A new york, l'impossible dialogue entre pro et anti-trump

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New York - Quelques dizaines de personnes d'un coté, une douzaine de l'autre: manifestants pro et anti-Trump se sont retrouvés face-à-face à scander des slogans opposés dimanche à New York, témoin du dialogue impossible entre les deux camps.
Pour la première fois depuis l'investiture de Donald Trump le 20 janvier, ses partisans avaient appelé à une manifestation à Manhattan, fief démocrate par excellence où les rassemblements contre le milliardaire s'enchaînent quasi-quotidiennement.

Ils étaient finalement quelques dizaines à peine à se retrouver sur la 5e Avenue, près de la Trump Tower. Brandissant des drapeaux américains, portant des casquettes au slogan "Rendre sa grandeur à l'Amérique", ils scandaient "USA! USA!" ou "Encore 8 ans!" pour soutenir Donald Trump et le décret anti-immigration qui a suscité un tollé et un bras de fer légal avec ses opposants.



Mais aussi peu nombreux qu'ils étaient, leur foi en ce président hors normes, qui a déjà profondément transformé le paysage politique américain, était intacte.

"Il n'y a rien de mal à donner la priorité aux intérêts de l'Amérique. Les gens y voient du racisme ou de la discrimination, mais ce n'est pas ça du tout", a estimé Greg Drapkin, 28 ans, ravi de pouvoir enfin participer à une première manifestation pro-Trump à New York.

Mais ce jeune homme de Brooklyn, qui dit avoir "toujours été ouvert" aux idées différentes des siennes, a reconnu avoir bien du mal à dialoguer ces temps-ci.

"New York est très progressiste. On sait très bien qu'on va être dépassé en nombre", a-t-il indiqué. "Tout est très politisé. J'ai l'impression que c'est impossible de discuter" avec l'autre camp.

- 'peur des démocrates -

Même sentiment d'absence de communication et de rejet pour Emily Winters, cuisinière pour particuliers venue de l'Etat voisin du Connecticut soutenir la politique pro-israélienne de Trump, accompagné de son chien pékinois en poussette.

"Les démocrates sont comme un cancer, une tumeur, mais nous ne céderons pas", avance-t-elle. "Les autres sont belliqueux, hostiles, au vitriol, on ne peut jamais avoir de discussion avec eux!"

Un cycliste passe devant eux, brandissant une pancarte contre Steve Bannon, le conseiller de Trump perçu comme l'incarnation de la menace fasciste par de nombreux démocrates.

Un jeune homme pro-Trump, Eric Preneta, 23 ans, se détache des manifestants pour l'aborder et lui demander de "donner une chance" à Trump.

Mais le ton monte vite, et un policier intervient, qui renvoie fermement le cycliste dans l'espace réservé aux anti-Trump, quelques mètres plus loin, où sont arrivées une douzaine de personnes.

Armés eux aussi de pancartes et de drapeaux, les anti-Trump reprennent l'un des grands slogans des manifestations contre le décret anti-immigration de Trump: "Pas de haine! Pas de peur! Les réfugiés sont bienvenus ici!"

Les deux groupes s'époumonent à chanter leurs slogans les uns contre les autres pendant quelques minutes, sous l'oeil attentif de la police mais aussi de passants et de touristes amusés, toujours nombreux à visiter la Trump Tower même si Donald Trump n'y est plus.

"Nous ne pouvons pas nous parler, le fossé est trop grand", explique Lori Stone, écrivain basée à Manhattan, qui a déjà manifesté une dizaine de fois contre Trump depuis sa prise de fonctions.

Et de se réjouir: "toutes les manifestations où j'ai été, il y avait au moins 10.000 personnes. Regardez eux comme ils sont peu nombreux, et la plupart ne sont pas de Manhattan!"

"J'ai peur des démocrates", confie Adela Pisarevsky, une retraitée originaire d'Argentine et fan de Trump.

"Pour la première fois nous avons un président qui fait exactement ce qu'il voulait faire. Et au lieu d'attendre et de voir si ça marche, ils le harcèlent, ils veulent le voir échouer!"

http://www.lexpress.fr/actualites/1...dialogue-entre-pro-et-anti-trump_1876239.html
 
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