Ouverture ce lundi du procès de Geneviève Lhermitte

Ouverture ce lundi du procès de Geneviève Lhermitte

C'est ce lundi que s'ouvre à Nivelles le procès d'assises de Geneviève Lhermitte, cette mère qui a tué ses cinq enfants au domicile familial avant de tenter de se suicider. C'était le 27 février 2007. Au centre du procès bien évidemment la question du 'pourquoi'. Mais aussi celle de l'état mental de l'accusée au moment des faits.

Le rappel des faits

Il est 14:40 heures mercredi 27 février 2007 lorsque l'opérateur du service 100 de Mons reçoit un appel en provenance de Nivelles. L'appelante lui dit 'j'ai fait quelque chose de très grave, j'ai tué mes enfants'. Elle ajoute : 'j'ai voulu me suicider mais je n'y arrive pas, je veux mourir'.

Très vite, police et ambulanciers se dirigent vers l' Avenue Général Jacques au centre de Nivelles. Huit personnes y sont officiellement domiciliées : Geneviève Lhermitte, son mari Bouchaib Moqadem, leurs cinq enfants ainsi que le Docteur Michel Schaar. Arrivés sur place, les faits apparaissent dans toute leur horreur : Geneviève Lhermitte est assise dans le hall d'entrée, blessée par arme blanche à la cage thoracique. A l'étage, les intervenants découvrent les corps sans vie des 5 enfants. Dans le quartier, très vite la nouvelle du drame se répand. Moins de deux heures plus tard, les équipes de télévision sont sur place. Commence alors une longue veillée et les premières interrogations sur les circonstances du drame. Le lendemain matin, Nivelles est sous le choc, il faut dans les écoles tenter d'expliquer l'inexplicable aux condisciples des enfants. Les autorités locales ne seront pas en reste, elles vont organiser une veillée pour la population. Puis ce seront les cérémonies d'obsèques en Belgique puis au Maroc qui viendront mettre un terme provisoire à ce douloureux fait divers.

Les enjeux

Comment et pourquoi, Geneviève Lhermitte, cette mère que l'on disait exemplaire avec ses enfants, en est-elle arrivée à les tuer, à les égorger et ensuite tenter de se donner la mort. Cette question, les jurés se la poseront pendant les quinze jours de procès. Geneviève Lhermitte, est accusée de cinq assassinats.

Pourtant les experts excluent la préméditation tout en estimant qu'au moment des faits, elle était au sens psychiatrique, responsable de ses actes, certes dans un état anxieux ou dépressif sévère, qui a altéré mais pas aboli son discernement. Et si elle en est arrivée là, explique-t-elle, c'est en raison de cette vie familiale, on ne peut plus particulière, qu'elle vivait.

Il y avait son mari, Bouchaid Mokadem, un homme souvent absent, parfois méchant avec les enfants, mais un homme qu'elle affirme aimer. Il y avait aussi le Docteur Schaar, le tuteur, le bon père de Bouchaib, l'homme qui l'avait accueilli, avait tenté de lui faire faire des études en Belgique, avait hébergé et subvenu aux besoins du couple. Le docteur avait, avec eux, acheté une maison à Nivelles. Une présence quasi permanente jusqu'à l'exaspération pour l'accusée qui, avec ses enfants, a donc voulu partir. Evaluer sa responsabilité, ça sera la délicate page des jurés de la Cour.

(P. Michalle et R. Bruneel)
 
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