On ne parle pas la bouche pleine !

entretient de YASMINA KHADRA... datant du 05 - 11 - 2008
ça s'applique à beaucoup de pays arabes...
« C'est le règne du blanchiment d'argent, de la corruption, du racket. Peut-on contrôler tout cela ? Dans le futur, lorsqu'apparaîtra de manière évidente la configuration de ce pays, j'espère que nous pourrons nous occuper de tous ces prédateurs qui gravitent autour de notre salut… »

« Le seul trait commun entre l'Algérie coloniale et l'Algérie contemporaine est peut-être l'inégalité. L'indépendance n'a pas tenu sa promesse de partage. La nomenklatura, les apparatchiks, le népotisme ont permis le brutal enrichissement d'une minorité, tandis que la majorité est restée à croupir dans la misère. Du coup, les Algériens n'ont pas eu le sentiment d'appartenir à une nation. À leurs yeux, le colonialisme n'a fait que changer de tête. À la place de monsieur Pierre est venu monsieur Mustapha. »

Celui qui parle ainsi n'est autre que Yasmina Khadra. Dans un entretien au quotidien français l'Humanité, l'écrivain algérien attaque férocement le mode de pouvoir en Algérie, mais aussi l'opposition : « Les forces qui les portaient se sont diluées à leur tour dans la prédation. Ce que l'on appelle aujourd'hui « opposition » en Algérie est constitué de prédateurs, qui pensent que les partis ne servent pas à défendre des idées, mais à assurer une rente aux membres de leurs bureaux politiques. D'un seul coup, toutes les voix se sont tues. C'est qu'on ne parle pas la bouche pleine. »
 
Le plus important dans cet entretient est le concept de "PRÉDATEURS POLITIQUES" apporté par l'écrivain, et qui correspond à notre classe politique arabe.
 
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