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belgika
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Le procès de l'ex-président égyptien, après seulement quelques mois d'instruction, peut-il solder le passif d'une dictature de trente ans? La mise en scène de l'audience du 3 août soulève de nombreuses questions.
Ainsi donc le procès de lancien président égyptien Hosni Moubarak, de ses deux fils Alâa et Gamal sans oublier plusieurs anciens haut responsables dont lex-ministre de lIntérieur, Habib el-Adli, a fini par se tenir, même sil a été renvoyé au 15 août 2011. Mais faut-il applaudir cette justice mondialement médiatisée? Pas si sûr. Certes, le tyran égyptien va enfin répondre dune partie de ses crimes notamment la mort, par ses ordres, de plusieurs centaines de manifestants en janvier et février 2011. De plus, nombre dEgyptiennes et dEgyptiens voulaient absolument que ce procès ait lieu de manière à ce que leur révolution soit renforcée et quils aient enfin la preuve quun retour en arrière ou une restauration de lancien régime sont désormais choses impossibles.
Gêne et interrogations
Mais il est difficile de ne pas éprouver une sensation de malaise face aux images de ce vieillard de 83 ans humilié et avili devant la planète entière en étant présenté à ses juges sur une civière et dans une cage. Une cage et des barreaux qui font immanquablement penser aux procès des années 1990 dislamistes radicaux dont certains ont été condamnés à la peine capitale puis exécutés. Peut-on se réjouir dentendre la foule exiger que Moubarak soit vite pendu sur la place Tahrir? Certainement pas, car une telle justice expéditive risquerait dentacher à jamais la révolution égyptienne et cette place devenue un symbole mondial du printemps arabe. Et relevons au passage que cela confortera dautres tyrans, comme Bachar al-Assad, dans leur intention de ne rien céder à leur peuple.
Oui, Moubarak mérite dêtre jugé. Ses fils aussi, véritables déprédateurs qui ont mis en coupe réglée léconomie de l'Egypte. Mais le procès du 3 août ne correspondait à rien dautre quà une parodie destinée à calmer les Egyptiens et à leur prouver que les changements majeurs quils réclament sont en cours. Pourquoi un tel empressement? Peut-on vraiment croire quune instruction de quelques mois peut solder le passif de trente années de dictature? Nest-on pas en droit de penser que cest le système, mêlant privilèges des militaires et affairisme, qui a décidé de sacrifier à la vindicte populaire lun de ses éléments, coupable dune trop grande rapacité, pour préserver lessentiel. On scie une branche en faisant croire que cest tout larbre qui est coupé. On tranche la tête du parrain, mais la mafia demeure
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http://www.slateafrique.com/21831/revolution-moubarak-proces-ou-parodie-de-justice
Ainsi donc le procès de lancien président égyptien Hosni Moubarak, de ses deux fils Alâa et Gamal sans oublier plusieurs anciens haut responsables dont lex-ministre de lIntérieur, Habib el-Adli, a fini par se tenir, même sil a été renvoyé au 15 août 2011. Mais faut-il applaudir cette justice mondialement médiatisée? Pas si sûr. Certes, le tyran égyptien va enfin répondre dune partie de ses crimes notamment la mort, par ses ordres, de plusieurs centaines de manifestants en janvier et février 2011. De plus, nombre dEgyptiennes et dEgyptiens voulaient absolument que ce procès ait lieu de manière à ce que leur révolution soit renforcée et quils aient enfin la preuve quun retour en arrière ou une restauration de lancien régime sont désormais choses impossibles.
Gêne et interrogations
Mais il est difficile de ne pas éprouver une sensation de malaise face aux images de ce vieillard de 83 ans humilié et avili devant la planète entière en étant présenté à ses juges sur une civière et dans une cage. Une cage et des barreaux qui font immanquablement penser aux procès des années 1990 dislamistes radicaux dont certains ont été condamnés à la peine capitale puis exécutés. Peut-on se réjouir dentendre la foule exiger que Moubarak soit vite pendu sur la place Tahrir? Certainement pas, car une telle justice expéditive risquerait dentacher à jamais la révolution égyptienne et cette place devenue un symbole mondial du printemps arabe. Et relevons au passage que cela confortera dautres tyrans, comme Bachar al-Assad, dans leur intention de ne rien céder à leur peuple.
Oui, Moubarak mérite dêtre jugé. Ses fils aussi, véritables déprédateurs qui ont mis en coupe réglée léconomie de l'Egypte. Mais le procès du 3 août ne correspondait à rien dautre quà une parodie destinée à calmer les Egyptiens et à leur prouver que les changements majeurs quils réclament sont en cours. Pourquoi un tel empressement? Peut-on vraiment croire quune instruction de quelques mois peut solder le passif de trente années de dictature? Nest-on pas en droit de penser que cest le système, mêlant privilèges des militaires et affairisme, qui a décidé de sacrifier à la vindicte populaire lun de ses éléments, coupable dune trop grande rapacité, pour préserver lessentiel. On scie une branche en faisant croire que cest tout larbre qui est coupé. On tranche la tête du parrain, mais la mafia demeure
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