Nouveau conflit en macedoine ?

mam80

la rose et le réséda
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Tensions en Macédoine à la suite de la mort de 22 personnes dans des affrontements

La police macédonienne a affirmé dans la soirée de dimanche 10 mai avoir mis fin à une opération lancée la veille contre un groupe d’insurgés d’origine albanaise qui a fait 22 morts et 37 blessés à Kumanovo, dans le nord du pays, à la frontière avec le Kosovo.

« L’opération est achevée. Le groupe armé est neutralisé. La zone est sous le contrôle de la police », a déclaré Ivo Kotevski, un porte-parole des forces de l’ordre.

Les assaillants, présumés albanais et décrits comme « terroristes » par le gouvernement, sont venus « d’un pays voisin » pour attaquer « les institutions de l’Etat » dans la région de Kumanovo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Skopje, la capitale de la Macédoine.

Ces événements inquiètent l’ensemble des Balkans. L’Union européenne (UE) s’est également déclarée « profondément préoccupée » par ces violences, qui réveillent la crainte d’un conflit similaire à celui de 2001, qui avait opposé les rebelles albanais aux autorités de l’ex-République yougoslave de 2,1 millions d’habitants, à majorité slave orthodoxe.

Kumanovo en état de siège
Dimanche matin, des combats sporadiques s’étaient poursuivis dans cette ville à majorité albanaise musulmane. Des troupes d’élite, des transports de troupes blindés, des policiers casqués et portant des gilets pare-balles avaient bouclé la localité, où étaient retranchés les membres du groupe. Des hélicoptères des forces de l’ordre survolaient la ville.
Les autorités ont appelé la population au calme et proclamé dimanche deux jours de deuil national.

La Serbie renforce ses troupes à la frontière
La Serbie, elle aussi voisine du nord de la Macédoine, a aussitôt annoncé qu’elle renforçait ses troupes à cette frontière. Belgrade a eu son propre conflit (1998-1999) avec les Albanais de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, et entretient toujours des relations délicates avec son ancienne province.

Au printemps 1999, la répression par Belgrade de la guérilla indépendantiste et de la population civile avait été suivie d’une opération de l’OTAN, qui avait entraîné, à l’issue de soixante-dix-huit jours de frappes aériennes, le retrait des forces serbes du Kosovo. En 2008, avec l’appui des Etats-Unis et de la majorité des pays membres de l’UE, le Kosovo proclamait son indépendance, un statut que la Serbie refuse toujours de reconnaître.

Le spectre du conflit de 2001
La Macédoine a également connu en 2001 un conflit avec ses propres rebelles albanais, qui réclamaient davantage de droits. Ces derniers étaient soutenus en hommes et en armes par l’ancienne guérilla kosovare. Sous la pression occidentale, les accords d’Ohrid (Macédoine) mirent alors fin à six mois de conflit. Ces accords ont apporté aux Albanais, en majorité de confession musulmane, et qui représentent environ 25 % des 2,1 millions d’habitants en Macédoine, davantage de droits au sein de la société.

Candidate à l’adhésion à l’UE depuis dix ans, la Macédoine est par ailleurs en proie à une grave crise politique qui oppose depuis des mois les principales formations slaves, l’opposition de gauche accusant le pouvoir conservateur de corruption et d’avoir mis sur écoute 20 000 personnes, dont des hommes politiques, des journalistes et des chefs religieux.

http://s1.lemde.fr/image/2015/05/10...vo-et-de_62647986bc92dce70f67204d0079dfff.png



Le Monde

mam
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
(...)Selon un expert serbe, l'attaque terroriste contre la Macédoine ferait partie de la politique américaine appelée à exercer des pressions sur l'Europe.

L'escalade de la violence en Macédoine serait un moyen américain de saper la réalisation du projet de gazoduc Turkish Stream destiné à transporter du gaz russe en Turquie et en Europe, a déclaré mardi l'analyste politique serbe Dusan Prorokovic.

Les événements de Kumanovo "sont plutôt liés au gazoduc Turkish Stream et à la défaite des Etats-Unis en Ukraine qu'aux missions régionales albanaises.

On instrumentalise les Albanais pour entraver la construction du Turkish Stream et exercer des pressions américaines sur l'Europe en provoquant un nouveau conflit dans les Balkans. L'idée d'une Grande Albanie redevient populaire, mais elle restera "lettre morte" sans le soutien de l'Otan", a noté M.Prorokovic.

Les combats dans la ville macédonienne de Kumanovo, à la frontière avec le Kosovo, ont fait neuf morts dont un civil et huit policiers, et plus de 40 blessés dont 37 policiers les 9 et 10 mai derniers. Les autorités macédoniennes ont déclaré que le groupe armé qui a attaqué Kumanovo avait été dirigé par cinq Kosovars et que les terroristes préparaient une série d'attaques contre des édifices publics, des usines et des civils. Selon la police macédonienne, les assaillants de Kumanovo étaient des anciens membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK).


"Les Albanais ne sont ici qu'un instrument, ces événements ont une portée plus globale.
La ville de Kumanovo a été retenue pour sa situation géostratégique.
Cet endroit permet d'étendre le conflit vers le sud de la Serbie.
Cette ville se trouve aussi non loin du Kosovo-Metohija qui peut servir de lieu d'organisation logistique de ces opérations", a ajouté l'expert. Selon M.Prorokovic, "on n'a pas procédé à la démilitarisation de l'UCK ni au Kosovo ni en Macédoine, bien que ce soit un point clé de l'accord de 1999 de Kumanovo qui a mis fin à l'agression de l'Otan contre la Yougoslavie.

La communauté internationale n'a donc pas réalisé sa mission. Les services secrets occidentaux n'ont pas réagi à l'attaque du 9 mai dernier à Kumanovo. Cela montre que ces événements répondaient à leurs intérêts". Le maire de Kumanovo, Zoran Damjanovski, a déclaré à Sputnik que les autorités avaient reçu des avertissements sur la préparation de l'attaque contre la ville dix jours avant l'incident.

