· Agrégation: 700 à 900 projets à lancer
· Foncier, distribution, gestion de leau, les grands chantiers de la réforme
CEST parti. Toutes les conventions accompagnant le Plan Maroc Vert et les 16 Plans agricoles régionaux seront signées demain mardi à Fès. Le coup denvoi sera ainsi donné à cet ambitieux projet de règne. Car, il place lagriculture au cur du développement économique et social. Lévénement intervient une année après la présentation des grandes lignes lors des premières Assises de lagriculture tenues à Meknès le 22 avril 2008.
Demblée, le projet cible la mise en valeur de lensemble du potentiel territorial. Dans lobjectif de rompre avec limage simpliste dune agriculture duale opposant deux secteurs, lun moderne et lautre traditionnel et vivrier, le plan sarticule sur deux axes. Le pilier I vise le développement accéléré dune agriculture moderne, à haute valeur ajoutée, compétitive et adaptée aux règles du marché. A ce niveau, 7 programmes filières sont prévus. Alors que le pilier II cible la mise à niveau des acteurs fragiles via lamélioration du revenu agricole. Doù ladoption dun modèle novateur: lagrégation. Ce concept permet de dépasser les contraintes liées au morcellement des exploitations tout en assurant aux agrégés laccès aux techniques modernes de production, aux financements ainsi quaux marchés dexportation. Il repose sur la mobilisation dune nouvelle vague dinvestissements autour de nouveaux acteurs à forte capacité managériale. Le modèle sappuie aussi sur la mutualisation des moyens autour de groupements professionnels et dintérêts économiques privés. De fait, le pilier II comporte 700 à 900 projets concrets dagrégation.
Linvestissement pour les deux piliers est estimé entre 110 et 150 milliards de DH sur 10 ans. Sur cette enveloppe, pas moins de 50 milliards seront dédiés à des actions transversales, notamment la gestion rationnelle de la ressource hydrique. Près de 600.000 ha seront reconvertis en irrigation localisée. Dans le pipe aussi, la résorption du retard enregistré dans léquipement des terres dominées par les barrages. Le programme devrait porter sur plus de 100.000 ha.
Lautre volet des actions transversales a trait à la refonte du cadre sectoriel. A commencer par laccélération de la mise en gestion privée des terres domaniales et collectives. La révision de la politique de leau en termes de tarification et dexternalisation de la gestion est considérée aussi comme action prioritaire. Se rangent également parmi les mesures daccompagnement, la modernisation des circuits de distribution et lamélioration de laccès aux abattoirs et marchés de gros.
Lorientation fixée au niveau national et le diagnostic régional ont permis lidentification dun nombre important de projets potentiels de valorisation et de développement des exportations. Lobjectif à terme est de récupérer les parts de marchés européen et américain. Selon les projections, le Maroc, qui représente actuellement 0,16% du commerce mondial, peut multiplier par 4 ses ventes à lextérieur.
Seulement, pour mener à bon port le modèle agrégation, tout particulièrement pour les filières à haute valeur ajoutée, il y a besoin de fournir de fortes garanties aux investisseurs. Surtout lorsquil sagit dinstallations de serres ou dunités agro-industrielles. Une meilleure visibilité est aussi requise pour la prise en charge des périmètres dagrégation selon les spécialisations régionales, comme les élevages ou certaines cultures industrielles.
Quoi quil en soit, le Plan Vert ainsi que ses déclinaisons régionales se veulent une feuille de route soutenue par les pouvoirs publics. Tout particulièrement en ce qui concerne les réformes sectorielles et institutionnelles.
Le soutien de lEtat
Compte tenu des avantages avérés de lagrégation, lEtat appuie cette opération à travers 5 actions. Il sengage, dabord, à assurer un cadre incitatif basé sur un nouveau système de subvention. Laccès préférentiel au foncier sera ensuite accordé aux agrégateurs. Ces derniers auront en troisième lieu la priorité pour laccès au financement. La 4e action tient à la mise à contribution des avantages de linterprofession. Enfin, lEtat sengage à accompagner lagrégation de manière pérenne.
