Beau poème de voltaire sur la mort

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Voici un poème de Voltaire cité par La Mettrie :

Est-ce là le Rayon de l'Essence Suprême?
Que l'on nous peint si lumineux?
Est-ce là cet Esprit survivant à nous-même?
Il naît avec nos sens, croît, s'affaiblit comme eux :
Hélas! il périra de même.

***

@UNIVERSAL
@Hibou57
@farid_h
@ienouchka

:joueur:
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
J’ai rien compris : desole:. Ça doit pas être mon jour ; je réessaierai une fois prochaine …

Ben l'argument de Voltaire est simple sous son vocabulaire du 18e siècle : l'esprit est, comme le montre l'expérience, dépendant des organes des sens, à tel point que sans eux ils n'aurait aucune pensée (Voltaire nie les idées innées). De même, quand les organes des sens se gâtent, par la maladie, la fatigue, l'ivresse, les privations, le vieillissement, et ainsi de suite, l'esprit s'affaiblit corrélativement. Donc il est logique de faire un pas de plus et de penser que quand l'organe est détruit à la mort, l'esprit s'éteint tout à fait.

Mais il s'agit d'un raisonnement sur des probabilités. On ne peut pas, dans ce domaine, arriver avec des démonstrations. Je ne dirai pas à un croyant en train de mourir qu'il peut être certain que c'est le néant qui l'attend. Il peut toujours raccrocher sa foi à une faible mais irréductible probabilité de survie, à un miracle par exemple. ;)

Par contre, les certitudes absolues avec lesquelles certains croyants professent leurs croyances en l'immortalité et au paradis me rendent quelque peu inconfortable. Je ne trouve pas que pareil dogmatisme, pareille rigidité de la pensée, soit quelque chose de sain.

Je suis bien placé pour en parler, car j'ai été confronté à cela dernièrement, ayant perdu mon père en octobre. J'ai entendu plusieurs fois ce genre de pensées consolatrices dans mon entourage ou chez les religieux qui faisaient les cérémonies. Je veux bien qu'un enterrement religieux ne soit pas le lieu où tenir un débat métaphysique, mais quand même... :(
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Ben l'argument de Voltaire est simple sous son vocabulaire du 18e siècle : l'esprit est, comme le montre l'expérience, dépendant des organes des sens, à tel point que sans eux ils n'aurait aucune pensée (Voltaire nie les idées innées). De même, quand les organes des sens se gâtent, par la maladie, la fatigue, l'ivresse, les privations, le vieillissement, et ainsi de suite, l'esprit s'affaiblit corrélativement. Donc il est logique de faire un pas de plus et de penser que quand l'organe est détruit à la mort, l'esprit s'éteint tout à fait.

[…]
Et les rêves ? (on est même totalement paralysé‑e pendant les rêves… plus de sens, excepté ceux du rêve)

Tu confond peut‑être l’esprit et la conscience. D’ailleurs tu parles d’esprit là où les religieux parlent d’âme, et donc plus précisément, tu confonds peut‑être l’âme et la conscience.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Et les rêves ? (on est même totalement paralysé‑e pendant les rêves… plus de sens, excepté ceux du rêve)

Tu confond peut‑être l’esprit et la conscience. D’ailleurs tu parles d’esprit là où les religieux parlent d’âme, et donc plus précisément, tu confonds peut‑être l’âme et la conscience.

C'est que dans la philosophie classique, depuis l'époque de Platon en fait, l'âme était identifiée à la conscience... Plusieurs croyants en sont encore là. Difficile de concevoir une âme qui survit à la mort, mais qui n'a aucune perception et aucune volonté... On se demande ce que ferait une telle âme. Attendre la résurrection?

Il reste que l'anthropologie biblique est plus compliquée que ça. La Bible n'est pas dualiste comme l'est Platon ou Descartes.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
C'est que dans la philosophie classique, depuis l'époque de Platon en fait, l'âme était identifiée à la conscience... Plusieurs croyants en sont encore là. Difficile de concevoir une âme qui survit à la mort, mais qui n'a aucune perception et aucune volonté... On se demande ce que ferait une telle âme. Attendre la résurrection?
[…]
Tu es passé trop vite sur ma première phrase : « et les rêves ? »
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
En fait je dois nuancer.

Chez Aristote, l'âme, c'est le principe organisateur et vital de l'être vivant, qui autrement ne serait pas une individualité unifiée et fonctionnelle.

Dans ce sens, Aristote accorde une âme à tous les animaux et même aux plantes. Cependant, Aristote dit que cette âme est mortelle.