"Il y a un mois, nous avons appris que des terroristes avaient attaqué un poste de contrôle à Lipkovo (...). Nous avons appris que des gens en uniforme se promenaient dans la ville et les policiers en étaient informés. C'est leur zone de responsabilité et ce sont eux qui doivent répondre comment l'attentat de Kumanovo a été organisé. Mais les mobiles des terroristes ne sont pas clairs. Ils n'ont formulé aucune revendication.
Il s'agit d'une organisation qui ne bénéficie de soutien d'aucun parti macédonien ni d'aucun pays voisin", a indiqué M.Damjanovski.
La Russie a exprimé sa préoccupation suite à l'incident armé de Kumanovo.
"Nous sommes préoccupés par les manifestations antigouvernementales en Macédoine. Les mesures prises par les organes judiciaires et autorités permettent d'évider l'escalade des violences.

Mais le fait que plusieurs mouvements et ONG d'opposition soutenus par l'Occident ont opté pour la "logique de la rue" et le scénario de la "révolution colorée" est lourd de conséquences. Ce choix peut être aggravé par les tensions interethniques en Macédoine, un pays multiethnique, et dans les pays voisins qui ont été le théâtre de conflits sérieux à la fin des années 1990 et au début des années 2000", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

mam
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
j'ai trouvé ça sur le net posté par un entrepreneur "anonyme"

je vous laisse le découvrir

<<Dans un article du 18 mai, Le Monde fait écho de la crise politique en Macédoine. L’air est connu, la danse à venir aussi, le tout fleure bon la country music. À l’opposition les libertés et la démocratie, au pouvoir l’autoritarisme totalitaire. C’est le même western, les méchants Indiens, les bons cow-boys et le héros McCain.

Quelle faute, pour le gouvernement légitime, que d’approuver un projet de gazoduc livrant du gaz russe ! Avec le Kosovo, et ses gentils membres de l’UÇK comme voisin, cela se paie cash.

Tout comme la musique country ou le western, la subversion est une tradition des États-Unis. La Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776 prend comme principe majeur que « tous les hommes sont créés égaux ». Les peuples indiens autochtones ont rapidement compris que ce message n’était pas universel. Il était uniquement destiné à un groupe qui passait du statut de colonisé à celui de colonisateur.

Cette nation naissante invoquait les Lumières pour masquer leurs premières ségrégations et exterminations. En 1823, la doctrine Monroe permit aux États-Unis de purger tranquillement le continent nord-américain des propriétaires légitimes. Avec la théorie de la destinée manifeste, le prétendu peuple élu, sous couvert d’une croisade pour la démocratie, justifiait de façon éhontée toutes les vilenies pour assouvir sa cupidité.

Dès 1904, Theodore Roosevelt apporta son corollaire avec la notion d’intérêt de la nation. C’était la mise en coupe réglée de tout le continent américain. Sa conception de la fraternité entre les peuples est clairement exprimée par cette phrase : « Je n’irais pas jusqu’à penser que les seuls bons Indiens sont les Indiens morts, mais je crois que c’est valable pour les neuf dixièmes, et je ne souhaite pas trop me soucier du dixième. »

Après la Seconde Guerre mondiale, l’ONU fut créée, vitrine des bons sentiments à la sauce américaine, afin de justifier au nom des droits de l’homme l’ingérence des États-Unis dans tous les États du monde. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international assurant, quant à eux, l’asservissement financier. Après soixante ans d’existence, l’ONU n’a empêché aucune guerre voulue par les États-Unis, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international finançant celle-ci sur le dos du monde « libre et démocratique ». L’ONU n’est qu’un théâtre jouant la parodie des droits de l’homme et où la plupart des acteurs sont régulièrement frappés de cécité et d’aphonie par soumission.

Désormais, la subversion, visant le coup d’État, est la règle pour les pays émergents insoumis. Pourtant héritiers d’une longue tradition diplomatique indépendante, nos dirigeants ont une politique tellement étrangère qu’elle est conçue à l’étranger et complètement étrangère aux valeurs de la France.

Les cas de l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Ukraine et maintenant de la Macédoine ne sont pas le fait d’une coïncidence, ce sont des exemples. Comme au temps des saloons, après avoir déclenché la bagarre, nos « amis » nous demanderont de payer la casse et de leur déposer la clé en sortant. Il est temps de prendre nos distances vis-à-vis de tels « amis ».>>


:rolleyes: mam
 

Pareil

Just like me :D
VIB
j'ai trouvé ça sur le net posté par un entrepreneur "anonyme"

je vous laisse le découvrir

<<Dans un article du 18 mai, Le Monde fait écho de la crise politique en Macédoine. L’air est connu, la danse à venir aussi, le tout fleure bon la country music. À l’opposition les libertés et la démocratie, au pouvoir l’autoritarisme totalitaire. C’est le même western, les méchants Indiens, les bons cow-boys et le héros McCain.

Quelle faute, pour le gouvernement légitime, que d’approuver un projet de gazoduc livrant du gaz russe ! Avec le Kosovo, et ses gentils membres de l’UÇK comme voisin, cela se paie cash.

Tout comme la musique country ou le western, la subversion est une tradition des États-Unis. La Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776 prend comme principe majeur que « tous les hommes sont créés égaux ». Les peuples indiens autochtones ont rapidement compris que ce message n’était pas universel. Il était uniquement destiné à un groupe qui passait du statut de colonisé à celui de colonisateur.

Cette nation naissante invoquait les Lumières pour masquer leurs premières ségrégations et exterminations. En 1823, la doctrine Monroe permit aux États-Unis de purger tranquillement le continent nord-américain des propriétaires légitimes. Avec la théorie de la destinée manifeste, le prétendu peuple élu, sous couvert d’une croisade pour la démocratie, justifiait de façon éhontée toutes les vilenies pour assouvir sa cupidité.

