Pascal Blanchard avait contribué en 2014 à la rédaction d'un livre (chez Flammarion) au titre explicite : « Les années 1930 sont de retour ». L'évocation de cet entre-deux-guerres sonne toujours comme une menace, un gong avant le possible chaos. « La période de tensions que nous vivons aujourd'hui rappelle des tas de crises françaises, mais celle des années 1930 frappe par sa proximité », analyse l'historien. Au-delà des « similitudes », il souligne surtout le même « enchaînement des mécanismes » : une crise économique qui n'en finit pas, le rejet de la caste politique — hier tous pourris, aujourd'hui tous incapables —, la montée des populismes et, pour finir, la stigmatisation d'un certain nombre d'individus : « A l'antisémitisme s'ajoute dans les années 1930 la haine du métèque, sans parler de la détestation des communistes que je compare à celle qu'essuient désormais les musulmans. Comme les rouges à l'époque, ils sont la fois l'ennemi extérieur et intérieur. »
Tout comme il y a quatre-vingts ans, le contexte international pèse beaucoup dans le climat actuel de crispations, porté par le succès des discours déclinistes et l'avènement politique du populisme. « A l'époque, un régime fort et dur émergeait tous les ans en Europe. On est sur le point de connaître ça. Les deux tiers des pays européens où les partis nationalistes, populistes emportent plus de 20 % des voix. Et même 30 % en France : qui l'aurait imaginé ? » note Pascal Blanchard, qui explique ce phénomène par la prégnance des enjeux identitaires. « Ils domineront l'élection présidentielle de 2017 », assure l'historien de gauche, qui vient de publier « Vers la guerre des identités ? » (la Découverte). « Si la peur l'a emporté en France et ailleurs, c'est à cause de trois facteurs : l'incapacité des Européens à gérer la crise migratoire, la crainte de l'islam et la professionnalisation des partis populistes. Ces derniers sont dans une situation de préconquête du pouvoir. A court terme, il y a un grand risque. » source: le Parisien
Tout comme il y a quatre-vingts ans, le contexte international pèse beaucoup dans le climat actuel de crispations, porté par le succès des discours déclinistes et l'avènement politique du populisme. « A l'époque, un régime fort et dur émergeait tous les ans en Europe. On est sur le point de connaître ça. Les deux tiers des pays européens où les partis nationalistes, populistes emportent plus de 20 % des voix. Et même 30 % en France : qui l'aurait imaginé ? » note Pascal Blanchard, qui explique ce phénomène par la prégnance des enjeux identitaires. « Ils domineront l'élection présidentielle de 2017 », assure l'historien de gauche, qui vient de publier « Vers la guerre des identités ? » (la Découverte). « Si la peur l'a emporté en France et ailleurs, c'est à cause de trois facteurs : l'incapacité des Européens à gérer la crise migratoire, la crainte de l'islam et la professionnalisation des partis populistes. Ces derniers sont dans une situation de préconquête du pouvoir. A court terme, il y a un grand risque. » source: le Parisien