A.G.
L'économiste
· Foncier, distribution, gestion de leau, les grands chantiers de la réforme
CEST parti. Toutes les conventions accompagnant le Plan Maroc Vert et les 16 Plans agricoles régionaux seront signées demain mardi à Fès. Le coup denvoi sera ainsi donné à cet ambitieux projet de règne. Car, il place lagriculture au cur du développement économique et social. Lévénement intervient une année après la présentation des grandes lignes lors des premières Assises de lagriculture tenues à Meknès le 22 avril 2008.
Demblée, le projet cible la mise en valeur de lensemble du potentiel territorial. Dans lobjectif de rompre avec limage simpliste dune agriculture duale opposant deux secteurs, lun moderne et lautre traditionnel et vivrier, le plan sarticule sur deux axes. Le pilier I vise le développement accéléré dune agriculture moderne, à haute valeur ajoutée, compétitive et adaptée aux règles du marché. A ce niveau, 7 programmes filières sont prévus. Alors que le pilier II cible la mise à niveau des acteurs fragiles via lamélioration du revenu agricole. Doù ladoption dun modèle novateur: lagrégation. Ce concept permet de dépasser les contraintes liées au morcellement des exploitations tout en assurant aux agrégés laccès aux techniques modernes de production, aux financements ainsi quaux marchés dexportation. Il repose sur la mobilisation dune nouvelle vague dinvestissements autour de nouveaux acteurs à forte capacité managériale. Le modèle sappuie aussi sur la mutualisation des moyens autour de groupements professionnels et dintérêts économiques privés. De fait, le pilier II comporte 700 à 900 projets concrets dagrégation.
Linvestissement pour les deux piliers est estimé entre 110 et 150 milliards de DH sur 10 ans. Sur cette enveloppe, pas moins de 50 milliards seront dédiés à des actions transversales, notamment la gestion rationnelle de la ressource hydrique. Près de 600.000 ha seront reconvertis en irrigation localisée. Dans le pipe aussi, la résorption du retard enregistré dans léquipement des terres dominées par les barrages. Le programme devrait porter sur plus de 100.000 ha.
Lautre volet des actions transversales a trait à la refonte du cadre sectoriel. A commencer par laccélération de la mise en gestion privée des terres domaniales et collectives. La révision de la politique de leau en termes de tarification et dexternalisation de la gestion est considérée aussi comme action prioritaire. Se rangent également parmi les mesures daccompagnement, la modernisation des circuits de distribution et lamélioration de laccès aux abattoirs et marchés de gros.
Lorientation fixée au niveau national et le diagnostic régional ont permis lidentification dun nombre important de projets potentiels de valorisation et de développement des exportations. Lobjectif à terme est de récupérer les parts de marchés européen et américain. Selon les projections, le Maroc, qui représente actuellement 0,16% du commerce mondial, peut multiplier par 4 ses ventes à lextérieur.
Seulement, pour mener à bon port le modèle agrégation, tout particulièrement pour les filières à haute valeur ajoutée, il y a besoin de fournir de fortes garanties aux investisseurs. Surtout lorsquil sagit dinstallations de serres ou dunités agro-industrielles. Une meilleure visibilité est aussi requise pour la prise en charge des périmètres dagrégation selon les spécialisations régionales, comme les élevages ou certaines cultures industrielles.
Quoi quil en soit, le Plan Vert ainsi que ses déclinaisons régionales se veulent une feuille de route soutenue par les pouvoirs publics. Tout particulièrement en ce qui concerne les réformes sectorielles et institutionnelles.
Le soutien de lEtat
Compte tenu des avantages avérés de lagrégation, lEtat appuie cette opération à travers 5 actions. Il sengage, dabord, à assurer un cadre incitatif basé sur un nouveau système de subvention. Laccès préférentiel au foncier sera ensuite accordé aux agrégateurs. Ces derniers auront en troisième lieu la priorité pour laccès au financement. La 4e action tient à la mise à contribution des avantages de linterprofession. Enfin, lEtat sengage à accompagner lagrégation de manière pérenne.
A.G.
L'économiste