Pèlerinage à haut risque

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Casablanca d'antan
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Des voix commencent à appeler à surseoir à l’organisation du pèlerinage à La Mecque à cause de la grippe porcine...


Faut-il surseoir, cette année, à l’organisation du pèlerinage à La Mecque? Cette question commence à préoccuper les ouléma de la nation islamique. La raison invoquée par ceux qui posent le débat est simple : le risque d’une pandémie mondiale à cause de la propagation du virus de la grippe porcine.
Pour ceux qui appellent à ne pas organiser l’opération pèlerinage, cette année, il serait dangereux de réunir des millions de personnes dont certaines peuvent être porteuses du fameux virus A(H1N1) et qui pourraient contaminer les autres. Sachant que La Mecque réunit, pendant 30 jours, des pèlerins venus des quatre coins du monde. Il est clair que cela ne peut que perturber tout le dispositif de contrôle et de limitation de la propagation de la maladie que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a installé en coopération avec tous les ministères de la Santé des pays membres. Pour se rendre compte de l’ampleur du risque, il suffit de rappeler que l’Arabie Saoudite a accueilli, en 2008, 3,5 millions de pèlerins venant de tous les pays du monde sans oublier des centaines de milliers de pèlerins saoudiens. Ce qui fait un total moyen de 5 millions de pèlerins.
Ces 5 millions se réuniront plusieurs jours dans le même endroit. Ce qui augmente le risque de contagion. Sans oublier, évidemment, le fait qu’ils pourraient ramener le virus vers leurs différents pays. Scientifiquement, le débat est légitime et les arguments sont convaincants. L’ajournement mérite donc d’être envisagé.
Mais, les ouléma de la nation islamique hésitent encore à se pencher sérieusement sur la question. Et ce, pour deux raisons : d’abord, ils n’ont pas été saisis officiellement par le principal concerné à savoir le Royaume d’Arabie Saoudite, ensuite, parce qu’ils ne veulent pas s’aventurer à édicter une fatwa qui pourrait susciter une polémique et «diviser la oumma». En plus, en l’absence d’une instance centrale de la fatwa – comme l’Eglise pour les catholiques –, il est difficile de trouver un organisme de référence dont la jurisprudence religieuse s’imposerait à tout le monde.
La seule possibilité reste celle de recourir à l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Cette organisation pourrait servir de plate-forme à une prise de décision aussi lourde en conséquences – tant religieuses qu’économiques – comme l’ajournement du pèlerinage.
Ce serait alors la première décision politico-religieuse de taille que cette organisation mondiale aurait prise depuis sa création à Rabat en 1969.




Par : Omar DAHBI
 
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