Dès 1904, Theodore Roosevelt apporta son corollaire avec la notion d’intérêt de la nation. C’était la mise en coupe réglée de tout le continent américain. Sa conception de la fraternité entre les peuples est clairement exprimée par cette phrase : « Je n’irais pas jusqu’à penser que les seuls bons Indiens sont les Indiens morts, mais je crois que c’est valable pour les neuf dixièmes, et je ne souhaite pas trop me soucier du dixième. »

Après la Seconde Guerre mondiale, l’ONU fut créée, vitrine des bons sentiments à la sauce américaine, afin de justifier au nom des droits de l’homme l’ingérence des États-Unis dans tous les États du monde. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international assurant, quant à eux, l’asservissement financier. Après soixante ans d’existence, l’ONU n’a empêché aucune guerre voulue par les États-Unis, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international finançant celle-ci sur le dos du monde « libre et démocratique ». L’ONU n’est qu’un théâtre jouant la parodie des droits de l’homme et où la plupart des acteurs sont régulièrement frappés de cécité et d’aphonie par soumission.

Désormais, la subversion, visant le coup d’État, est la règle pour les pays émergents insoumis. Pourtant héritiers d’une longue tradition diplomatique indépendante, nos dirigeants ont une politique tellement étrangère qu’elle est conçue à l’étranger et complètement étrangère aux valeurs de la France.

Les cas de l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Ukraine et maintenant de la Macédoine ne sont pas le fait d’une coïncidence, ce sont des exemples. Comme au temps des saloons, après avoir déclenché la bagarre, nos « amis » nous demanderont de payer la casse et de leur déposer la clé en sortant. Il est temps de prendre nos distances vis-à-vis de tels « amis ».>>


:rolleyes: mam


T'as abonnée au boulevard voltaire ou quoi ?
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
Rien compris.

Mais bon, je te conseille de te méfier des articles et sites de boulevard voltaire et consort.

oui, je sais,je t'en remercie
mais en lisant certains intervenants de bd volt
je cherche des infos sur le net et les trouve
il n'y a que Marie Delarue qui est toujours clean sur ce site

merci de ta sollicitude, ça me touche :)

mam
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB
Tensions en Macédoine à la suite de la mort de 22 personnes dans des affrontements

La police macédonienne a affirmé dans la soirée de dimanche 10 mai avoir mis fin à une opération lancée la veille contre un groupe d’insurgés d’origine albanaise qui a fait 22 morts et 37 blessés à Kumanovo, dans le nord du pays, à la frontière avec le Kosovo.

« L’opération est achevée. Le groupe armé est neutralisé. La zone est sous le contrôle de la police », a déclaré Ivo Kotevski, un porte-parole des forces de l’ordre.

Les assaillants, présumés albanais et décrits comme « terroristes » par le gouvernement, sont venus « d’un pays voisin » pour attaquer « les institutions de l’Etat » dans la région de Kumanovo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Skopje, la capitale de la Macédoine.

Ces événements inquiètent l’ensemble des Balkans. L’Union européenne (UE) s’est également déclarée « profondément préoccupée » par ces violences, qui réveillent la crainte d’un conflit similaire à celui de 2001, qui avait opposé les rebelles albanais aux autorités de l’ex-République yougoslave de 2,1 millions d’habitants, à majorité slave orthodoxe.

Kumanovo en état de siège
Dimanche matin, des combats sporadiques s’étaient poursuivis dans cette ville à majorité albanaise musulmane. Des troupes d’élite, des transports de troupes blindés, des policiers casqués et portant des gilets pare-balles avaient bouclé la localité, où étaient retranchés les membres du groupe. Des hélicoptères des forces de l’ordre survolaient la ville.
Les autorités ont appelé la population au calme et proclamé dimanche deux jours de deuil national.

La Serbie renforce ses troupes à la frontière
La Serbie, elle aussi voisine du nord de la Macédoine, a aussitôt annoncé qu’elle renforçait ses troupes à cette frontière. Belgrade a eu son propre conflit (1998-1999) avec les Albanais de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, et entretient toujours des relations délicates avec son ancienne province.

Au printemps 1999, la répression par Belgrade de la guérilla indépendantiste et de la population civile avait été suivie d’une opération de l’OTAN, qui avait entraîné, à l’issue de soixante-dix-huit jours de frappes aériennes, le retrait des forces serbes du Kosovo. En 2008, avec l’appui des Etats-Unis et de la majorité des pays membres de l’UE, le Kosovo proclamait son indépendance, un statut que la Serbie refuse toujours de reconnaître.

Le spectre du conflit de 2001
La Macédoine a également connu en 2001 un conflit avec ses propres rebelles albanais, qui réclamaient davantage de droits. Ces derniers étaient soutenus en hommes et en armes par l’ancienne guérilla kosovare. Sous la pression occidentale, les accords d’Ohrid (Macédoine) mirent alors fin à six mois de conflit. Ces accords ont apporté aux Albanais, en majorité de confession musulmane, et qui représentent environ 25 % des 2,1 millions d’habitants en Macédoine, davantage de droits au sein de la société.

Candidate à l’adhésion à l’UE depuis dix ans, la Macédoine est par ailleurs en proie à une grave crise politique qui oppose depuis des mois les principales formations slaves, l’opposition de gauche accusant le pouvoir conservateur de corruption et d’avoir mis sur écoute 20 000 personnes, dont des hommes politiques, des journalistes et des chefs religieux.

http://s1.lemde.fr/image/2015/05/10...vo-et-de_62647986bc92dce70f67204d0079dfff.png

Le Monde

mam
Salam mam'zelle,
Heureusement que tu nous as mis la carte de Macédoine, un moment j'ai cru que c'était un conflit entre les pommes de terre et les carottes ^^
 
je lis bien le début et après on ne voit plus rien
aurais tu un autre lien, stp
merci

mam

réessayes stp http://www.sept.info/renat-kuzmin-ukraine-guerre-russie-etats-unis/

Sinon je copie:

Renat Kuzmin: «Ce conflit est une guerre entre les Etats-Unis et la Russie» L’ancien premier vice-procureur général d’Ukraine estime qu’un embrasement du continent européen est possible si la confrontation se poursuit «entre la Russie et les Etats-Unis sur le territoire de l’Ukraine». Entretien exclusif.
A lire aussi: «J’en sais assez pour risquer la mort.»

La corruption en Ukraine, Renat Kuzmin connaît par cœur. Cet homme de loi de 48 ans, docteur en droit, porteur de nombreuses distinctions, a œuvré pendant près de vingt-cinq ans dans les différents offices de procurature du pays d’Europe de l’Est. Il en a gravi les échelons jusqu’à être nommé en 2010 premier vice-procureur général, fonction qu’il exerce jusqu’à fin 2013.

