Il y a deux motifs qui sont entremêlés. Oui les gens (plusieurs) digèrent mal d'avoir à faire face à leur possible anéantissement, il y a l'instinct de survie, donc certains s'accrochent à des espoirs d'une vie éternelle paradisiaque après la mort. On imagine cette vie future un peu comme le négatif de la vie présente. Les problèmes, les souffrances, les pestes, les échecs, les frustrations n'existeront plus. Il n'y aura que des bonnes choses... On sera avec nos proches et avec un Dieu qui nous aime infiniment. On sent bien le mécanisme du "wishful thinking". Il s'agit d'une croyance dérivée d'un désir. Freud en traite dans "L'avenir d'une illusion".
Cependant, la religion n'est pas qu'un phénomène individuel, ce n'est pas que l'individu contemplant en lui-même son propre destin personnel. La religion a aussi une réalité sociale, surtout dans le passé quand l'État et ses institutions étaient très faibles. Or, qui dit réalité sociale dit communauté, dit règles de vie en commun. Cela implique un système de surveillance et de sanctions. Or, comme la justice humaine, bien que nécessaire, est imparfaite, on a imaginé un Juge parfait siégeant dans les cieux qui est chargé de distribuer les récompenses et les punitions de façon parfaitement équitable grâce à ses qualités surhumaines (il est omni-tout). Et comme l'existence d'un tel juge ne peut être réfutée logiquement (comment prouver l'inexistence de ce qui est au-delà des prises de nos sens?) et qu'elle fait l'objet d'un large consensus au sein de la société, les gens minimalement sensés qui seraient tentés par les écarts de conduite se retiennent.