Menu
Accueil
Forums
Liste des forums
En ce moment
Nouveaux messages
Nouveaux messages de profil
Connexion
S'inscrire
Quoi de neuf
Liste des forums
Menu
Connexion
S'inscrire
Forums
Art et Culture
Culture
Notre dialecte; ses origines
JavaScript est désactivé. Pour une meilleure expérience, veuillez activer JavaScript dans votre navigateur avant de continuer.
Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement.
Vous devez le mettre à jour ou utiliser un
navigateur alternatif
.
Répondre à la discussion
Message
[QUOTE="Chamali2005, post: 4087302, member: 82307"] S. Levy dresse un panorama général de la situation linguistique et de l'histoire de l'arabisation au Maroc. Il souligne le multilinguisme du pays lié à l'histoire de cette région (présences berbère, punique et romaine ; conquête arabe en plusieurs temps ; présence andalouse et/ou juive importante dans les villes, influence portugaise, domination espagnole et française). Ce multilinguisme a joué un rôle important dans la formation et l'évolution de l'arabe au Maroc mais également dans l'évolution du berbère. Il évoque les facteurs et les différentes phases de l'arabisation : la première phase (VIIIe-XIIe siècles) appelée pré-hilalienne s'est faite à partir de noyaux limités de populations arabes ou arabisées, à partir de bourgs, villes, marchés, le long des voies commerciales. La seconde phase, dite hilalienne, a été provoquée par l'arrivée de tribus arabes aux XIIe-XIIIe siècles. S. Levy montre la fluctuation de la carte linguistique. A travers les siècles des régions se sont arabisées mais parfois aussi à nouveau berbérisées. Les parlers citadins reflètent l'histoire de l'urbanisation : importance des parlers pré-hilaliens, andalous et juifs dans les vieux centres urbains de Fès, Sefrou, Rabat, Tetouan, Tanger, Moulay Idriss, citadinisation des parlers hilaliens dans les villes modernes de Casablanca, Rabat, Fés Jdîd, diffusion d'une koinè marocaine qui emprunte à la fois aux parlers pré-hilaliens et hilaliens et qui devient le marocain "standard". L'archéologue P. Cressier se pose la question de la concomitance des processus d'arabisation/islamisation et urbanisation. Il indique que si l'islamisation est un phénomène facilement repérable pour un archéologue, il n'en est pas de même pour l'urbanisation car cela pose les problèmes de la définition des critères de l'urbain. Quant à l'arabisation, elle est extrêmement difficile à déterminer par les sources archéologiques seules. Il souligne donc la nécessité d'avancer avec prudence car il est par exemple très difficile de définir des techniques (poterie, céramique, architecture) comme plus ou moins berbères ou arabes. C'est ici toute la question des frontières culturelles… Très peu d'éléments nous permettent d'affirmer ou d'infirmer la présence de villes berbères avant la conquête arabe. Les groupes tribaux semblent avoir joué un rôle important dans la genèse des villes mais il y aurait eu le plus souvent un phénomène d'émulation entre des groupes locaux (berbères) et des groupes allochtones (orientaux). La formation de centres urbains n'implique pas toujours une arabisation linguistique ou culturelle. L'historien B. Rosenberger reprend cette question de la relation entre urbanisation/arabisation en s'appuyant sur les témoignages des historiens arabes. Il pense que les villes ont été les vecteurs de l'arabisation, mais d'une arabisation toute relative. Les premiers conquérants arabes ont créé des villes car ils étaient eux-mêmes des citadins, des Mecquois. Mais les Arabes étaient peu nombreux et rapidement les villes ont été peuplées par des populations arabisées ou bilingues. Le Maroc a été peu urbanisé et la population d'origine arabe était très minoritaire dans les premiers temps de la conquête. Les processus d'arabisation linguistique ont donc été lents, limités. Les locuteurs arabisés ou bilingues étaient le principal vecteur de ce processus d'arabisation. Ici données historiques et linguistiques se complètent pour mettre en lumière la spécificité des parlers marocains. Les articles de F. Corriente et I. Ferrando traitent de l'arabe andalou. Celui de Corriente indique la diversité dialectale régnant au sein du domaine andalou et souligne la difficulté posé par l'analyse diachronique du fait de la disparité des sources disponibles. Là encore le linguiste doit être prudent avant de conclure à la présence ou l'absence de similitudes entre les différents dialectes. En se basant sur le traitement de l'accent dans une forme tardive du parler de Grenade il passe en revue la question d'un accent phonémique en arabe andalou. I ; Ferrando compare les parlers andalous et maghrébins qui ont une origine commune mais des évolutions très différentes. La comparaison se fait entre arabe andalou et parlers marocains pré-hilaliens et pose là encore le problème de la disparité des sources. Celles pour l'arabe andalou sont médiévales alors que celles de l'arabe marocain sont contemporaines. Mais les sources andalouses apportent des éléments intéressants pour l'analyse de la phase médiévale des dialectes marocains. Il passe en revue de nombreuses isoglosses phonologiques, morphologiques et lexicales et indique que certains traits de l'arabe marocain non présents en andalou 'standard' (la koinè litéraire) se trouvent dans des formes substandards. Certains phénomènes (cf. la chute des voyelles courtes inaccentuées en marocain) sont donc plus anciens qu'on ne le pensait auparavant. [/QUOTE]
Insérer les messages sélectionnés…
Vérification
Répondre
Forums
Art et Culture
Culture
Notre dialecte; ses origines
Haut