Abû Sa`îd Mohamed Ibn Mussa nous a rapporté d’après Abû al-`Abbas Mohamed Ibn Ya`qûb, d’après Ahmed Ibn `Abdeljebbâr al-`Atârdî, d’après son père, d’après Zoheïr d’après Bayâne qui a dit : « J’ai entendu Qays Ibn Abî Hâzem parler du mois de Rajab et dire : « Du temps de la Jahiliyya, nous lui donnions un nom (Rajab « le sourd ») tellement il était sacré pour nous ».
Le cheikh a dit : « Ils appelaient le mois de Rajab « le sourd », car durant ce mois on n’entendait aucun cliquetis d’armes ».
On rapporte à ce sujet le hadith suivant considéré comme faible :
Abû `Abdullah al-Hâfidh, d’après Khalaf Ibn Mohamed al-Karâbiçi de Bukhâra, d’après Mekkî Khalaf, d’après Nasr Ibn al-Hoçine et Ishâq Ibn Hamza, d’après `Aïssa al-`Anjâr, d’après Abyan Sufyâne, d’après Ghâleb, d’après `Ubaydellah d’après `Atâ, d’après `Aïcha qui a dit : « Le Messager d’Allah a dit : « Rajab est le mois d’Allah, il s’appelle le sourd, lorsque ce mois arrivait, les gens de la Jahiliyya rangeaient leurs armes et les mettaient de côté ; les gens jouissaient de la sécurité de même que les routes. Il ne se craignaient plus les uns les autres jusqu’à ce que ce mois soit passé ».
Le cheikh a dit : « Ce qui est rapporté dans ce hadith est connu chez les gens de science avec des dates exactes ; cela se passait aux premiers temps de l’Islam, sauf s’ils étaient agressés ; ensuite Allah autorisa les croyants à combattre les polythéistes en tous temps. Le caractère des mois sacrés demeura toutefois dans l’accroissement des récompenses et iniquités en eux, jusqu’à ce qu’Allah caractérisa cette communauté par l’insistance sur l’interdiction de l’oppression en ces mois sacrés. Et pour cela qu’Châfi`î a durci le prix du sang de celui qui a tué par erreur durant les mois sacrés. Et dans la mesure où le péché qui y est commis est aggravé, la bonne action, aussi, y sera multipliée. »
Quant au jêune en ces mois, il y est rapporté les hadiths suivants :
Abû `Abduallah al-Hâfidh nous a rapporté d’après Abû al-`Abbas Mohamed Ibn Ya`qûb, d’après Yahya Ibn Abî Tâleb, d’après `Abdelouahâb Ibn `Atâ qui le tien de Sa`îd al-Jârîri. De même, Abû `Ali al-Hussien Ibn Mohamed Erroudhbâri qui a dit : « Abû Bakr Ibn Dâsah d’après Abî Dâwûd, d’après Mussa Ibn Isma`îl d’après Hammâd d’après Sa`îd al-Jarîri d’après Abî Essalîl d’après Mujîba al-Bahiliyya d’après son père ou son oncle qui a rendu visite au Messager d’Allah puis l’a quitté pour revenir une année après. Il avait changé alors d’aspect et de mine.
Il demanda : « Ô Messager d’Allah, m’as-tu reconnu ? ».
Il lui répondit : « Fais-toi connaître ».
Il dit : « Je suis al-Bâhilî qui est venu te voir l’année passé. »
Il lui dit : « Qu’est ce qui t’a fait changer alors que tu avais une bonne mine ? »
Il lui dit : « Je ne mange aucune nourriture, depuis que je t’ai quitté, sauf la nuit »
Le Messager d’Allah lui répondit : « Tu as fait souffrir ton corps », puis il ajouta : « Jeune le mois de l’endurance et un jour de chaque mois ».
Il lui dit : « Ajoute-moi, car je peux faire plus »
Il lui répondit : « Jeûne deux jours »
Il lui dit : « Ajoute-moi, car je peux faire plus »
Il lui répondit : « Jeûne trois jours »
Il revint à la charge et dit : « Ajoute-moi, car je peux faire plus »
Il lui répondit : « Jeûne et mange durant les mois sacrés ; jeûne et mange durant les mois sacrés » et il montra ses trois doigts, les regroupa, puis bassa sa main.