En cette qualité, il a initié plusieurs enquêtes anticorruption touchant à des personnalités politiques de premier plan: l’ancien président Leonid Koutchma (1994-2005); l’égérie de la «révolution orange» et ancien premier ministre d’Ukraine Ioulia Timochenko; ou encore l’ancien ministre de l’Intérieur Iouri Loutsenko (2005-2006 et 2007-2010), qui n’est autre que le conseiller actuel du président Petro Porochenko et le chef de sa coalition politique, le Bloc Petro Porochenko.

Aujourd’hui, Renat Kuzmin vit caché quelque part dans un pays de l’Est où Sept.info l’a rencontré. Au secret. Car menacé de mort, sous le coup d’un mandat d’arrêt, l’homme demande de ne pas révéler le lieu de la rencontre ni aucun indice qui pourrait le trahir. Second volet de notre Interview exclusive.

A l’automne 2013, vous avez quitté la fonction de premier vice-procureur général d’Ukraine que vous occupiez depuis 2010. Pourquoi?
Le 4 octobre 2013, j’ai démissionné de la procurature pour me lancer en politique. D’abord, je voulais apporter ma pierre à l’édifice d’une véritable démocratie en Ukraine. J’ai donc décidé de me porter candidat à l’élection présidentielle qui devait avoir lieu au printemps 2014. Je suis entré en campagne dès l’automne 2013. Puis il y a eu les événements de Maïdan et le glissement vers une guerre locale au sud-est de l’Ukraine. J’ai tout de suite compris que ce conflit pouvait s’étendre à toute l’Ukraine, puis au continent européen, et marquer le début d’une troisième guerre mondiale. En tant qu’homme de loi, je ne pouvais pas avoir d’influence sur ce processus. C’est pourquoi j’ai décidé de me consacrer à la politique. Mon objectif est d’arrêter la guerre au sud-est de l’Ukraine et d’éviter l’embrasement général.

Une guerre mondiale, n’exagérez-vous pas un peu?
Bien sûr que non. Ce n’est déjà plus un conflit local. Il a dépassé les frontières de l’Ukraine. Beaucoup de monde veut voir venir une troisième guerre mondiale à partir de la Russie, mais personne n’imagine que l’Ukraine pourrait déclencher une opération qui mènerait tout droit à une guerre mondiale et peut-être à la fin de l’humanité. Il faut arrêter d’urgence ce processus. Pour cela, il est nécessaire que de véritables politiciens prennent rapidement des mesures concrètes.

«Le monde unipolaire n’existe déjà plus.»

Les autorités ukrainiennes répètent qu’il y a eu une agression russe contre laquelle elles doivent se défendre, avec l’aide des pays occidentaux et de l’Otan.
Il ne s’agit pas du tout de cela. Ce n’est pas l’Ukraine qui fait la guerre à la Russie. Le pouvoir n’est pas indépendant en Ukraine. La première vraie raison de cette guerre est d’ordre géopolitique. En réalité, le conflit ukrainien traduit une confrontation entre les Etats-Unis et la Russie.


S’agit-il de la confrontation entre un monde unipolaire, commandé par les Etats-Unis, et un monde multipolaire, dont le président russe se fait le porte-parole depuis plusieurs années?

Le monde unipolaire n’existe déjà plus. Face aux nouvelles puissances émergentes que sont la Chine, l’Inde et la Russie, les blocs politiques et les unions économiques se réajustent et les Etats-Unis perdent leur monopole. Cela provoque une tension des systèmes mondiaux qui se manifeste sur le territoire même de l’Ukraine.


Quel rôle joue la Russie dans la crise ukrainienne?

Elle joue un grand rôle, mais uniquement en conséquence de la guerre déclenchée par le gouvernement ukrainien. On accuse aujourd’hui la Russie de soutenir les activistes de l’Est de l’Ukraine, mais on oublie de rappeler que c’est le gouvernement ukrainien qui a commencé à tuer des gens dans cette région, qui a envoyé son aviation et ses blindés pour bombarder une population fortement liée au destin historique de la Russie. Pour vous donner une image, c’est comme si la presse du XIXe siècle avait dit que l’Empire russe envahissait la France en 1814, sans préciser que Napoléon Bonaparte avait mené la campagne de Russie en 1812. C’est pourtant comme cela que sont présentées les choses actuellement!


Mais la Russie a annexé la Crimée avant que le gouvernement ukrainien n’envoie ses troupes dans l’est de l’Ukraine. Cette implication russe n’est-elle pas la cause de la dégradation de la situation?

Non. Le référendum d’autodétermination, suivi du rattachement de la République autonome de Crimée à la Fédération de Russie, ainsi que les référendums d’autodétermination des républiques de Lougansk et de Donetsk, sont les répercussions d’une seule et même cause initiale.


Quelle est la cause du conflit ukrainien, selon vous?

C’est la violation de la Constitution de l’Ukraine lors du coup d’Etat du 22 février 2014.


Pour l’homme de loi expérimenté que vous êtes, il y a donc réellement eu un coup d’Etat, le 22 février 2014?

Comment voulez-vous l’appeler autrement? Comment la presse européenne appelle-t-elle cela? Je suppose qu’elle n’a pas parlé de coup anticonstitutionnel…

Au contraire, elle parle plutôt d’un «renversement du régime, par voie législative» (Le Monde, 23.02.2014) ou elle emploie des expressions comme «changement de régime», «révolution de Maïdan», «révolution ukrainienne», «chute du régime»…
Du point de vue législatif, il est impossible de considérer le changement de régime de 2014 comme légal. La Constitution ukrainienne prévoit quatre cas de figure pour changer de président en exercice, d’une façon stricte et ordonnée [Cf. articles 108, 109, 110 et 111 de la Constitution ukrainienne, ndlr]. Ce n’est pas quelque chose que l’on puisse interpréter à sa guise. Ce qui s’est passé ne correspond à aucun des articles constitutionnels traitant de ces possibilités. Le Parlement a prétendu lui-même que le président Viktor Ianoukovitch avait renoncé à ses fonctions présidentielles. L’Union européenne a malheureusement soutenu ce changement de pouvoir illégal.

