Non, le diplôme n'efface pas la "tête d’arabe"

Un jeune ayant un prénom à consonance maghrébine a moins de chance d’être recruté qu'un "Français de souche"... même s'il affiche deux ans d’études en plus.

Ils sont trois. Trois postulants. La première s'appelle Zahid Messai, le deuxième Nassim Belahdeb, le troisième Sylvain Bernard. Tous les trois ont 28 ans et habitent dans le "9-3". Tous les trois ont envoyé des cascades de CV et de lettres de motivation pour postuler à la fonction de technicien de maintenance en électrotechnique.

La seule différence que la République leur reconnaît, c'est la durée de leurs études : Nassim et Sylvain n'ont qu'un bac pro électrotechnique, alors que Zahid a également un BTS (bac+2). Contre toute attente, au pays de la diplômite galopante, les employeurs vont tout de même largement avantager Sylvain, en lui proposant plus souvent une rencontre qu'à Zahid, dont le prénom trahit (au cas où on ne l'aurait pas perçu) l'origine maghrébine.

Ni Zahid, ni Nassim ni Sylvain n'existent en chair et en os : ils ont été inventés par l'économiste Emilia Ene Jones de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, qui a utilisé la méthode du testing (on fait semblant de postuler), bien connue des associations pour mesurer le racisme ordinaire qui préside à l'accès au logement ou à l'entrée des boîtes de nuit.

Le diplôme ne compense pas tout
Ses résultats, publiés dans la revue "Economie et Statistiques" de l'Insee à paraître le 10 avril, sont sans appel : sur 147 entreprises franciliennes contactées, 41 ont répondu favorablement pour un entretien. Sylvain sera reçu dans 35 boîtes (24% de réussite), Zahid dans 28 (19% de réussite) et Nassim dans 21 (14% de réussite).

Comme le résume Emilia Ene Jones, "le diplôme ne compense qu'une partie de l'origine" ethnique et culturelle. Avec deux ans d'études supplémentaires, Zahid a besoin d'envoyer 5 CV pour être retenue contre 4 CV pour un "Français de souche" seulement bachelier. Quant à Nassim, il doit en envoyer 7, alors qu'il n'est pas moins qualifié que Sylvain.
 
Plus souvent recalés
Cerise sur le gâteau : cette étude porte sur une fonction, celle de technicien de maintenance, très fortement en recherche de bras, en particulier dans le secteur d'activité choisi, l'électrotechnique, dont on sait qu'il connaît presque une pénurie.

Impossible bien sûr d'extrapoler sur le comportement de toutes les entreprises françaises à partir de ce cas. N'empêche qu'en 2011, une autre étude révélait que dans un autre secteur, lui en quête des postulants, l'informatique, ceux qui affichaient sur le CV nom à consonance maghrébine étaient également plus souvent recalés que leurs homologues "petits Blancs''. On recherchait alors des bac+5. Preuve définitivement que non, le diplôme ne protège pas du racisme.

Arnaud Gonzague - Le Nouvel Observateur

http://tempsreel.nouvelobs.com/educ...-le-diplome-n-efface-pas-la-tete-d-arabe.html
 
A

AncienMembre

Non connecté
Une preuve "définitive" pour toi Arnaud, une affligeante banalité pour nous.
Et tu vois, ton très cardinal patronyme, toi, te protège du chômage en dépit de ta profonde nullité.

Si tous les gaulois avaient du boulot, ça se saurait ! ;)

Maintenant, c'est sûr que l'égalité républicaine a encore du chemin à faire.
 
Ça doit dépendre des secteurs, dans l'informatique en tant que blanc je suis souvent la minorité ethnique dans les équipes avec lesquels je bosse. Énormément de maghrébins et asiatiques.
 

h_meo

lien France Palestine
VIB
N'ayant souffert de ce mal et ne pouvant généraliser à partir de mon cas.. J'ai envie d'avancer un fait dans cet échange : le seul recruteur qui m'a demandé pourquoi ne pas avoir francisé mon prénom était un Maghrébin qui lui l'a fait... Ce que je veux dire, oui cela existe mais tant qu'on se
focalise sur cette seule difficulté on ne travaille pas assez les autres aspects du processus de recrutement... Et donc moins de véritables atout mis en avant ..
 
Ayant été employeur il y a une dizaine d'années, si on recrutait dans un grand service, c'etait la diversité des expériences, des ages, des sexes, des cultures qui constituait la politique.
Mais il y avait effectivement des "préventions" si le poste etait à pourvoir dans une petite équipe, car on avait tendance à chercher le même profil, ou un profil compatible avec les personnes en place : age, sexe et plus ou moins consciemment "l'origine", car on ne voulait pas prendre le "risque" d'une personnalité "différente", de peur qu'elle s'intègre moins bien avec ses collègues.

Mais cela jouait également en sens inverse : les beurettes bénéficiaient d'une discrimination très positive (à diplôme équivalent), compte tenu des efforts supérieurs qu'elles avaient dû fournir par rapport à une petite bourgeoise....
 
R

Rorschach

Non connecté
Un jeune ayant un prénom à consonance maghrébine a moins de chance d’être recruté qu'un "Français de souche"... même s'il affiche deux ans d’études en plus.

Ils sont trois. Trois postulants. La première s'appelle Zahid Messai, le deuxième Nassim Belahdeb, le troisième Sylvain Bernard. Tous les trois ont 28 ans et habitent dans le "9-3". Tous les trois ont envoyé des cascades de CV et de lettres de motivation pour postuler à la fonction de technicien de maintenance en électrotechnique.

