Michel raimbaud : « les états-unis n’ont qu’une logique : celle du chaos »

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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91201 Il revient sur ce projet élaboré par les néoconservateurs américains qui a non seulement déstabilisé le monde arabo-musulman, reconfiguré les relations internationales, mais fait désormais des vagues jusqu’en Europe, avec la violence qu’on connaît.

Vous avez placé en épigraphe de votre livre cette citation de Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » De qui parlez-vous ?

Il suffit de voir autour de soi. La maxime s’applique à ce qu’on appelle le « pouvoir profond »… On ne peut pas critiquer certaines catégories de personnes et les sujets qui vont avec, dont ceux que je traite dans ce livre. Ce sont ces sujets sensibles.

Vous dites que l’expression « printemps arabe » n’est pas un concept arabe, mais occidental. Le nouveau président tunisien l’a confirmé. Est-ce cela qui explique ce qui s’est passé dans le monde arabe ?

Tout à fait. La naissance de ce concept est le fait d’intellectuels et de journalistes français. Il se réfère aux printemps démocratiques, celui de 1848 qui a tenté de bousculer les vieilles monarchies européennes vermoulues, le printemps de Prague en 1968, Mai-68 en France… Cette assimilation historique est un peu hâtive. Sans compter qu’en Tunisie, le printemps du jasmin, c’était en hiver !

Vous n’avez pas de mots assez durs pour évoquer le printemps arabe : « Une appellation plutôt usurpée pour une saison sinistre n’ayant guère d’arabe, à part le nom, qu’une vague façade en carton-pâte derrière laquelle se tapissent un fanatisme islamiste de la pire espèce, des pompes à finances wahhabites inépuisables », etc. Et j’en passe…


Je le pense depuis le début. Tous les pays arabes ont été touchés sauf les monarchies. Le Bahreïn est une exception à cause de sa « minorité » chiite qui constitue plus de 70 % de la population. Au Yémen, on a découvert à l’occasion de la guerre civile qu’il existe une minorité chiite, les zaydites, représentant 40 % de la population. Il y a des chiites cachés en Turquie, il en existe aussi au Pakistan, entre 20 % et 25 % de la population.

Qu’entendez-vous par un Grand Moyen-Orient situé entre l’empire atlantique et l’Eurasie ? Peut-on encore parler, à propos de l’Otan, d’un empire ? Quant à l’Eurasie, elle est encore embryonnaire. N’est-ce pas une anticipation ?

Oui c’est une anticipation. L’expression du Grand Moyen-Orient elle-même est de George Bush. Ce n’est plus un Moyen-Orient dans la mesure où il va de la Méditerranée à la Chine centrale. L’Eurasie est en gestation, certes, mais le changement se produit sous nos yeux. Les Brics sont en formation, surtout son noyau euro-asiatique. Cet ensemble a de l’avenir.




Article complet dans le lien http://www.afrique-asie.fr/menu/act...unis-n-ont-qu-une-logique-celle-du-chaos.html
 

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Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Je ne sais pas. Ennahda en Tunisie, ce n'est pas des fanatiques islamistes, les Frères musulmans en Egypte, ce n'était pas non plus des fanatiques islamistes (non non), et les syriens qui meurent toujours aujourd'hui sous les bombes d'Asad (l'équivalent de 5 bombes nucléaires si on compte tous les barils lancés par ses avions, selon Khoja de la coalition nationale syrienne), ce ne sont toujours pas des fanatiques islamistes.

Le Qatar a peut-être donné de l'argent à Ennahda, c'est possible, mais la France a très certainement également financé les partis qui lui plaisait.
La Saoudie a soutenu certains des groupes étrangers venus combattre après plusieurs mois de contestations pacifiques en Syrie, oui, tout comme l'Iran, la Russie et Le Hezbollah soutiennent largement Assad.
La monarchie saoudienne a soutenu Sisi (contre-révolution).