L’Union européenne n’essaie-t-elle pas de résoudre ce conflit ukrainien en s’impliquant dans les négociations de Genève et de Minsk?
Toutes ces négociations se focalisent sur les conséquences, les actions en cours, mais non pas sur les causes de la guerre. Essayer de retirer les armées des deux côtés, envoyer des observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), déclarer des cessez-le-feu, cela ne mène à rien de concluant. Il n’y a qu’une seule façon de contrer le processus de guerre en cours: c’est reconnaître que la cause de la guerre réside dans la violation de la Constitution ukrainienne en février 2014.

Sinon?
Il est probable que la guerre s’étendra à d’autres régions européennes. Malheureusement, tout indique que l’escalade continue.

Et comment envisageriez-vous de remédie
r à cette situation?
Tout ce qui se déroule actuellement en Ukraine se fait hors du cadre légal de la Constitution ukrainienne. Depuis le 22 février 2014, nous ne sommes plus dans un état de droit. Il faut ramener la situation à la normale dans un cadre légal.

Mais comment?
Pendant ma campagne présidentielle, j’ai proposé plusieurs projets pour une réconciliation nationale. La première partie de mon programme propose un mécanisme pour arrêter la guerre et revenir au cadre de la Constitution. La deuxième partie s’attache à proposer des réformes auprès des institutions de sécurité européennes. Car les normes du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sont totalement obsolètes. Elles ne permettent plus de garantir la paix dans le monde.
 
Selon vous, la guerre en Ukraine aurait-elle pu être évitée grâce à de meilleures normes de sécurité européennes?
En effet. C’est la caducité des normes de sécurité européennes qui a permis les violations de la loi et la guerre. Et cette guerre menace très clairement la paix en Europe. Pour exclure la possibilité de situations analogues, il est nécessaire de réformer le système de sécurité européenne.

J‘aimerais que vous expliquiez davantage la façon dont la situation s’enlise et s’aggrave. Comment jugez-vous la décision des autorités ukrainiennes de porter la guerre dans le Donbass, au sud-est de l’Ukraine, depuis avril 2014. N’était-il pas évident que la Russie allait réagir?
Les personnes au pouvoir avaient prévu d’entraîner l’Europe dans la guerre. C’est exactement ce qui s’est produit. L’Union européenne a soutenu le gouvernement ukrainien dans son agression contre le sud-est de l’Ukraine. Et maintenant, elle a du mal à l’avouer.


Que se passera-t-il si le gouvernement ukrainien poursuit sur sa lancée?

Les autorités ukrainiennes vont continuer de mentir à la communauté européenne sur leurs véritables intentions. Car elles ne sont clairement pas capables de résoudre ce conflit de manière indépendante et pacifique. Sachez que plus il y aura de pays européens qui se plieront à cette «politique», plus il y aura de problèmes sur le continent européen.


Quelles sortes de problèmes?


Que fera l’Union européenne si la guerre s’étend et que le flot de réfugiés ukrainiens qui s’écoule actuellement en direction de la Russie se dirigeait vers les pays voisins, Hongrie, Pologne, Tchéquie, etc.? Si le conflit s’étend, il y aura des déplacements de populations qui se chiffreront en millions de personnes. Un autre type de problème est de l’ordre du terrorisme sur le continent européen, comme ce qui s’est passé en Macédoine. [Début mai, un groupe terroriste piloté depuis le Kosovo voisin a attaqué un commissariat de police dans le nord de la Macédoine, faisant de nombreux morts et blessés, ndlr]. C’est aussi une conséquence des failles de la sécurité européenne. Est-ce que l’Europe préfère s’entendre pour combattre l’Etat islamique, qui continue de s’étendre et l’atteindra bientôt? Ou préfère-t-elle continuer à se diviser en suivant une politique illégale et en soutenant un pouvoir corrompu en Ukraine? En clair: est-ce que les activistes de Donetsk sont plus dangereux pour l’Europe que les militants de l’Etat islamique?


Quel est l’intérêt du pouvoir en Ukraine à risquer de provoquer une guerre mondiale ou à déstabiliser gravement des situations régionales fragiles depuis la fin de l’URSS?
Ce sont des raisons secondaires, mais aggravantes du conflit ukrainien. Les autorités actuelles font tout simplement grand profit personnel de la guerre. De plus, la guerre a l’avantage de dissimuler le fait que le pouvoir actuel a mené le pays à la ruine. Les réformes économiques n’ont pas été menées à bien ou n’ont eu aucun succès. Quantité d’entreprises ont fermé. Le prix de certaines catégories de médicaments a augmenté de 300 à 500%. En conséquence, la population ukrainienne a réduit sa consommation de médicaments de 50%. Quant aux milliards de dollars de crédits distribués à l’Ukraine par le Fonds monétaire international (FMI), ils ne sont pas utilisés correctement. Une partie de ces fonds est volée par les autorités. Pendant ce temps, les bénéfices personnels du président Porochenko ont augmenté de 9 à 10 fois en 2014. Vous ne trouvez pas cela étrange? Mettez cette information en perspective avec l’appauvrissement de l’Ukraine…


Petro Porochenko a pourtant été présenté dans les médias occidentaux comme un président «acceptable», offrant le moins pire des scénarios.

Quand Petro Porochenko a remporté l’élection présidentielle en mai 2014, il a promis d’arrêter en quelques jours la guerre naissante dans le Donbass. Il a aussi promis de mettre un terme à son business d’oligarque. Mais il s’avère que M. Porochenko ne veut pas la paix en Ukraine. Ses déclarations ne correspondent pas à ses véritables motivations. Il a intensifié son business grâce aux opportunités qu’offre la guerre.


Comment expliquer que Petro Porochenko est reçu comme le sauveur de l’Ukraine par les chancelleries européennes?

Cela signifie que les fonctionnaires et chefs d’Etat européens ferment les yeux sur ses activités et ses véritables motivations.