Le cheikh a dit : « L’ordre du Prophète dans ce hadith est un ordre de recommandation (`istihbâb) de jeûner parmi les jours des mois sacrés ; et c’est ainsi que le Messager d’Allah faisait en jeûnant les jours de ces mois ».
Essayid Ibn al-Hassan Mohamed Ibn al-Hoçine Ibn Dâwûd al-`Alwî nous a rapporté d’après Abû bakr Mohamed Ibn Ahmed Ibn Lâlwih Eddakâk d’après Abû al-Azhar, d’après Mohamed Ibn `Ubayd d’après `Uthmân Ibn Hakîm qui a dit : « J’ai interrogé Sa`îd Ibn Jubayr sur le jeûne du mois de Rajab et m’a répondit ceci : Ibn `Abbâs m’a rapporté que le Prophète jeûnait jusqu’à ce que nous disions qu’il n’allait pas jeûner ».
Il (le cheikh al-Bayhaqî) dit aussi : « On a rapporté au sujet des mérites du jeûne durant le mois de Rajab des hadiths dont la chaîne de transmission comporte quelques insuffisances, parmi eux :
Abû al-Hassan Ibn Bachrâne nous a rapporté d’après Abû Bakr Ibn Ahmed Ibn Salmâne le juriste, d’après Mohamed Ibn Ghâleb, d’après Mohamed Ibn Razk, d’après Mansoûr Ibn zayd, d’après Mussa Ibn `Omrâne qui a dit : « J’ai entendu Anas Ibn Mâlek dire : Le Messager d’Allah a dit : Il y a dans le paradis un fleuve appelé Rajab, plus blanc que le lait et plus doux que le miel ; celui qui jeune une journée du mois de Rajab, Allah l’abreuvera de ce fleuve [2] ».
`Alî Ibn Mohamed Ibn `Abdullah Ibn Bachrâne, d’après Ahmed Ibn Selmâne, d’après Ahmed Ibn Mohamed Ibn Dallân, d’après Ibn al-Walîd Ibn Chujâ`, d’après `Uthmân Ibn Matar d’après `Abdelghfoûr, d’après `Abdelazîz Ibn Sa`îd d’après son père qui a dit : « Le Messager d’Allah a dit : Celui jeûne une journée de Rajab, c’est comme s’il avait jêuné durant une année ; celui qui y jeûne sept jours, verra sept portes de l’enfer se fermer devant lui ; celui qui y jeûne huit jours, verra huit portes du Paradis s’ouvrir devant lui ; celui y jeûne dix jours, verra toutes ses invocations agréées par Allah ; celui qui jeûne quinze jours, un héraut lui criera du ciel : Allah t’a pardonné tes péchés précédents, continue a œuvrer, car tes péchés ont été changés en bonnes actions ; et celui qui veut y ajouter, Allah lui ajoutera. C’est au mois de Rajab que Noé a été transporté sur l’Arche ; il y jeûna et ordonna à ceux qui étaient avec lui de jeûner ; ils restèrent dans l’Arche pendant six mois, jusqu’au dixième jour de Moharrem [3] »
A suivre…
[1] Sahîh el-bukhâri (6-83) et (7-129), Sahîh Moslem (Al-Qaçâma (29), Abû Dâwud dans les Sunan (1947), Ahmed dans le Musnad (5-37) et al-bayhaqî dans les grandes Sunan (5-166)
[2] Ibn al-Jawzî dans les « al-Ilal al-Mutanâhiyya » (2-65), ash-Shajarî dans « al-Amâli » (2-93), Ibn Habbân dans « al-Majrouhîne » (2-238), Eddahabî dans « al-Mizân » (8797) et al-Muttaqi al-Hindî dans « al-Kenz » (24260)
[3] Ibn Hajar dans « Tabyine al-`Ajab » (54) et Ibn al-Joûzi dans « al Mawdhû`âte » (2-207)
Source : Les Mérites des Jours des Mois
Auteur : Al Bayhaqî
Editions IQRA