Je pense qu'on est surtout en train de justifier l'autoritarisme laïc des dictatures arabes, et de déligitimer tous les mouvements de contestation, mais ils oublient une hcose : ls syriens. Tout le monde fait ses plans sans eux mais ils oublient que les syriens ne lâcheront jamais l'affaire et qu'ils rejetteront tout retour du monstre Assad. Ils sont en train de réaliser de véritables exploits sans l'aide de personne, sans même avoir de quoi se protéger des bombardements, alors que les terroristes de DAESH résistent bien aux assauts des avions d'une coalition internationale ... Comme c'est étrange.
 
A

AncienMembre

Non connecté
Je ne sais pas. Ennahda en Tunisie, ce n'est pas des fanatiques islamistes, les Frères musulmans en Egypte, ce n'était pas non plus des fanatiques islamistes (non non), et les syriens qui meurent toujours aujourd'hui sous les bombes d'Asad (l'équivalent de 5 bombes nucléaires si on compte tous les barils lancés par ses avions, selon Khoja de la coalition nationale syrienne), ce ne sont toujours pas des fanatiques islamistes.

Le Qatar a peut-être donné de l'argent à Ennahda, c'est possible, mais la France a très certainement également financé les partis qui lui plaisait.
La Saoudie a soutenu certains des groupes étrangers venus combattre après plusieurs mois de contestations pacifiques en Syrie, oui, tout comme l'Iran, la Russie et Le Hezbollah soutiennent largement Assad.
La monarchie saoudienne a soutenu Sisi (contre-révolution).

Je pense qu'on est surtout en train de justifier l'autoritarisme laïc des dictatures arabes, et de déligitimer tous les mouvements de contestation, mais ils oublient une hcose : ls syriens. Tout le monde fait ses plans sans eux mais ils oublient que les syriens ne lâcheront jamais l'affaire et qu'ils rejetteront tout retour du monstre Assad. Ils sont en train de réaliser de véritables exploits sans l'aide de personne, sans même avoir de quoi se protéger des bombardements, alors que les terroristes de DAESH résistent bien aux assauts des avions d'une coalition internationale ... Comme c'est étrange.

Salut à toi @Fitra ,

Je ne suis pas d'accord avec toi : tu parles du peuple syrien comme s'il formait encore une unité politique cohérente. Or, le propre de la guerre civile, c'est de signer la disparition de cette unité. Si tous les syriens étaient aujourd'hui contre B. Assad ou derrière lui, il n'y aurait tout simplement pas de guerre.

De fait, dans toutes les conflits civile de l'Histoire, chaque camp prétend détenir le "mandat céleste" authentique (avec une justification populaire, nationale, religieuse ou autre selon les lieux et les époques), tout en accusant l'autre d'être vendu (si ce n'est même incarné tout entier) par l'étranger.

Or, derrière de cette propagande classique, il y a une réalité militaire indéniable : une armée ne peut se maintenir en campagne, sur le long terme, qu'à la condition d'être soutenue par une part certaine du pays qu'elle occupe. Cela vaut aussi bien pour l'armée gouvernementale que pour les groupes rebelles.

Enfin, pour ce qui est de la relative bonne résistance de l'Etat islamique aux frappes aériennes, le fait n'est pas inouï : la Seconde Guerre mondiale a largement prouvé que des bombardements, même terribles, sans commune mesure avec ce qui se passe aujourd'hui en Syrie, ne peuvent venir à bout d'une force armée qui combat chez elle, sur un terrain dont elle maîtrise la géographie et la population.
 
Salut à toi @Fitra ,

Enfin, pour ce qui est de la relative bonne résistance de l'Etat islamique aux frappes aériennes, le fait n'est pas inouï : la Seconde Guerre mondiale a largement prouvé que des bombardements, même terribles, sans commune mesure avec ce qui se passe aujourd'hui en Syrie, ne peuvent venir à bout d'une force armée qui combat chez elle, sur un terrain dont elle maîtrise la géographie et la population.
Exact, les frappes ne peuvent qu'affaiblir, non vaincre. Tout le monde l'aura compris ! Sauf peut être si, en face d'eux, se trouve un état comme la Serbie qui a subi les frappes de l'OTAN sans intervention au sol et à été vaincu.
 
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