Pour la nva, le racisme est relatif....

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PLD (Peace, Love and Diversity)
Liesbeth Homans (N-VA) est contre le racisme. Tout contre, tout contre.Vous l’avez tous lu (j’espère), cet article de Peter Verlinden, journaliste flamand qui a vu le mot Negers peint sur le mur de sa maison. Sa femme est noire, sa fille est — comme il le dit — « brune ». Sa chronique a fait grand bruit. Très vite, certains nationalistes-flamands se sont empressés de dire que negers n’était pas une insulte. De fait, le mot neger en néerlandais n’est pas l’équivalent de nègre ou nigger. C’est le terme consacré, la traduction du mot noir, comme le précise le Van Dale. Cela dit, le fameux dictionnaire reconnaît que de plus en plus souvent, les néerlandophones lui préfèrent le mot zwart (noir). C’est probablement sous l’influence du juste bannissement de nègre en français et, plus proche de la culture néerlandaise, de nigger. Mais là où la mauvaise foi de ceux qui défendent l’innocuité du mot neger est totale, c’est que quand on peint ce mot sur une façade, il ne peut plus être interprété autrement que comme une insulte raciste. C’est bien Nègres ! qu’il est écrit sur le mur de Peter Verlinden. Juste pour dire : les réflexes raciaux des nationalistes n’ont pas disparu.
Ceux des revanchards francophones non plus : quand la traduction de l’article de Peter Verlinden est parue dans Le Soir, combien de Francophones ne se sont pas exclamés publiquement que, voilà, c’était bien la preuve que les Flamands étaient, tous autant qu’ils sont, des racistes ? Une affirmation qui est bien sûr elle-même raciste, puisqu’elle rejette sur l’ensemble d’une population les crimes de quelques-uns, et qu’elle insinue que les Francophones seraient moins xénophobes, donc supérieurs. Dans ce genre de dossier, il vaut mieux regarder sa propre poutre que celle du voisin. Que je sache, Laurent Louis n’a rien d’un flamand.

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« Le racisme est un concept relatif » (Liesbeth Homans, N-VA)
Toujours est-il que l’appel de Peter Verlinden à une position forte de la N-VA était une manière subtile de révéler la non moins subtile xénophobie latente du parti. La plus belle démonstration est même venue de Liesbeth Homans, le bras droit (blanc, je précise, ça pourrait rassurer ses électeurs) de Bart De Wever (blanc aussi) et désormais l’une des têtes de la N-VA. Et le plus beau, c’est que c’est en répondant, dans De Standaard, à l’appel de Peter Verlinden qu’elle s’est fourré la poutre dans le globe oculaire. Celui-ci disait simplement que, sachant que les nationalistes flamands avaient accueilli beaucoup d’anciens électeurs du Vlaams Belang national-fasciste et raciste, ce serait bien que le parti de De Wever dise clairement qu’il n’acceptait plus les déclarations racistes et qu’il montre qu’il n’était en rien un parti xénophobe. Il faut dire que lorsqu’on lit ce qui se dit sur certains forums nationalistes, on se demande si le parti est vraiment très actif en matière de lutte contre le racisme.
Liesbeth Homans a donc pris sur elle de répondre. Drôle de choix. Dans le passé, elle a affirmé que le racisme était « un concept relatif ». En gros, si les « blancs » sont racistes envers les « bruns », l’inverse existe aussi. Habile retournement de situation parce qu’à ma connaissance, la très grande majorité des gens qui habitent ici, et de ceux qui gèrent le pays, est blanche. Et donc, le racisme institutionnel envers les non-blancs est celui qui pose le plus de problèmes, et de très, très loin. D’accord, on m’a déjà traité de « sale Belge » dans la rue, et c’est impoli. Je n’en ai pas fait un foin. On m’a d’ailleurs beaucoup plus souvent traité de Vlaminghater, de Francophone arrogant, de *** wallon et que sais-je. Et je rappelle que le folklore flamingant revient certains jours à brandir des pancartes « Rats francophones » (ou sa variante « rats wallons »). Et que cette activité régulière dans les rangs même de militants N-VA ne gêne absolument pas le parti de Bart De Wever qui n’a jamais, au grand jamais, protesté contre ces pratiques, au contraire, plusieurs des têtes du parti ont manifesté à côté de tels calicots xénophobes. Et c’est sans parler des déclarations wallophobes ou francophobes de plusieurs leaders du parti.
 