Mais ce philosophe pense aussi que l'être humain, unique en son genre, a quelque chose de plus que les animaux : il a un intellect. Aristote semble dire que l'intellect a une autre origine que l'âme animale et végétale, mais sa pensée n'est pas claire sur ce point. On ne sait pas non plus si Aristote accordait l'immortalité à cet intellect, mais c'est possible. Il s'agit cependant d'une pensée rationnelle pure sans images ou mémoire sensorielle.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Tu es passé trop vite sur ma première phrase : « et les rêves ? »

Si je comprends bien ton objection, je te dirais simplement que dans la perspective empiriste qui est celle de Voltaire, les rêves présupposent que les sens ont collecté des images, des sons, des sensations, et les rêves consistent simplement à réorganiser ce stock d'images de façon créative.

Si on supposait un esprit déconnecté des sens depuis la conception, il ne rêverait pas.
 

farid_h

<defunct>
Contributeur
Bonjour :timide:

Voici un poème de Voltaire cité par La Mettrie :

Est-ce là le Rayon de l'Essence Suprême?
Que l'on nous peint si lumineux?
Est-ce là cet Esprit survivant à nous-même?
Il naît avec nos sens, croît, s'affaiblit comme eux :
Hélas! il périra de même.

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@UNIVERSAL
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@farid_h
@ienouchka

:joueur:
Cette fameuse lumiere au bout du tunnel n'est-elle finalement que celle d'un train qui s'approche a grande vitesse?

P.S. Merci pour le poeme. :) T'es en mode meditation ces derniers jours. Tout va bien?
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Cette fameuse lumiere au bout du tunnel n'est-elle finalement que celle d'un train qui s'approche a grande vitesse?

P.S. Merci pour le poeme. :) T'es en mode meditation ces derniers jours. Tout va bien?

Oui ça va. Ça fait une douzaine d'années que je m'intéresse à la philo, depuis que j'ai eu un cours avec un bon prof... même si je suis un simple amateur (je fuis les philosophes trop intellectuels pour mon petit cerveau, les Heidegger, Derrida et compagnie, très peu pour moi!).

Et toi ça va?
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
La philo, c'est interessant... en petites doses. :)

Merci, ca va. Je suis un peu fatigue, mais je crois que c'est a cause du Ramadan. :p

Ben j'en lis pas mal, mais c'est moi qui décide quels auteurs je lis.

Si tu vis en Europe ou au Maroc, je te comprends d'être fatigué à cette heure-ci. :D
 

Jiimmy

Vergissmeinnicht
Ben l'argument de Voltaire est simple sous son vocabulaire du 18e siècle : l'esprit est, comme le montre l'expérience, dépendant des organes des sens, à tel point que sans eux ils n'aurait aucune pensée (Voltaire nie les idées innées). De même, quand les organes des sens se gâtent, par la maladie, la fatigue, l'ivresse, les privations, le vieillissement, et ainsi de suite, l'esprit s'affaiblit corrélativement. Donc il est logique de faire un pas de plus et de penser que quand l'organe est détruit à la mort, l'esprit s'éteint tout à fait.

Mais il s'agit d'un raisonnement sur des probabilités. On ne peut pas, dans ce domaine, arriver avec des démonstrations. Je ne dirai pas à un croyant en train de mourir qu'il peut être certain que c'est le néant qui l'attend. Il peut toujours raccrocher sa foi à une faible mais irréductible probabilité de survie, à un miracle par exemple. ;)

Par contre, les certitudes absolues avec lesquelles certains croyants professent leurs croyances en l'immortalité et au paradis me rendent quelque peu inconfortable. Je ne trouve pas que pareil dogmatisme, pareille rigidité de la pensée, soit quelque chose de sain.

Je suis bien placé pour en parler, car j'ai été confronté à cela dernièrement, ayant perdu mon père en octobre. J'ai entendu plusieurs fois ce genre de pensées consolatrices dans mon entourage ou chez les religieux qui faisaient les cérémonies. Je veux bien qu'un enterrement religieux ne soit pas le lieu où tenir un débat métaphysique, mais quand même... :(
Est-ce réellement l'esprit qui s'affaiblit corrélativement aux maux qui touchent le corps ou ne seraient-ce que ses moyens d'expression qui s'affaibliraient en réalité.
Par-exemple, lorsque le corps est frappé par la maladie, les privations, la fatigue et/ou l'ivresse, est-ce mon esprit qui diminue également en étant limité proportionnellement aux dégâts infligés sur le corps (ce qui voudrait dire que l'esprit et le corps sont de la même essence) ou, en réalité, mon esprit demeure t-il intact, disposant de l'intégralité de ses moyens mais serait-ce uniquement mon corps qui m'empêcherait, par son état, d'y avoir pleinement usage et/ou de pleinement "l'exprimer aux gens".