Pouvez-vous donner un exemple d’enrichissement personnel de Petro Porochenko dans le contexte d’appauvrissement actuel de l’Ukraine?
Il y en a un que personne ne connaît en Europe. Savez-vous que Petro Porochenko détient l’entreprise de construction navale et d’armement «Leninskaya Kuznitsa» en Ukraine? Et que fait cette entreprise en ce moment? Elle produit des lance-grenades qui sont vendus à l’armée ukrainienne. Donc, plus la guerre durera, plus le président de l’Ukraine vendra de fournitures à l’armée ukrainienne, plus il s’enrichira personnellement. Il est absolument évident, aux yeux de n’importe quelle juridiction, qu’il s’agit d’un conflit d’intérêts. [Par le biais de cette entreprise, Petro Porochenko aurait également ordonné de faire construire une nouvelle flotte de 10 navires de guerre pour l’Ukraine d’ici à 2017, ndlr.]

Par ailleurs, Petro Porochenko est le «roi du chocolat» et une de ses fabriques se trouve en Russie.
L’unité de confiserie Roshen implantée à Lipetsk, sur le territoire de la Fédération de Russie, amène des impôts à l’Etat russe. Cet argent sert donc en partie au budget de la Défense russe, qui l’investit dans son armée. N’est-ce pas étrange de payer pour l’armée de ses ennemis? Comment faut-il l’interpréter? C’est encore un indice que Petro Porochenko ne mène pas une véritable politique en faveur de l’Ukraine. Ses intérêts sont ailleurs. C’est comme si Winston Churchill avait été propriétaire d’une fabrique de chocolats à Berlin, payant donc des impôts pour la Wehrmacht, pendant qu’il livrait une guerre contre elle…


Et pourquoi la Russie ne ferme-t-elle pas la fabrique de Porochenko?

On n’égorge pas la poule aux œufs d’or. Pourquoi la Russie se priverait-elle d’un tel revenu?

«L’Union européenne a le devoir de clamer sa position: est-elle d’accord ou non avec la politique de double standard?»


Comment l’Ukraine va-t-elle se sortir de ce panier de crabes?

Elle ne va pas s’en sortir seule, puisque le problème de l’Ukraine est aussi européen. Comme je l’ai dit, il en va de la sécurité et de la paix sur tout le continent européen, y compris la Russie. Jusqu’à présent, l’Union européenne a soutenu le régime illégal en Ukraine. En revanche, au Yémen, où la situation est parfaitement identique, l’Union européenne et l’Occident ont réagi différemment: un président a été écarté de ses fonctions sous un motif anticonstitutionnel, et l’Occident s’est accordé pour le faire réhabiliter. Pourquoi la violation de la Constitution est-elle tolérée en Ukraine et non pas au Yémen? L’Union européenne a le devoir de clarifier et de clamer sa position: est-elle d’accord d’appliquer une politique de double standard? Est-ce qu’elle estime possible et légal d’écarter un président de manière anticonstitutionnelle et par la violence? Serait-il possible qu’un groupe d’activistes arrive dans votre gouvernement suisse et vire son président par la violence et les armes? Si oui, est-ce que ce groupe pourrait s’emparer du pouvoir et être reconnu par les autres pays? Est-ce qu’un autre groupe aurait alors le droit de revendiquer son désaccord, de s’autodéterminer et de faire sécession en faisant une république autonome d’une partie de la Suisse? Si vous ne répondez pas à ces questions, vous approuvez tacitement que cela soit possible, vous acceptez que ce genre de situations puisse se répéter, vous quittez le terrain de la loi et vous ouvrez la brèche dans le système de sécurité européen.
 
«Toutes les personnes au pouvoir en Ukraine doivent quitter leurs fonctions.»


Concrètement, comment faire revenir un état de droit en Ukraine?

Il faut constituer un groupe de négociation international qui intègre des juristes, des spécialistes du droit constitutionnel capables d’identifier la cause du conflit – pour moi, la violation de la Constitution lors du coup d’Etat de février 2014. Ce groupe devra proclamer publiquement cette cause, puis créer un mécanisme pour y remédier. Pour y parvenir, j’estime que toutes les personnes au pouvoir doivent quitter leurs fonctions: le président, les députés parlementaires, les autorités régionales, y compris les représentants des républiques autonomes de Donetsk et Lougansk. Il faut faire réélire tous les pouvoirs, toutes les autorités, et réorganiser des référendums en Ukraine et en Crimée dans des conditions légales.

Pensez-vous réellement que cela soit possible?
Et pourquoi pas, si toutes les parties reconnaissent leurs torts respectifs. L’Union européenne doit reconnaître son erreur d’avoir soutenu un régime illégal ainsi que des sanctions inopérantes contre la Russie; les autorités ukrainiennes doivent reconnaître le coup d’Etat de février 2014 et faire cesser l’opération dite «antiterroriste» dans l’est de l’Ukraine; les activistes à Donetsk doivent aussi admettre qu’ils se sont autoproclamés en-dehors du cadre constitutionnel; et la Russie doit cesser dans le même temps son soutien à ces activistes. Bien sûr, à partir du moment où il y a eu des morts et du sang versé, ce n’est pas facile demander aux gens de revenir à la normale. Mais dans tous les cas, il faut décider: veut-on la guerre ou la paix? Je pense qu’une paix médiocre est préférable à une bonne guerre.

Pensez-vous qu’une Ukraine multilingue et multiculturelle soit désormais possible?
Le premier modèle viable que je propose à l’Ukraine est le modèle suisse. Votre pays arrive à fonctionner avec quatre langues depuis plusieurs siècles, il préserve sa neutralité qui lui permet d’éviter les alliances guerrières, et tout cela avec un potentiel économique bien moindre que l’Ukraine! Evidemment, il faudrait adapter ce modèle suisse à l’Ukraine. Nous n’aurions pas besoin d’autant de cantons: six régions suffiraient.

«Le rôle de la Suisse dans le business des oligarques ukrainiens est crucial.»

Le modèle suisse a aussi ses défauts. Par exemple, quel rôle joue la Suisse dans les affaires de corruption qui se déroulent en Ukraine?

