, fait jouer en sa faveur la psychose et l’angoisse des Marocains qui observent comment le rêve du Printemps arabe s’est transformé en cauchemar et comment des révolutions ont abouti à des situations de chaos et de massacres. C’est probablement cette Hubris qui explique la répression sauvage des enseignants stagiaires la semaine dernière. Le temps où l’État ménageait les manifestants, les grévistes et les mouvements sociaux semble révolu. La fermeté de la réaction des autorités publiques apparaît comme l’expression d’une sensation d’omnipotence plutôt qu’une volonté d’appliquer la loi. Cette confiance excessive en soi est mauvaise conseillère.
Il n’est pas naïf ni niais de considérer que la démocratisation progressive est la meilleure garantie de stabilité du Maroc.
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