Deux Parlements au lieu d'un seul ?

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Les nouveaux élus n'auront pas droit à la cérémonie d'ouverture présidée par le Roi.



Si l’on s’en tenait à la logique constitutionnelle, le Maroc disposerait aujourd’hui de deux Parlements, celui qui vient d’être élu et l’ancien. En effet, l’article 51 de la Constitution spécifie clairement que seul le Roi peut dissoudre le Parlement. La procédure de dissolution est claire. Elle est déclenchée selon l’article 96 de la Constitution. Le constitutionnaliste Abdelkader Bayna a soulevé cette question bien avant les élections, en précisant que tant que le Parlement n’est pas dissous ou qu’il n’a pas terminé son mandat, il reste en place. «La logique constitutionnelle pure aurait voulu que le Parlement soit dissous, dans les respects des procédures, avant l’élection d’un nouveau. Or, nous étions dans l’obligation de faire adopter des lois organiques dont celle relative justement aux élections. Ce qui a empêché la dissolution», explique un autre constitutionnaliste. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Le législateur a donc recouru à une astuce pour justifier cette légère entorse à la Constitution. La loi organique de la première Chambre votée lors de la dernière session extraordinaire du Parlement prévoit, en effet, comme mesure de transition le maintien du Parlement jusqu’à l’organisation des élections. Autrement dit, comme l’explique ce professeur de droit constitutionnel, «on a eu recours aux mesures de transition dans une loi organique pour interpréter la Constitution, ce qui est à mon avis une aberration».


Seul hic, ajoute ce constitutionnaliste, «si on estimait, comme le veut cette interprétation, que le Parlement, c’est-à-dire les deux Chambres, était dissous au moment de l’organisation des élections, que deviendrait alors la deuxième Chambre ?».

En somme, un nouveau Parlement a été élu. C’est un fait. La session d’octobre étant déjà ouverte, les nouveaux députés n’auront pas droit à la cérémonie d’ouverture. Pour cela, il faudra attendre octobre prochain.

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Les ministres du gouvernement El Fassi en poste jusqu'au bout

Théoriquement, le chef du gouvernement ne l’est pas encore tant qu’il n’aura pas été investi par le Parlement. La nouvelle Constitution veut, en effet, que le gouvernement passe par un vote d’investiture avant de prendre les affaires en main. On parle ici d’un vote positif. Dans l’ancien texte il fallait que la majorité des élus ne vote pas contre le programme gouvernemental pour que l’Exécutif prenne fonction. Aujourd’hui, il lui faut recueillir une majorité des voix pour, c’est-à-dire que les abstentions ne peuvent servir de joker. C’est seulement à ce moment que le chef du gouvernement et son équipe peuvent se mettre au travail après avoir accompli les procédures de passation des pouvoirs.
Concrètement, après avoir formé sa coalition et présenté la liste de ses ministres au Roi, et après que ces derniers soient nommés, ils ne peuvent entrer en fonction qu’après le vote d’investiture. Il s’agit donc d’une double investiture, l’une par le Roi et l’autre par le Parlement.

En attendant donc, et même si Abdelilah Benkirane est nommé chef de gouvernement, c’est toujours Abbas El Fassi, le Premier ministre sortant et les membres de son équipe qui gèrent les affaires courantes du pays. Ils ne cèdent leurs postes qu’au moment de la passation des pouvoirs et restent administrativement responsables jusqu’à cette date.
En définitive, M. Benkirane doit non seulement s’assurer qu’il est soutenu par une forte majorité, mais il doit aussi espérer que les partis de sa coalition arrivent à convaincre l’ensemble de leurs élus de se présenter le jour du vote au Parlement. Pas difficile.

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