Le rôle de la Suisse dans le business des oligarques ukrainiens est crucial. Ceux-ci utilisent la Suisse de trois façons. Premièrement, pour y placer leurs économies personnelles gagnées en Ukraine. Deuxièmement, pour y blanchir leurs avoirs criminels extraits d’Ukraine.

Troisièmement, pour s’offrir un lieu de résidence sûr ainsi qu’à leurs familles et leurs proches. Sous chaque présidence ukrainienne, sans exception, tous les oligarques ont usé de ce schéma. La récente enquête des autorités suisses sur les activités de Nikolaï Martynenko en est un exemple.


Forcé de vous cacher tel un fugitif, comment envisagez-vous votre avenir?

Je ne pratique plus ma profession juridique ni ne l’enseigne plus, bien que je sois nommé professeur dans plusieurs universités ukrainiennes: je risquerais de m’y faire arrêter. J’étudie, je collecte du savoir, j’apprends à devenir un politicien, je fais du sport pour me maintenir en forme. Mon but est de ramener la paix en Ukraine et de rendre impossible tout conflit en Europe. J’espère pouvoir mener à bien cette politique dans mon pays.


Qu’attendez-vous des accords de Minsk?

Vous pouvez faire autant d’accords de Minsk ou de Genève que vous voulez, tant que la cause du conflit n’est pas identifiée et admise par toutes les parties, cela ne donnera aucun résultat. Et cette cause, c’est la violation de la Constitution de l’Ukraine lors du coup d’Etat armé du 22 février 2014.


Par Jean-Christophe Emmenegger
— 04.06.2015
 
les notes d'infos encadrées sur la page hors interview

Les revenus déclarés de Porochenko

Selon une information datée du 7 avril 2015 sur le site présidentiel, les revenus bruts déclarés du président ukrainien en 2014 ont été de 368 millions de Hryvnia ukrainienne (environ 16,2 millions de francs); en 2013, ils n’étaient «que» de 51 millions de Hryvnia ukrainienne – (2,25 millions de francs). Les bénéfices de l’entreprise de chocolats Roshen de Petro Porochenko ont également bondi durant l’année 2014 selon un article publié (en russe) («La fabrique Roshen à Kiev a augmenté ses bénéfices de 9 fois», Gazeta.ua, 12.2. 2015).

Nikolaï Martynenko
est connu comme l’un des hommes les plus influents de l’industrie nucléaire et du secteur de production d’énergie en Ukraine. C’est un proche de l’actuel premier ministre Arseniy Iatseniouk. Fort de son poste de président de la Commission pour l’énergie, la politique et la sécurité nucléaires depuis de nombreuses années, il aurait perçu des dizaines de millions de francs de pot-de-vin, dont trente seraient bloqués sur un compte de la banque privée suisse Hottinger Cie. Une enquête pénale a été ouverte par le Ministère public de la Confédération en 2013 sous le motif de «corruption d’agents publics étrangers».


Les conclusions alarmantes du rapport de l’OCO
L’Observatoire du crime organisé à Genève (OCO) a publié un rapport spécial de 185 pages sur le crime organisé et la corruption publique en Ukraine, le 27 avril dernier, intitulé Ukraine and the EU: Overcoming criminal exploitation toward a modern democracy? Il est le fruit d’un an et demi d’études et d’analyses réalisées entre septembre 2013 et janvier 2015 par quatre équipes pluridisciplinaires situées en Suisse, en France, aux Etats-Unis et en Ukraine. Elles ont travaillé en partenariat avec l’Observatoire universitaire de la sécurité à Genève, le Terrorism, Transnational Crime and Corruption Center à Fairfax (Etats-Unis) et l’Institut sur la gouvernance de Bâle. D’après ce rapport, la loi des oligarques n’a pas du tout été abolie après le renversement du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. Le rôle de ces acteurs de longue date a seulement été modifié: certains sont passés au second plan, d’autres se sont adaptés aux nouveaux marchés illégaux qu’ouvre la guerre, et les luttes entre les clans rivaux se sont intensifiées. Au bas de l’échelle, la population souffre encore plus de la petite corruption au quotidien qui s’accompagne à présent de violence directe. Quant aux tentatives de rétablir un ordre, elles proviennent essentiellement de l’ouest et du sud de l’Ukraine et sont le fait des groupes et organisations d’extrême droite qui charrient les mêmes idéologies qui ont précipité l’Europe dans la Deuxième Guerre mondiale. Ses conclusions sont alarmantes. Une année après le changement de régime, le crime organisé et la corruption publique ont progressé à tous les niveaux en Ukraine. Les premières victimes de cette situation sont les citoyens ukrainiens eux-mêmes. Mais l’Union européenne, tout comme la Russie et les Etats-Unis sont menacés aussi d’une contamination par les conséquences du conflit, à cause de leur implication directe dans celui-ci. L’Union européenne est doublement concernée par le conflit: ce sont en effet ses citoyens-contribuables qui supportent les frais de la guerre civile en Ukraine. Par ailleurs, les structures institutionnelles de l’UE ainsi que sa sécurité civile sont directement menacées par le flux de criminalité provenant de ce pays voisin en guerre. Parmi les innombrables Ukrainiens fuyant la guerre ou les persécutions, certains apportent dans leurs bagages un savoir-faire éprouvé en matière d’activités délictueuses. En conséquence les mafias déjà installées en Europe de l’Ouest vont devoir se réorganiser afin de partager le gâteau avec ces nouveaux venus. On peut donc s’attendre, selon le rapport de l’OCO, à des tensions meurtrières entre mafias opposée, à un développement du crime économique, à une recrudescence des trafics d’armes dont l’Ukraine regorge, à un renforcement de la traite d’êtres humains et à des corruptions en tout genre. Nicolas Giannakopoulos, directeur de l’OCO, avait déjà recommandé, à l’ONU en octobre 2013, que l’Union Européenne ne signe pas l’accord de libre-échange économique prévu avec l’Ukraine, car l’état de ce pays pourrait menacer sa sécurité. «C’est ce qui arrive maintenant, confirme-t-il. Car ce n’est pas l’Europe qui ‘soigne’ l’Ukraine, mais l’Ukraine qui ‘contamine’ l’Europe. Je comprends que des Ukrainiens, fatigués de la corruption et de l’arbitraire qui se nourrissent de l’inefficience et du capitalisme sauvage, considèrent l’UE comme une porte de sortie. Mais ce n’est absolument pas le cas. L’intégration des pays d’Europe de l’Est dans l’UE a été un fiasco jusqu’à présent, en tous les cas sur le plan de la lutte contre la corruption.»
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
je ne pouvais plus lire après
après l'automne 2013.... ...........................merci

