PALESTINE : DES MÉDIAS TÉTANISÉS

DES MÉDIAS TÉTANISÉS​

Ainsi, face à l’effet conjugué de la sidération due au niveau de violence survenue en Israël (fréquemment désignée comme une « violence première », c’est-à-dire déconnectée de l’histoire de l’occupation israélienne et de la résistance à celle-ci) et des politiques répressives encouragées par les dirigeants européens, la latitude offerte pour expliquer, contextualiser, mais aussi exprimer une solidarité simple avec le peuple palestinien se réduit comme une peau de chagrin. Le constat même d’un rétrécissement de l’espace est toutefois devenu tabou, impossible à expliciter publiquement auprès des médias dominants, et dès lors repoussé vers les marges.

Hors du strict périmètre du pouvoir politique, le champ médiatique est lui-même partie prenante du rétrécissement de l’espace laissé à la parole favorable aux droits des Palestiniens. Dans ce contexte contraint, divers spécialistes de la société palestinienne ou universitaires, pourtant rodés aux plateaux de radio ou de télévision, ont préféré refuser de s’exprimer. D’autres ont vu leurs invitations subitement annulées par les médias qui venaient pourtant de les convier : ils étaient soudainement devenus trop sulfureux pour des rédactions qui marchent sur des œufs.

Sur une chaine de radio publique, la simple expression par Firas Khoury, réalisateur palestinien de la nécessité d’envisager un État binational, c’est-à-dire de remettre en question la nature religieuse et ethnique de l’État israélien, laissait à la radio un apparent malaise parmi les journalistes, amenés à couper l’invité puis, le lendemain à s’excuser d’avoir laissé passer à l’antenne de tels propos.


Cette réaction illustre probablement moins l’affirmation de positionnements pro-israéliens parmi les journalistes qu’une forme d’inculture dans un contexte où les limites du discours sont mouvantes, tétanisant celles et ceux qui sont censés susciter le débat. Cette situation a alors pour effet d’imposer une prudence extrême dans les discours analytiques. Forcer le passage face à ces nouvelles lignes rouges sera à l’avenir toujours plus difficile. Il est alors probable que la dénonciation des évidences que sont l’occupation, l’injustice, les crimes et le racisme risque bien de rester longtemps réservée à des cercles marginalisés.

DÉFENDRE LES LIBERTÉS ACADÉMIQUES​

Dans le milieu universitaire français, c’est une logique de délation qui a parfois suivi les attaques du 7 octobre. S’il est un espace où les avis contradictoires et informés, car produits par des spécialistes devraient sereinement pouvoir se dérouler, c’est bien celui de la recherche. Or, dernièrement et de façon répétée, parfois à la demande même des directions universitaires, des « signalements », c’est-à-dire des dénonciations par des collègues auprès de leurs hiérarchies, ont été constatés.

L’accusation, méprise le débat d’idées propre au monde académique au profit d’une calomnie aux effets judiciaires potentiellement graves.
En 2019, le respect des libertés académiques avait été réaffirmé face aux accusations gouvernementales « d’islamo-gauchisme » : le CNRS comme la conférence des présidents d’université avaient fait front. Tel n’est manifestement plus entièrement le cas.

Le Salon du livre de Francfort a reporté la remise d’un prix à l’autrice Adania Chibli qui s’est vue parallèlement accusée dans les médias de colporter des discours antisémites dans son récent roman, en relatant les viols commis par les soldats israéliens pendant la Nakba.

Cette régression européenne, allemande et française en particulier, de l’espace d’expression a des effets inquiétants. En contraignant les analyses et en les corrélant à un registre émotionnel, la compréhension se trouve indéniablement affectée. Qui peut raisonnablement penser que combattre la violence du Hamas passe par les mêmes méthodes que celles employées par la coalition internationale contre l’Organisation de l’État islamique (OEI) ? C’est pourtant le chemin proposé par Emmanuel Macron lors de sa visite à Tel-Aviv.
Les annonces d’interdictions de manifestations, les discours unilatéraux de soutien à Israël par les dirigeants européens et américains — y compris après que les bombardements israéliens sur Gaza ont fait des milliers de victimes civiles, contribue directement à ancrer l’impression d’un Occident à la dérive qui a cessé de se soucier du reste du monde.

Il ne se donne même plus la peine de faire croire qu’il défend des valeurs universelles. Dès lors, les dirigeants et la majorité des médias européens s’étonneront-ils vraiment de ne plus pouvoir communiquer avec leurs voisins du Sud et de voir leurs appels à soutenir l’Ukraine ou une autre cause démonétisés ou méprisés ?

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