Les momies amazighes des canaries

amsawad

Tayri nem tuder g-ul inu
Quand les navigateurs français débarquèrent en 1406 pour la première fois aux îles Canaries, ils se trouvèrent en présence d'indigènes au teint clair et de taille haute, qui se désignaient eux-mêmes sous le terme de Guanches qui proviendrait de la déformation castillane de la dénomination que les indigènes de Tenerife faisaient d'eux-mêmes dans leur propre langue: «wuanchinet« (l'homme de Chinet) en référence à Tenerife, appelée par les autochtones «Tichinitah« d'un dérivé du mot «tchinit« désignant le dattier en berbère.

Des études anthropologiques établissent un parallèle entre l'homme d'Afalou (Cro-Magnon d'Afrique du Nord) et celui des Canaries en plus d'autres groupes ethniques (proto-méditerranéens) provenant par vagues successives durant le néolithique d'Afrique du Nord.

De même, des études ethnographiques appuyées par des trouvailles archéologiques confirment les ressemblances entre les Canariens et les Berbères avant l'Islam sur le plan artistique (gravures rupestres, céramique incisée, inscriptions lybiques...) ou des croyances (sacrifices rituels et offrandes aux divinités naturalistes, fêtes consacrées à la fécondation, rites funéraires...).Sur ce dernier point, l'ethnologue italien Attilio Gaudio précise que les rites d'inhumation des Canariens et toutes leurs formes de sépulture appartiennent à la période néolithique des peuples nord-africains et sahariens comme c'est le cas pour les tumulus et les tombes cylindriques.

De plus, les Guanches avaient pour particularité d'embaumer les corps selon des techniques rappelant aussi bien l'Egypte que le Mexique ou le Pérou. Décimé par les guerres de conquête et par les épidémies, emmené en esclavage ou assimilé par les colons dont il embrassa la foi catholique, le peuple guanche finit par s'acculturer selon un long processus fait d'immigrations et de métissages aboutissant à la disparition de sa langue et de sa culture autochtone dont il subsiste toutefois quelques vestiges. Parmi ces survivances: plus d'un millier de mots répertoriés initialement par le consul Berthelot et dont le caractère berbère est démontré par les philologues.

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