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Traiter les Wallons de rats, ça n’est pas du racisme… c’est de l’affection ?Or, à mes yeux, il n’y a pas de demi-racisme. On est raciste ou on ne l’est pas. Prétendre que le racisme « antiblanc » de certains noirs, bruns, rouges, jaunes, violets, ou verts à pois bleus est de la même nature et a les mêmes effets que le racisme institutionnel des blancs bleus belges me paraît être une forme particulièrement malhonnête et hypocrite de xénophobie parce que cela revient à nier que les discriminations quotidiennes dans ce pays bloquent l’avenir de dizaines de milliers de jeunes qui ont plus de mal à trouver un emploi, ou des clients, de par leur nom, leur couleur, leur faciès. J’ai un ami qui avait un nom juif. Il a changé de nom pour faire des affaires. Depuis, elles sont bien meilleures. Just saying : si les Juifs étaient si intéressés par l’argent, ils prendraient tous des noms de goys ! Ça me rappelle que Bart De Wever avait qualifié de gratuites les excuses du bourgmestre d’Anvers de l’époque (Patrick Janssens) pour la déportation et l’assassinat de plus de 1000 Juifs, hommes, femmes, enfants et bébés. C’était en 2007. S’ils avaient été purs Flamands, aurait-il eu la même réaction ? Comme Liesbeth Homans, dans ses excuses, le patron d’Anvers s’était enfoncé, déclarant sans sourciller qu’Israël lui rappelait l’Allemagne nazie… Peu de gens ont réagi à cette insulte. Dans la bouche d’un autre, on aurait immédiatement crié à l’antisémitisme. Mais chez De Wever, on suppose que c’est de l’histoire… De toute façon, c’était il y a sept ans, ça ne vaut plus, hein, les gars. Bizarre, ça. Parce que pour le Vlaams Belang, par exemple, on n’hésite pas à collecter les déclarations du siècle passé pour alimenter le procès en xénophobie — à raison, d’ailleurs.


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Et tenez, à Anvers, désormais dirigée par Bart De Wever, on apprend qu’il y a aussi du racisme policier. Je ne parle pas des policiers qui gueulent à des gens pas-comme-eux de retourner « chez eux », mais de celui qui vit à l’intérieur même du corps de la police anversoise. Les cinq pour cent de « Marokkoanen » qui ont coiffé le képi auront beau traiter les Sinjoren (purs Anversois nés dans les murs d’Anvers) de leur commissariat de « sales Belges », ça ne changera rien à la vie de ces derniers. En revanche, pour l’avancement, les promotions, le confort de travail, et la sérénité de l’emploi, ce sont bien les purs Anversois qui tiennent les cordons du pouvoir. C’est tellement vrai que quand un « brun » a osé fustiger ouvertement le racisme à l’intérieur de la police anversoise (et je me suis laissé dire que c’était pareil à Bruxelles), il s’est vu infliger une réduction de salaire de 10 % par un commissaire en chef qui semble bien avoir toujours classé verticalement les plaintes pour racisme de ses subordonnés. Donc, si t’as pas une gueule de blanc, tu fermes ta gueule ou tu te prends un blâme. On ne faisait pas pire dans l’Amérique de la ségrégation ou l’Afrique du Sud de l’Apartheid !
 

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Un policier anversois qui se plaint de racisme se prend… un blâme !
Liesbeth a donc voulu répondre à Peter Verlinden. Dans une carte blanche publiée dans le Standaard, elle proteste haut et fort : non, la N-VA n’est pas un parti raciste ! Prenons acte. Sauf que dans le dernier paragraphe, elle s’adonne à cette forme de xénophobie pernicieuse que j’ai évoquée plus haut : celle du soi-disant « racisme antiblanc ». Et pour exemple, elle n’a pas hésité à prétendre qu’être qualifiée de « raciste » était… raciste ! En Afrikaans, ça se dit quelque chose comme : « Moenie noem my ‘n rassistiese ». La conclusion de Liesbeth :
« […] j’ai reçu votre chronique avec une allusion à l’une de mes propres déclarations : ‘expliquez donc à Peter Verlinden que le racisme est relatif’. Une déclaration que j’ai faite et que j’assume toujours, vu le contexte dans lequel je l’ai faite. Quand je demande à un jeune d’origine allochtone de retirer ses pieds du banc dans le tram, ou que je lui demande de se lever pour une personne âgée, je souhaite ne pas être traitée de raciste. Ainsi, il arrive assez souvent que le terme racisme soit utilisé à mauvais escient. Personne ne tire bénéfice du [galvaudage du mot raciste]. Les victimes, comme votre famille, moins que quiconque. »
D’abord, elle profite d’un billet soi-disant contre le racisme pour insinuer qu’il est courant que les jeunes « d’origine allochtone » mettent les pieds sur les bancs du tram ou oublient de se lever pour des personnes âgées. Joli ciblage. Subtile attaque. Car toute personne qui prend le tram dans des quartiers blanco-blancs d’une grande ville sait que ce sont les jeunes en général qui ont perdu le sens de la courtoisie. Mais ça, elle omet bien sûr de le dire ! Ça pourrait entacher la belle jeunesse flamande. Ensuite, elle ne parvient pas à répondre à une demande de déclaration forte contre le racisme sans fustiger une communauté : les « jeunes d’origine allochtone ». Pire encore, elle présente comme grave le fait d’être accusée de racisme lorsqu’elle intervient en particulier envers « ces jeunes-là ». Comme si s’entendre répondre par un « jeune d’origine autochtone » qu’on est une « vieille chieuse » ou une « ******** » était moins grave. Personnellement, un gamin à qui je demandais un jour de laisser sa place à une femme enceinte s’est levé en pensant tout haut que j’étais un « vieux schnock ». Il n’était pas « d’origine allochtone ». Il était juste jeune.
 

