Les otages, le Mali et la France

L’Afrique se rappelle à notre bon souvenir : hier, c’est à Bangui, capitale de Centrafrique que l’ambassade de France a été violemment attaquée par des partisans du régime mis en difficulté par une coalition rebelle qui est en train de prendre le contrôle du pays. À Bangui les manifestants, tout en fustigeant le colonialisme français et son… inaction, demandaient l’intervention de l’ancien colonisateur ! La veille, ce sont les islamistes de l’Aqmi qui, du Niger, avaient accusé les autorités françaises de bloquer tout dialogue à propos de la libération des quatre otages français. Le gouvernement s’est en effet refusé de céder aux exigences financières des ravisseurs qui auraient demandé 100 millions d’euros pour relâcher les otages.

Un dossier à deux versants : l’un qui concerne la construction d’un état islamique dans le Nord Mali, l’autre, moins évoquée mais pas moins importante qui concerne la présence envahissante d’Areva dans le pays. Car ce n’est pas un hasard si la plupart de ces otages sont des employés de la firme nucléaire française et ont été enlevés à Arlit, ville-champignon créée de toutes pièces autour d’une des plus importantes mines d’uranium. Car depuis l’indépendance du pays en 1960, des accords secrets lient la France et le Mali pour cette exploitation qui dans les années 80 représentait 40 % de la production mondiale et 90 % des exportations du Niger ! À des prix aux tiers inférieurs au prix mondial !

Jean-Marcel Bouguereau


Jean-Marcel Bouguereau (PP)



C’est grâce à ces accords négociés en son temps par Jacques Foccart, l’un des pères de la Françafrique, que la France peut ainsi se targuer de son « indépendance nucléaire », basée sur l’exploitation du sous-sol africain au prix d’ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques. Une situation maintes fois dénoncée par plusieurs ONG mais aussi par les Touaregs qui peuplaient cette région.

Pendant longtemps on a essayé de jouer les Touaregs contre les islamistes. Mais il semble que cette partie de billard à trois bandes se soit retournée contre ses instigateurs, les deux parties s’étant provisoirement alliées pour conquérir le Nord du Mali. Tout indique que les Touaregs, en pointe dans la lutte contre Areva, sont à l’origine des enlèvements, même si, au bout du compte, ces enlèvements ont été revendiqués par Aqmi. Une affaire dont les implications économiques risquent de rendre plus difficile à François Hollande de confirmer ses propos de Dakar expliquant que « le temps de la Françafrique est révolu ». Car avec Areva, numéro un mondial du nucléaire, on entre dans le très, très, lourd.

http://jeanmarcelbouguereau.blogs.n...-otages-le-mali-areva-et-la-francafrique.html
 
Les choses ont bien changé quand même et il faudrait que ce journaliste se mette à jour...L'histoire de la France qui a le contrôle total sur l'uranium au Niger, c'est terminé...

"Les clients de l’uranium nigérien viennent de s’élargir. Après que Areva, le partenaire français de toujours, a dû s’accommoder de l’arrivée des Etats-Unis ainsi que de la Chine, un autre pays asiatique, la Corée du Sud, a signé le 19 mars dernier un accord pour la fourniture de 400 tonnes d’uranium par an. C’est la radio nationale, La Voix du Sahel qui l’a annoncé.

L’accord d’intention a été signé par le président de Korea Resources Corporation (KORES), Kim Shin-jong, et le ministre nigérien des Mines, Mohamed Abdoullahi.

« Nous sommes venus au Niger à cause de la bonne qualité de son uranium. Nous nous sommes promis de devenir des partenaires de confiance qui tiennent parole », a indiqué à la sortie d’une audience avec le président nigérien, Mamadou Tandja, le président de Kores, une société publique sud-coréenne qui intervient beaucoup dans l’uranium et dans les mines de cuivre en Afrique et en Amérique du Sud.

La fourniture d’uranium par le Niger devrait commencer en 2010. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. A titre de comparaison, en 2007, la vente de 300 tonnes d’uranium à l’américain Exelon avait rapporté 20 milliards de francs CFA (41,71 millions de dollars) au Niger, troisième producteur mondial.

L’accord avec la Corée du Sud est permis par la nouvelle convention qui régit désormais les relations avec la compagnie française Areva, qui exploite depuis quarante ans les gisements au Niger. Niamey dispose désormais d’une certaine quantité d’uranium qu’il peut vendre directement sur le marché international."

http://www.lesafriques.com/energies...oree-du-sud-2.html?Itemid=308?articleid=14813
 
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