Le mirage des réformes.

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AncienMembre

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Retour sur les évènements de ces derniers mois au royaume du Maroc.

Mars 2011, alors que la contestation s'étend, au Maroc comme ailleurs, Mohammed VI annonce une réforme de la Constitution. Celle-ci, précise-t-il, doit s'inscrire dans le cadre des "prémisses référentielles immuables", à savoir : l'islam comme religion d’État avec le roi comme Commandeur des croyants, l'unité nationale et le régime monarchique. A travers sa décision, le souverain répond, sans l'admettre et à contre cœur, aux nombreuses manifestations populaires organisées par le Mouvement du 20 février qui appelle à l'avènement d'une démocratie et à l'instauration d'une monarchie parlementaire où les pouvoirs du roi sont strictement limités.

Le mouvement du 20 février dénonce également la corruption, l'enrichissement effréné des premiers cercles du pouvoir, l'interventionnisme abusif des proches du souverain dans la vie politique et économique ainsi que l'injustice sociale criante. Le roi dans sa grande bonté (nous diront certain de ses aficionados) fait rédiger une constitution sur mesure par ses proches et dans un même élan de générosité nous permet même de la sanctionner par un vote qui fut fort heureusement organisé de main de maître par le ministère de l'intérieur célèbre pour sa probité légendaire et son éthique irréprochable.

Donc, nous votâmes favorablement (bien-sûr) à plus de 98% à cette « nouvelle » constitution qui faut-il le rappeler, ressemble plus à un exercice de style de reformulation de l’ancienne constitution qu’à une nouvelle constitution. C'est donc une manœuvre stylée d’une commission aux ordres du palais qui nous sert désormais de nouvelle constitution où si la forme a changée le fond lui est resté à l'identique. Bref, dans son infinie bienveillance notre souverain nous a fait comprendre que le maximum qu’il est prêt à changer c’est la longueur de sa matraque.
 
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