Une nouvelle loi sur la prospection minière

el jadida

el jadida/mazagan beach
Prospection minière
Une nouvelle loi pour éviter la grise mine
Pour la mise en évidence de nouveaux potentiels et l'amélioration de la valeur ajoutée du secteur



Une nouvelle loi relative au secteur minier est en cours d'élaboration pour le développement de la prospection et de l'exploration et la promotion de l'investissement dans le domaine, a indiqué Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement.


Sur "la politique de prospection minière", Mme Benkhadra a récemment précisé que ce texte doit renforcer le système de collecte des données géographiques et dresser ainsi un répertoire d'informations fiables à l'attention des promoteurs et consolider les moyens de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) pour la réalisation de ses objectifs prévus dans son plan pour la période 2008-2012. Ce texte s'inscrit dans le cadre d'un important programme de dynamisation de la recherche minière au Maroc, qui ambitionne, entre autres, de parachever la carte géologique et thématique du territoire national grâce à un programme de cartographie, qui prévoit la mise en place des infrastructures de développement de la recherche minière et pétrolière et d'évaluation des ressources en eau. Concernant les enjeux du secteur, la ministre a précisé qu'il s'agit, au niveau intérieur, de mettre en évidence de nouveaux potentiels, d'améliorer la valeur ajoutée et de favoriser le développement durable.

Au plan extérieur, le secteur doit faire face aux mutations de l'économie mondiale, marquée par la compétitivité, l'instabilité des marchés et le caractère aventureux de la prospection. Véritable vecteur de développement économique et social du pays, le secteur des mines constitue un indéniable pourvoyeur d'emplois et de devises. En 2007, ce secteur a employé près de 34.000 personnes et a généré plus de 26 MMDH d'exportation dont près de 84,6% en phosphates et dérivés.
Le secteur a également d'importants effets d'entraînement sur d'autres secteurs économiques à l'instar de celui des transports, de l'énergie de l'industrie…
Profitant de la forte demande mondiale sur les engrais en particulier au niveau des principales puissances agricoles et démographiques comme la Chine, l'Inde et le Brésil et de la vigueur de la demande industrielle mondiale (automobile, aéronautique, appareillage domestique…), les exportations minières nationales devraient atteindre un record historique en 2008. En effet, les ventes des phosphates et dérivés réalisées au cours des huit premiers mois de 2008 ont atteint près de 37,4 MMDH dépassant celles réalisées sur toute l'année 2007.

Cependant et en dépit des avantages compétitifs dont bénéficie le Maroc (plus de 50% de la réserve mondiale des phosphates…), le secteur des mines doit faire face à un ensemble de défis et de mutations structurelles du marché. Il s'agit notamment de la tendance d'intégration croissante des principaux acteurs du marché mondial conjuguée à la baisse de la part du minerai (roche) dans les échanges mondiaux en raison notamment des coûts élevés du fret.
De même, d'importants projets de développement majeurs sont prévus à l'horizon 2010-2015 et qui risquent d'entraîner des changements profonds dans les équilibres du marché. Parmi ces derniers, il convient de citer les grands projets prévus en Chine et en Brésil et le méga-projet « Jalamid » en Arabie Saoudite qui prévoit la production de 3 millions de tonnes de DAP à l'horizon 2010-2015 en proposant des coûts inférieurs de près de la moitié par rapport à la concurrence. Si les performances réalisées par le secteur des mines au cours de cette dernière
période ont été atteintes grâce à l'évolution favorable de la demande étrangère adressée aux produits phosphatés conjuguée à la flambée des prix mondiaux, il n'en demeure pas moins que les efforts entrepris, jusque là, par les pouvoirs publics et les entreprises publiques (OCP) et privées (Managem, Compagnie Minière de Touissit, COMABAR…) ont joué un rôle crucial dans l'atteinte de ces résultats qui demeurent bien évidement en deçà des niveaux escomptés.

A ce niveau, il convient de mettre en relief les efforts déployés en matière d'exploration minière qui constitue la pierre angulaire de cette activité fortement capitalistique. Ces efforts peuvent être appréhendés à travers le nombre de titres miniers qui a atteint 3.493 en 2006 et la poursuite de la réalisation du Plan National de Cartographie Géologique (PNCG) qui couvre aujourd'hui près de 33% du territoire national. De même et conscient de l'apport socio-économique de la petite mine qui représente, hors phosphates, 39% de la production minière nationale et 18% de la valeur totale des produits miniers, les pouvoirs publics ont mis en place un plan de développement de cette catégorie d'exploitation minière.
Dans ce même sillage, l'ONHYM qui mène une intense activité en matière d'exploration minière et pétrolière en mobilisant 766 MDH sur la période 2003-2007, prévoit un ambitieux programme d'investissement de plus de 2 MMDH à l'horizon 2012.
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Un ambitieux programme
Afin de renforcer son leadership sur le marché international, l'OCP, qui s'est transformé en 2008 en société anonyme, adopte une stratégie de développement rentable et durable à travers la conclusion d'accords de livraison à moyen et long termes et la construction, au Maroc et à l'étranger, d'unités de production et de valorisation (acide phosphorique, ammoniaque …) dans le cadre de joint-ventures avec des partenaires de renommée internationale. Afin d'appuyer son nouveau repositionnement, le groupe prévoit un ambitieux programme d'investissement sur la période 2008-2012 qui s'élève à 37 MMDH, hors investissements directs extérieurs. Ce programme devrait porter notamment sur l'augmentation des capacités de production et de valorisation qui devraient passer de 28 à 36 millions de tonnes de roche entre 2008 et 2012, la réalisation de grands projets structurants (Slurry pipe-line reliant Khouribga à Jorf Lasfar, sécurisation de l'accès à l'eau, Laverie Merah El Ahrach …) qui permettraient une réduction substantielle des coûts de production, la réalisation d'un complexe intégré de production d'acide phosphorique et d'engrais phosphatés à Jorf Lasfar ainsi que l'ouverture de la mine Ouled Fares d'une capacité de production initiale de 3MT/an extensible.

Par abdelali boukhalef | LE MATIN
 
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