La seule différence que la République leur reconnaît, c'est la durée de leurs études : Nassim et Sylvain n'ont qu'un bac pro électrotechnique, alors que Zahid a également un BTS (bac+2). Contre toute attente, au pays de la diplômite galopante, les employeurs vont tout de même largement avantager Sylvain, en lui proposant plus souvent une rencontre qu'à Zahid, dont le prénom trahit (au cas où on ne l'aurait pas perçu) l'origine maghrébine.

Ni Zahid, ni Nassim ni Sylvain n'existent en chair et en os : ils ont été inventés par l'économiste Emilia Ene Jones de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, qui a utilisé la méthode du testing (on fait semblant de postuler), bien connue des associations pour mesurer le racisme ordinaire qui préside à l'accès au logement ou à l'entrée des boîtes de nuit.

Le diplôme ne compense pas tout
Ses résultats, publiés dans la revue "Economie et Statistiques" de l'Insee à paraître le 10 avril, sont sans appel : sur 147 entreprises franciliennes contactées, 41 ont répondu favorablement pour un entretien. Sylvain sera reçu dans 35 boîtes (24% de réussite), Zahid dans 28 (19% de réussite) et Nassim dans 21 (14% de réussite).

Comme le résume Emilia Ene Jones, "le diplôme ne compense qu'une partie de l'origine" ethnique et culturelle. Avec deux ans d'études supplémentaires, Zahid a besoin d'envoyer 5 CV pour être retenue contre 4 CV pour un "Français de souche" seulement bachelier. Quant à Nassim, il doit en envoyer 7, alors qu'il n'est pas moins qualifié que Sylvain.




Dans son prochain article, ce monsieur nous parlera d'une invention révolutionnaire que personne ne connaît: Internet.

:intello:
 
A

AncienMembre

Non connecté
Tous n'en ont pas mais pour d'autres motifs que leur couleur de peau, leurs noms ou religions.

Ben justement, ça dépend ! Pour ce qui est de la couleur de peau (critère absurde s'il en est) et de la religion, ils peuvent très bien passer à la trappe depuis qu'il y a des quotas plus ou moins officiels à respecter.

Pour ce qui est des noms, franchement, je crois que le simple fait de s'appeler Kevin ou Jordan peut faire déjà beaucoup de mal à un CV.
 

Jelis

VIB
Ben justement, ça dépend ! Pour ce qui est de la couleur de peau (critère absurde s'il en est) et de la religion, ils peuvent très bien passer à la trappe depuis qu'il y a des quotas plus ou moins officiels à respecter.

Pour ce qui est des noms, franchement, je crois que le simple fait de s'appeler Kevin ou Jordan peut faire déjà beaucoup de mal à un CV.

"absurde s'il en est", "plus ou moins", "peuvent très bien" ... Tu exprimes un point de vue.

Le vécu discriminatoire demeure ce qu'il est: Dans la réalité, une injustice concrète et pour certains presque quotidienne. Kevin ou Jordan rencontrent certainement des difficultés, il ne s'agit pas de sanctuariser une discrimination par rapport à une autre, mais de réaliser que Mohamed et Fatou font et feront face à une accumulation de critères exclusifs, sur le marché du travail comme dans d'autres secteur de la vie, logement, éducation, culture, loisirs etc spécifiquement liés à leur race, origine, religion. Les études successives comme celles citée ci-dessus font rire (jaune) les personnes que ces critères affectent car elles révèlent un secret de Polichinelle.

Je crois que les mécanismes qui produisent le racisme sont structurels et que si les outils juridiques peuvent trouver leur utilité dans la lutte contre celui-ci, ils sont insuffisants. La répression des discriminations, combien même serait-elle le fait d'un puissant volontarisme politique - ce à quoi peu de discriminés croient au regard de la permanence de leur condition d'une génération à l'autre - ne peut attaquer le racisme dans ses fondements culturels et institutionnels. Un investissement des principaux concernés sur le terrain intellectuel et politique, lui, me semble apte à produire la critique de ces mécanismes de fabrication et de reproduction. Pour mieux les combattre collectivement ensuite.

Il n'y a rien de victimaire dans ce constat persistant, c'est même tout l'inverse si on prend en compte l'effervescence politique qui existe au sein des groupes discriminés.
La question la plus intéressante se trouve peut-être résumée dans ton intervention précédente: Comment une "égalité républicaine" pourtant proclamée et inscrite dans la loi produit-elle et/ou tolère-t-elle le racisme?
 
La question la plus intéressante se trouve peut-être résumée dans ton intervention précédente: Comment une "égalité républicaine" pourtant proclamée et inscrite dans la loi produit-elle et/ou tolère-t-elle le racisme?
Parce que la France depuis De Gaulle n'a pas de gouvernement de patriotes mais de collabos pour l'entité illégale
qui n'a rien d'hébreu . La discrimination est voulue et entretenue comme la délinquance mais le coût est énorme.
Il faut analyser la situation depuis De Gaulle . Les "races" n'existent pas .
Des assos puantes comme sos r licra crif mrap ldh uejf cran cfcm qui vivent avec l'argent des **** tribuables entretiennent la discrimination et les divisions .
Soral et Dieudonné l'ont bien expliqué mais c'est récent entre temps les sales ordures ont eu le temps de faire
des dégâts dans la société et contaminer d'autres pays . La crasse s'est propagée .
**
Quand on veut accueillir des étrangers il faut le faire dans l'amour et non dans l'exploitation . La cupidité est une
forme d'idolâtrie et l'adversaire qui est un assassin le sait très bien .
**
Résultats des sales ordures des larbin(es) de la secte pour l'entité pour la France
10 millions de chômeurs des frontières passoires une corruption énorme une dette de 2000 milliards d'euros
6 millions de fonctionnaires alors que la norme est de moité selon l'Europe une grande délinquance etc etc .
en même pas 35 ans . Le peuple français pas tous est responsable il paye il l'a mérité car on lui avait confié des clefs.
 
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