Amine
En mode pause
Organes Un trafic planétaire
Environ 500 000 personnes dans le monde vivent avec un organe transplanté. Grâce aux progrès de la chirurgie et des médicaments antirejet, le nombre de greffes a explosé depuis dix ans. Mais la demande est telle que les donneurs sont trop peu nombreux et les listes dattente, de plus en plus longue.Conséquence: un tiers des patients en attente dune greffe décèdent avant davoir eu cette chance.
La pénurie favorise aussi lessor dun trafic dorganes en provenance dAsie, dEurope de lEst ou du Brésil, où les « donneurs » sont bien souvent les plus pauvres dentre les pauvres. Selon lOrganisation mondiale de la santé (OMS), ce « business » représentait, en 2005,plus de 10 % des greffes de rein pratiquées dans le monde. La Chine a été le premier pays pointé du doigt, dès 2000, par des rapports des organisations Amnesty International et Human Rights Watch, montrant que la plupart des 10000 organes transplantés chaque année dans ce pays provenaient de prisonniers exécutés. Le gouvernement a fini par réagir en promulguant, en juillet 2006, une loi renforçant linterdiction de commercialisation. Le 1 novembre dernier, le ministère chinois de la Santé a annoncé des sanctions contre trois hôpitaux accusés davoir vendu des organes à des étrangers.
Un peu partout dans le monde, une forme de tourisme médical se développe tout de même, en particulier dans des cliniques privées, où de riches patients viennent chercher le foie ou le rein qui les sauvera. Les tarifs donnent la mesure des profits: il faut débourser de 80000 à 150000 euros pour un rein payé en moyenne 500 euros à un « donneur » en Afrique du Sud, 1800 euros en Moldavie, 5000 euros en Turquie ou 700 euros en Inde, un pays confronté dernièrement à un scandale retentissant.
Le 26 octobre, à New Delhi, la justice locale a ouvert une enquête financière sur un médecin, le Dr Amit Kumar, 43 ans, accusé davoir prélevé clandestinement entre 400 et 500 organes sur des sans-abri. Les policiers ont découvert dans sa clinique privée 48 étrangers (américains, britanniques et grecs) en attente dune opération. Arrêté au Népal, où il sétait enfui, le médecin a reconnu que laffaire lui aurait rapporté près de 10 millions de dollars en dix ans.Ce commerce sordide nest pas lapanage des pays pauvres. Il touche aussi les hautes sphères médicales. Le 17 octobre, un ex-responsable de luniversité de Californie
à Los Angeles (Ucla), Henry Reid, a été jugé pour avoir détourné des centaines dorganes provenant de cadavres légués à luniversité, entre 1999 et 2004,alors quil dirigeait le service de don des corps à la science ! Henry Reid a été condamné à quatre ans et quatre mois de prison
Environ 500 000 personnes dans le monde vivent avec un organe transplanté. Grâce aux progrès de la chirurgie et des médicaments antirejet, le nombre de greffes a explosé depuis dix ans. Mais la demande est telle que les donneurs sont trop peu nombreux et les listes dattente, de plus en plus longue.Conséquence: un tiers des patients en attente dune greffe décèdent avant davoir eu cette chance.
La pénurie favorise aussi lessor dun trafic dorganes en provenance dAsie, dEurope de lEst ou du Brésil, où les « donneurs » sont bien souvent les plus pauvres dentre les pauvres. Selon lOrganisation mondiale de la santé (OMS), ce « business » représentait, en 2005,plus de 10 % des greffes de rein pratiquées dans le monde. La Chine a été le premier pays pointé du doigt, dès 2000, par des rapports des organisations Amnesty International et Human Rights Watch, montrant que la plupart des 10000 organes transplantés chaque année dans ce pays provenaient de prisonniers exécutés. Le gouvernement a fini par réagir en promulguant, en juillet 2006, une loi renforçant linterdiction de commercialisation. Le 1 novembre dernier, le ministère chinois de la Santé a annoncé des sanctions contre trois hôpitaux accusés davoir vendu des organes à des étrangers.
Un peu partout dans le monde, une forme de tourisme médical se développe tout de même, en particulier dans des cliniques privées, où de riches patients viennent chercher le foie ou le rein qui les sauvera. Les tarifs donnent la mesure des profits: il faut débourser de 80000 à 150000 euros pour un rein payé en moyenne 500 euros à un « donneur » en Afrique du Sud, 1800 euros en Moldavie, 5000 euros en Turquie ou 700 euros en Inde, un pays confronté dernièrement à un scandale retentissant.
Le 26 octobre, à New Delhi, la justice locale a ouvert une enquête financière sur un médecin, le Dr Amit Kumar, 43 ans, accusé davoir prélevé clandestinement entre 400 et 500 organes sur des sans-abri. Les policiers ont découvert dans sa clinique privée 48 étrangers (américains, britanniques et grecs) en attente dune opération. Arrêté au Népal, où il sétait enfui, le médecin a reconnu que laffaire lui aurait rapporté près de 10 millions de dollars en dix ans.Ce commerce sordide nest pas lapanage des pays pauvres. Il touche aussi les hautes sphères médicales. Le 17 octobre, un ex-responsable de luniversité de Californie
à Los Angeles (Ucla), Henry Reid, a été jugé pour avoir détourné des centaines dorganes provenant de cadavres légués à luniversité, entre 1999 et 2004,alors quil dirigeait le service de don des corps à la science ! Henry Reid a été condamné à quatre ans et quatre mois de prison