Plus de mille manifestants hier dans le centre-ville de rouen pour défendre l’emploi

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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À l’heure où la loi Macron, en panne de majorité, s’imposait au forceps dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, entre 1 000 et 1 500 manifestants, selon les sources, ont manifesté leur hostilité au texte porté depuis des mois par le ministre de l’Économie, hier après-midi à Rouen. Hormis quelques militants FSU, le cortège portait exclusivement les couleurs de la CGT. En attendant la grande journée nationale de grève appelée par le syndicat, avec FO et Solidaires, pour le 9 avril, l’ensemble des unions locales de Seine-Maritime étaient conviées à converger dans le centre-ville de la capitale haut-normande, au nom de la défense de l’emploi. « Notre département risque de devenir une friche industrielle, après avoir été si longtemps un fleuron économique», déplore ainsi Fabrice Lottin, pour la CGT des personnels du Grand port maritime de Rouen (GPMR).

«J’ai rarement vu ça»

L’annonce récente de la possible délocalisation (vers LeHavre) de l’entreprise de logistique Schenker, à Grand-Couronne, illustre une fois de plus à ses yeux « la casse» de l’emploi portuaire. « Dans notre arrondissement à nous, tous les secteurs sont concernés», lâche William Pilon, venu avec une quinzaine de camarades de Dieppe. En quarante ans de militantisme, ce retraité a « rarement vu ça: de telles attaques de la part d’un gouvernement soi-disant de gauche: l’ANI, la loi Macron...»

Cette journée de « convergence des luttes» avait débuté tôt dans la matinée par un barrage filtrant et des bouchons à l’est de Rouen, à l’entrée de la zone industrielle de Saint-Étienne-du-Rouvray. Aux manettes : les salariés de la papeterie Chapelle-Darblay, à Grand-Couronne. C’est autour de leur lutte, depuis trois mois, que s’est fixée la mobilisation cégétiste d’hier. La Filpac (Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication) CGT avait même décrété une journée d’action nationale à Rouen, mobilisant pour l’occasion son secrétaire général Marc Peyrade (lire ci-dessous).

Ce soutien unanime à Chapelle-Darblay explique les innombrables bobines de papier déroulées tout le long de la manifestation, dont se souviendront longtemps les agents de voirie chargés de faire place nette. Il explique aussi les œufs jetés sur la façade de la préfecture, symbole de l’impuissance des pouvoirs publics tant vilipendée hier. La préfecture, point de chute du défilé au terme duquel aucune délégation n’a été reçue. « C’est fini, le temps des discussions dans les salons du préfet, tempête Régis Gasse, patron de la CGT en Seine-Maritime. Nos revendications, ils les connaissent par cœur!»

Un score a minima

Le leader syndical, juge par ailleurs « satisfaisante» la mobilisation des troupes, hier. Pourtant, au regard de la forte représentativité de la CGT dans la région, ce millier de manifestants pouvait apparaître comme un score a minima. Vu du Havre, notamment, « on n’est pas très nombreux», soufflaient hier quelques militants venus de la grande cité portuaire.

Depuis hier soir, ils peuvent se consoler à l’idée que leur mécontentement face à la loi Macron s’est suffisamment propagé sur les bancs de l’Assemblée nationale. Tout comme ils peuvent se préparer, au vu de la stratégie du gouvernement, à de prochaines manifestations.

Thomas Dubois

t.dubois@presse-normande.com
 

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