Les moulins à vent de Mustapha El Alaoui

Par : Anegmar n’Ait Qessou

Mustapha Alaoui

L’article objet de cette mise au point destinée au « doyen » des journalistes de la presse marocaine a été publié par le journal du Parti de l’Istiqlal de l’actuel premier ministre Abbas El Fassi. Ce n’est pas un hasard. Comme disent les sociologues, le médium est en lui-même un message. Le journal Al Alam (18/05/2010) a servi de relais à des propos discriminatoires fondés sur une légitimité métaphysique. Les « propos » incriminés par Le Directeur de l’hebdomadaire « Al Ousbouâ Assahafi » ont été débattus par l’activiste amazighe Ahmed Aassid, à l’occasion d’un exposé qu’il a donné dans le cadre d’activités estudiantines à Rabat. Exposé qui exprime une opinion étayée par des arguments historiques, juridiques et scientifiques conséquents. Qui ne porte atteinte ni à la stabilité du pays ni à ses instituons. Mais qui dérange une caste « à bout de souffle », en mal de démocratie, qui s’est édifiée sur des mythes ravageurs qui ont ruiné la nation. Sur tous les plans.

Certes, le Directeur d’Alousbouâ a tous les droits de s’exprimer. C’est un citoyen originaire d’Arabie Saoudite, de la tribu de Qoraich, comme l’atteste sa filiation et sa généalogie. C’est lui qui l’affirme. En tous les cas, ses propos attestent de sa provenance étrangère en terre amazighe. Qu’à cela ne tienne. Le Maroc est vaste et s’étend de Tanger à Lagouira et peut accueillir apatrides, exilés et autres fugitifs. Il accueille quotidiennement les égarés du « Polisario » avec clémence et pardon. Pourvus que ces derniers sachent témoigner leur reconnaissance à cette terre d’accueil, si généreuse et si humaine.

Revenons à présent à l’exposé de M. Aassid et à la réaction épidermique du Directeur du canard. M. Aassid a donné une conférence dans une faculté de la capitale, dans le cadre d’activités organisées par des étudiants. Il a parlé d’histoire et de symboles, d’identité et de l’Etat « national ». Il a estimé que l’histoire tissée autour de Moulay Driss est à réviser, que l’histoire du Maroc est falsifiée par les scribes, que le fameux Tarbouche rouge manque d’assises et est d’émanation étrangère (ce que l’histoire atteste), que les musulmans sont sous développés (ce qui est une réalité criante), que la notion de « chorfa » est aux antipodes de la conception universaliste d’égalité des droits humains. Voici résumé la quintessence de l’exposé de M. Aassid.

Mélangeant les genres et les registres, le « doyen » des journalistes marocains, mu par sa haine viscérale de l’amazighité, se perd dans une rhétorique inqualifiable, pour associer les propos de Aassid à des extrapolations débridées. Car affirmer que le conte de Moulay Driss relève de l’affabulation n’est pas un crime. Ni un délit. Moulay Driss n’est pas sacré. C’est un personnage qui fait partie de l’histoire du Maroc, ni plus ni moins. Quant aux descendants « chorfa » de ce personnage controversé, ils n’ont qu’à se réviser et réaliser que le Maroc a changé et que l’Etat marocain, comme la affirmé Sa Plus Haute Autorité, est amené à s’inscrire dans le cadre des valeurs universelles, respectueuses des droits des cultures, des langues et des citoyens. Sans hiérarchisation ni distinction aucune ! Notre Directeur vocifère à chaque fois que son canard est interpellé par la justice et fait appel aux textes et chartes internationaux relatifs à la liberté d’expression et aux droits de l’homme. Mais il occulte ces mêmes textes quand il se sent remis en question dans son appartenance à une catégorie de « chorfa », de citoyens « supérieurs » aux autres en raison de leur filiation qu’il remonte au prophète de l’Islam. Il affirme, face à l’article de Aassid, son appartenance à une « caste » d’hommes sacrés, intouchables.

Parce qu’un citoyen démocrate a exprimé une opinion, Le Directeur de l’hebdomadaire « Al Ousbouâ Assahafi » cherche à ameuter les Idrissides et , par une pirouette, associe la remise en question du mythe de Moulay Driss avec l’islam et la fille du prophète de l’islam. Des amalgames délibérés qui témoignent d’une arrogance déplacée. Le Directeur de l’hebdomadaire « Al Ousbouâ Assahafi » accuse aussi M. Aassid pour avoir affirmé que l’histoire du Maroc est falsifiée et qu’elle remonte au plus hautes antiquités, contrairement à la vision réductrice et sélective qui la fait remonter à 12 siècles. Sur plan, notre Directeur – que Dieu lui pardonne – fait fi des recherches historiques et scientifiques qui attestent les propos de Aassid. En fait, notre journaliste - que Dieu lui pardonne – est fidèle à une conception idéologique qui voudrait prétendre qu’avant l’évènement de l’Islam et des « chorfa » au Maroc, les autochtones ne connurent ni culture, ni civilisation et vécurent dans les ténèbres que les torches des « chorfa » musulmans vinrent éclairer de leur lumière divine.
La suite sur http://www.amazighworld.org/news/index_show.php?id=2111
 
je crois qu'aussi bien le conferencier que le directeur du journal sont à un milliard d'années lumieres des soucis des marocains et du reste du monde !
Tous les deux , comme les tortues, remuent la vase pour "photographier" leur morceau de pain soit sur le plan politique (cas du conferencier) soit sur le plan de la defense (remunérée) d'une nomenklatura qui de plus en plus ne se "reconnait" plus dans les "khal rass" comme nous tous!
je crois quele moment n'est pas adequat pour resoudre la question qui a precedé la poule ou l'oeuf: le pays a des challenges plus importants et plus decisifs: clore le dossier du sahara marocain et reprendre ses territoires encore sous domination etrangere, reussir son entrée dans le monde qui compte...le monde des gagnants sur le plan economique , resoudre l'equation de l'epanouissement culturel du pays sur tous les plans et selon toutes les langues ,revoir la poltitique de l'enseignement pour resorber le taux d'echec, ameliorer la qualité du savoir prodigué et attenuer la distorsion entre l'enseignement public et l'enseignement privé.....plus d'autres chantiers touchant la democratie, la justice etc etc etc!

Concernant la culture amazigh , je crois que le pays a pris le bon chemin pour ouvrir les portes ouvertes à l'enseignement de cette langue nationale et maghrebine , son epanouissement et sa pratique par les marocains sans distinction d'origine.

autrement , ce sera uniquement l'ouverture d'un front dont le maroc n'a guere besoin !
 
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