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Il aurait été noir et m’aurait traité de raciste, j’aurais plus facilement accepté l’insulte. Par exemple, si je l’avais visé lui, alors que d’autres jeunes, blancs, étaient eux aussi assis dans le même tram avec les pieds sur un banc. Il est d’ailleurs ahurissant de voir que la présidente du CPAS d’Anvers ne comprenne pas que vivre dans nos contrées, quand on est « allochtone » — comme elle dit avec une légèreté hallucinante — vous amène à ce réflexe de repli. C’est grave, docteur ? Se voir discriminé si souvent qu’à force, on met tout sur le compte de la discrimination ? C’est supergrave ? Abuser de la discrimination dont on est victime pour justifier des petits délits du genre mettre ses pieds sur un banc de tram ? Eh bien, si c’est grave, la société raciste que Liesbeth ne veut pas reconnaître comme telle n’a qu’à s’en prendre à elle-même : c’est bien elle qui a produit ce retour de manivelle donc certains « jeunes allochtones » profitent ensuite. Ce n’est pas par eux qu’il faut commencer le nettoyage cérébral, c’est par l’establishment, beste Homans !
Le nettoyage cérébral commence par l’establishment.Je me demande même comment on peut ne pas être deux fois plus attentif aux citoyens discriminés d’office, quand ça fait deux fois que je vois une jeune noire se faire expulser d’un bus parce qu’elle n’a pas validé son abonnement. Dans le premier cas, elle l’avait bien sur elle, dans le deuxième cas elle ne l’avait pas, mais deux enfants blancs étaient passés sans valider leur abonnement juste avant, et ça n’avait pas dérangé le même conducteur. En descendant du bus, j’imagine qu’elle a dû penser « raciste ». Qui peut lui donner tort ? Car j’en passe et des meilleures, au quotidien, de l’école au travail en passant par les administrations communales, les recruteurs, les entreprises qui demandent en douce aux sociétés d’intérim de leur fournir du blanc, du blanc, le plus blanc de blanc, c’est même à vomir parfois d’être blanc !
 

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C’est tout ça que Liesbeth Homans nie avec force. Nier la présence du racisme dans une société où il est évident qu’il a une place de choix, souvent hypocrite, c’est valider ce racisme. Ne pas militer contre, c’est lui laisser libre cours. Lui permettre de s’institutionnaliser plus encore. Bref, au final, c’est prétendre protéger « la famille » de Peter Verlinden en lui disant que, peut-être, sa fille « brune » ne se lève pas, elle non plus, pour laisser une personne âgée s’asseoir dans le bus, et que si quelqu’un lui fait la remarque à elle, mais pas à la blanche qui est à-côté d’elle, et qu’en réponse, elle ose penser tout haut que la personne — mettons qu’elle s’appelle Liesbeth — est « raciste », eh bien, c’est bien la petite « brune » qui fait du racisme actif. Quel sublime moyen de désactiver totalement le mot !
Alors, peindre Negers sur une façade, non, ça, c’est too much. Mais pitié, laisse entendre Homans, pour le reste, ne touchez pas à cette société superbement inégalitaire, hein ! Attaquez-vous plutôt à ceux qui ne sont pas tout à fait comme « nous » et qui osent nous reprocher leur discrimination ! Allez, foert hein zeg, ils peuvent déjà être bien contents qu’on les accueille ici ! Et s’ils ne sont pas contents, ils n’avaient qu’à pas quitter leur bled, leurs cases, leurs déserts, leurs yourtes, leurs chameaux et leurs crocodiles. Déjà que les Francophones nous envahissent ! (remplacez francophones par Flamands, dans certains villages de Wallonie, et même à Bruxelles, ça marche tout aussi bien…)
(Oui, je sais, ici, je pense pour elle et ce n’est pas bien, mais désolé, c’est trop tentant — et nécessaire — d’aller au bout de sa logique).
Le silence, le refus de voir, la négation d’un délit — qu’il s’agisse de racisme ou d’autre chose — n’ont jamais servi que ceux qui le commettent. Liesbeth Homans n’a pas su, une fois de plus, prendre position avec force contre les discriminations dont sont victimes même les ministres de couleur dans nos sociétés européennes. Française, wallonne, bruxelloise, flamande, hongroise, italienne, c’est le même topo. Alors, le vulgum pecus, vous pensez ! Sauf que voilà, dans le monde de la N-VA, le discriminé n’a même pas le droit de se plaindre du racisme ambiant, parce que pour madame Homans (ou pour François Copé, ou pour Mischaël Modrikamen), ça, c’est déjà du racisme antiblanc ! Et considérer que les blancs doivent être plus respectés que les noirs, les bruns, les rouges, les jaunes, les verts à pois bleus ou les gens qui parlent une langue autre, ce n’est rien d’autre que du racisme. Mais ça, elle n’est peut-être pas en état intellectuel de le comprendre.

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