Tensions en Macédoine à la suite de la mort de 22 personnes dans des affrontements
La police macédonienne a affirmé dans la soirée de dimanche 10 mai avoir mis fin à une opération lancée la veille contre un groupe d’insurgés d’origine albanaise qui a fait 22 morts et 37 blessés à Kumanovo, dans le nord du pays, à la frontière avec le Kosovo.
« L’opération est achevée. Le groupe armé est neutralisé. La zone est sous le contrôle de la police », a déclaré Ivo Kotevski, un porte-parole des forces de l’ordre.
Les assaillants, présumés albanais et décrits comme « terroristes » par le gouvernement, sont venus « d’un pays voisin » pour attaquer « les institutions de l’Etat » dans la région de Kumanovo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Skopje, la capitale de la Macédoine.
Ces événements inquiètent l’ensemble des Balkans. L’Union européenne (UE) s’est également déclarée « profondément préoccupée » par ces violences, qui réveillent la crainte d’un conflit similaire à celui de 2001, qui avait opposé les rebelles albanais aux autorités de l’ex-République yougoslave de 2,1 millions d’habitants, à majorité slave orthodoxe.
Kumanovo en état de siège
Dimanche matin, des combats sporadiques s’étaient poursuivis dans cette ville à majorité albanaise musulmane. Des troupes d’élite, des transports de troupes blindés, des policiers casqués et portant des gilets pare-balles avaient bouclé la localité, où étaient retranchés les membres du groupe. Des hélicoptères des forces de l’ordre survolaient la ville.
Les autorités ont appelé la population au calme et proclamé dimanche deux jours de deuil national.
La Serbie renforce ses troupes à la frontière
La Serbie, elle aussi voisine du nord de la Macédoine, a aussitôt annoncé qu’elle renforçait ses troupes à cette frontière. Belgrade a eu son propre conflit (1998-1999) avec les Albanais de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, et entretient toujours des relations délicates avec son ancienne province.
Au printemps 1999, la répression par Belgrade de la guérilla indépendantiste et de la population civile avait été suivie d’une opération de l’OTAN, qui avait entraîné, à l’issue de soixante-dix-huit jours de frappes aériennes, le retrait des forces serbes du Kosovo. En 2008, avec l’appui des Etats-Unis et de la majorité des pays membres de l’UE, le Kosovo proclamait son indépendance, un statut que la Serbie refuse toujours de reconnaître.
Le spectre du conflit de 2001
La Macédoine a également connu en 2001 un conflit avec ses propres rebelles albanais, qui réclamaient davantage de droits. Ces derniers étaient soutenus en hommes et en armes par l’ancienne guérilla kosovare. Sous la pression occidentale, les accords d’Ohrid (Macédoine) mirent alors fin à six mois de conflit. Ces accords ont apporté aux Albanais, en majorité de confession musulmane, et qui représentent environ 25 % des 2,1 millions d’habitants en Macédoine, davantage de droits au sein de la société.
Candidate à l’adhésion à l’UE depuis dix ans, la Macédoine est par ailleurs en proie à une grave crise politique qui oppose depuis des mois les principales formations slaves, l’opposition de gauche accusant le pouvoir conservateur de corruption et d’avoir mis sur écoute 20 000 personnes, dont des hommes politiques, des journalistes et des chefs religieux.
http://s1.lemde.fr/image/2015/05/10...vo-et-de_62647986bc92dce70f67204d0079dfff.png
Le Monde
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La police macédonienne a affirmé dans la soirée de dimanche 10 mai avoir mis fin à une opération lancée la veille contre un groupe d’insurgés d’origine albanaise qui a fait 22 morts et 37 blessés à Kumanovo, dans le nord du pays, à la frontière avec le Kosovo.
« L’opération est achevée. Le groupe armé est neutralisé. La zone est sous le contrôle de la police », a déclaré Ivo Kotevski, un porte-parole des forces de l’ordre.
Les assaillants, présumés albanais et décrits comme « terroristes » par le gouvernement, sont venus « d’un pays voisin » pour attaquer « les institutions de l’Etat » dans la région de Kumanovo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Skopje, la capitale de la Macédoine.
Ces événements inquiètent l’ensemble des Balkans. L’Union européenne (UE) s’est également déclarée « profondément préoccupée » par ces violences, qui réveillent la crainte d’un conflit similaire à celui de 2001, qui avait opposé les rebelles albanais aux autorités de l’ex-République yougoslave de 2,1 millions d’habitants, à majorité slave orthodoxe.
Kumanovo en état de siège
Dimanche matin, des combats sporadiques s’étaient poursuivis dans cette ville à majorité albanaise musulmane. Des troupes d’élite, des transports de troupes blindés, des policiers casqués et portant des gilets pare-balles avaient bouclé la localité, où étaient retranchés les membres du groupe. Des hélicoptères des forces de l’ordre survolaient la ville.
Les autorités ont appelé la population au calme et proclamé dimanche deux jours de deuil national.
La Serbie renforce ses troupes à la frontière
La Serbie, elle aussi voisine du nord de la Macédoine, a aussitôt annoncé qu’elle renforçait ses troupes à cette frontière. Belgrade a eu son propre conflit (1998-1999) avec les Albanais de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, et entretient toujours des relations délicates avec son ancienne province.
Au printemps 1999, la répression par Belgrade de la guérilla indépendantiste et de la population civile avait été suivie d’une opération de l’OTAN, qui avait entraîné, à l’issue de soixante-dix-huit jours de frappes aériennes, le retrait des forces serbes du Kosovo. En 2008, avec l’appui des Etats-Unis et de la majorité des pays membres de l’UE, le Kosovo proclamait son indépendance, un statut que la Serbie refuse toujours de reconnaître.
Le spectre du conflit de 2001
La Macédoine a également connu en 2001 un conflit avec ses propres rebelles albanais, qui réclamaient davantage de droits. Ces derniers étaient soutenus en hommes et en armes par l’ancienne guérilla kosovare. Sous la pression occidentale, les accords d’Ohrid (Macédoine) mirent alors fin à six mois de conflit. Ces accords ont apporté aux Albanais, en majorité de confession musulmane, et qui représentent environ 25 % des 2,1 millions d’habitants en Macédoine, davantage de droits au sein de la société.
Candidate à l’adhésion à l’UE depuis dix ans, la Macédoine est par ailleurs en proie à une grave crise politique qui oppose depuis des mois les principales formations slaves, l’opposition de gauche accusant le pouvoir conservateur de corruption et d’avoir mis sur écoute 20 000 personnes, dont des hommes politiques, des journalistes et des chefs religieux.
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Le Monde
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