je suis sidérée par l'article et
j'apprends plein de choses

ben mince, je comprends pourquoi ce type est obligé de se cacher

----------------------------------------------------------------------------------------

je n'ai pas la possibilité de déplacer à l'intérieur d'un topic

pourrais tu faire un copié collé vers urkraine
et quand c'est fait, tu le dis, afin que je supprime ici
je suis désolée de te demander ça, mais mes doigts ne répondent pas souvent en ce moment

je te remercie infiniment d'avance

mam
 
o_OJe pense que le post est à déplacer dans actus de l'Ukraine petit bug désolez mam
je ne pouvais plus lire après
après l'automne 2013.... ...........................merci

je suis sidérée par l'article et
j'apprends plein de choses

ben mince, je comprends pourquoi ce type est obligé de se cacher

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je n'ai pas la possibilité de déplacer à l'intérieur d'un topic

pourrais tu faire un copié collé vers urkraine
et quand c'est fait, tu le dis, afin que je supprime ici
je suis désolée de te demander ça, mais mes doigts ne répondent pas souvent en ce moment

je te remercie infiniment d'avance

mam


Coucou,
J'espère que tu va mieux qu'hier?
C'est moi qui me suis tromper, tu n'as pas à t'excuser ;)ne t'en fais pas je viens de le copié, je m'excuse pour mon erreur.

Effectivement l'interview est assez étonnante...
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
Macédoine:
grenades assourdissantes contre des migrants

La police macédonienne a autorisé vendredi plusieurs centaines de migrants, des familles avec des enfants et des femmes enceintes, à entrer sur son territoire en provenance de la Grèce, après avoir repoussé avec des grenades assourdissantes un groupe de 3.000 personnes souhaitant se rendre en Europe occidentale.

Dans une tentative de franchir la frontière, la foule s’est dirigée dans la matinée vers un cordon des forces spéciales de police, en criant « Aidez-nous! ».

Les policiers ont répondu en frappant des migrants avec des matraques et ont tiré au moins cinq grenades assourdissantes, contraignant les migrants à se retirer

Huit migrants ont été légèrement blessés, selon la police grecque, surtout aux jambes, par des éclats des grenades qui ont provoqué une épaisse fumée blanche.

Les heurts n’ont duré que quelques minutes, les migrants ayant mis les enfants et les femmes devant les barbelés, dressés depuis jeudi par les autorités macédoniennes, pour empêcher de nouvelles violences.

L’incident s’est produit dans une zone entre la localité grecque d’Idomeni et la ville macédonienne de Gevgelija, que les migrants traversaient ces derniers jours pour passer illégalement en Macédoine en provenance de la Grèce.

Le comportement de la police macédonienne a été vivement dénoncé par Amnesty International.

« Ce genre de réponse paramilitaire et cette manière inacceptable de repousser (les migrants) est une violation de la loi internationale. Les autorités macédoniennes ont répondu comme si elles avaient en face des émeutiers et non pas des réfugiés qui ont fui le conflit et les persécutions », a déclaré dans un communiqué Gauri van Gulik, un responsable de cette organisation de défense des droits de l’homme.

Le nombre de migrants coincés dans ce no man’s land avait augmenté durant la nuit de jeudi à vendredi de 1.500 à quelque 3.000 personnes, la plupart des réfugiés syriens.

Des centaines de familles, dont beaucoup avec de petits enfants, s’y trouvaient depuis plus de deux jours, guettant par une très grande chaleur la possibilité de passer sur le territoire macédonien. Ils ont dressé un campement de fortune sur une plaine poussiéreuse. Des familles entières s’entassaient dans des petites tentes.

« Nous sommes pourchassés en Syrie parce que nous sommes chrétiens. Ils ont voulu nous tuer. Pourquoi ils ne nous laissent pas passer par ici? », lance Jacob, 42 ans, qui tient par la main son fils de six ans.

Le gouvernement macédonien a décrété jeudi l’état d’urgence, une mesure lui permettant de déployer les forces armées dans cette zone pour aider les autorités locales et la police à gérer la « crise ».

Des milliers de migrants sont arrivés ces derniers jours dans le sud de la Macédoine en provenance de Grèce, 42.000 au total depuis le 19 juin, dont plus de 7.000 enfants, a précisé vendredi le gouvernement.

Dans l’après-midi, les autorités macédoniennes ont ouvert le passage vers la gare ferroviaire de Gevgelija à plusieurs centaines de personnes, précisant que cette mesure ne concernait que des « catégories vulnérables », à savoir des familles avec des enfants et des femmes enceintes.

« La police nous a permis d’entrer dans le pays », a dit Syrian Salim, 17 ans. Ce jeune Syrien explique avoir fait le trajet seul depuis la Turquie où sa famille est restée dans un camp de réfugiés.

« Nous ne voulons pas faire demi-tour. Nous sommes épuisés par la marche et nous sommes épuisés par la situation en Syrie. Mon père a été tué par un obus.
Je n’ai plus personne là-bas et je dois partir », dit un étudiant de biologie de Damas, sous le couvert de l’anonymat.

La sélection des migrants autorisés à franchir la frontière a provoqué de vives protestations parmi des centaines d’autres qui sont restés derrière le cordon policier.

Quelque 300 à 400 migrants sont montés à bord d’un train qui a quitté la gare de Gevgelija vers 15H30 GMT, en direction du nord du pays, ont dit des membres du Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Ils devront ensuite traverser aussi la Serbie, pour parvenir à la frontière avec la Hongrie, pays membre de l’Union européenne, qui est en train d’ériger une clôture de quatre mètres de haut et 175 km de long pour empêcher les migrants de passer.

Il y a aussi ceux qui passent à vélo

Difficile pour la macédoine candidate à l'entrée dans l'UE....

mam
 
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