Dans cette optique, l'esprit ne diminuerait pas proportionnellement à la dégradation du corps (ni n'augmenterait proportionnellement au renforcement des capacités corporelles) mais, au contraire, augmenterait "ses capacités" au fil du temps tout en existant parallèlement au corps qu'il transcenderait. Son accès et/ou son "expression" (et non sa "puissance") seraient déterminés par l'état du corps.

Plus mes facultés corporelles seront diminuées, moins j'y aurai accès aisément et/ou moins je serai en capacité de "l'exprimer auprès des gens". Ainsi, le malade, la personne âgée, la personne ivre, la personne fatiguée, la personne souffrant de malnutrition ne seraient pas en capacité moindre de réflexion, d'analyse, de formulation d'idées que la personne dans un état corporel parfait mais, en fonction de la gravité des diminutions qui frapperaient leurs capacités corporelles, seraient plus ou moins dans l'incapacité d'avoir un accès total à leur esprit et/ou de pouvoir lui donner un vecteur d'expression idoine. De même, une personne aveugle et muette (mais non sourde), disposerait-elle d'un esprit moindre comparé au mien du simple fait que ses capacités d'interaction avec le monde extérieur seraient plus faibles que les miennes ou alors ses diminutions corporelles n'impacteraient-elle que sur la capacité d'expression de son esprit, sa faculté à nous transmettre le produit de celui-ci sans n'avoir aucune incidence sur la puissance de celui-ci.

Ainsi, l'esprit pourrait perdurer après la mort. Pour ce qui est des certitudes, certes le doute est parfois nécessaire afin d'évoluer, d'apprendre de ses erreurs, de renforcer ses capacités, de chasser les idées fausses et/ou de se conforter dans nos idées vraies mais bien des croyants ne se posent même plus la question en ce qui concerne la continuité de l'esprit après la mort. Pour eux, il est tout aussi évident que l'esprit perdure après la mort physique qu'il est évident pour toi que le corps finira par mourir un jour (questionnement qui ne peut même plus traverser ton esprit tellement il t'apparaît comme allant de soi).

Partant de là, leur dogmatisme n'est pas malsain dans le sens où il n'est mu que par des mécanismes cognitifs parfaitement rationnels. On affirme, avec précaution, lorsqu'il existe un doute, fut-il minime, dans notre esprit concernant la validité de l'affirmation que l'on s'apprête à faire mais lorsque aucune parcelle de doute ne subsiste en nous, l'on affirme alors "aveuglément" sans même penser qu'il faudrait peut-être réfléchir à la réelle pertinence de cette affirmation.

Ps: Je suis malade donc soit j'ai plus de mal à réfléchir car la douleur, la fatigue m'en empêchent, m'empêchent de me concentrer parfaitement soit (ou les deux) je réfléchis aussi bien qu'auparavant, je suis autant conscient qu'avant mais la maladie m'empêche d'exprimer mes réflexions, de montrer ma conscience.
 
Dernière édition:

Jiimmy

Vergissmeinnicht
Désolé si ce n'est pas clair ce que je dis mais c'est parfois un exercice difficile que de donner forme à une pensée.
 
Dernière édition:

Jiimmy

Vergissmeinnicht
Mais du coup comment tu vois les choses ?
Pour toi, ou est ton Papa ? Il n'a plus aucune forme d'existence autre que celle de la pensée des gens ?

C'est sans doute naif comme question mais je crois que je déprimerais grave si je pensais qu'une fois la mort arrivée, c'était le néant, on disparaissait à jamais comme si on n'avait jamais existé. Je crois que je tournerais mal et ferais tout un tas de choses pour donner un sens, différent, de celui actuel, à ma vie. Peut-être que je serais beaucoup plus dans la recherche du plaisir et m'autoriserait bien des choses que je m'interdis actuellement.


Au final, qu'est-ce qui te motive au quotidien ? Quel est ton but, quel sens entends-tu donner à ton existence ?

Désolé de toutes mes questions mais j'aimerais réellement appréhender les mécanismes de pensées d'une personne qui pense que le néant succède à la mort.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Désolé si ce n'est pas clair ce que je dis mais c'est parfois un exercice difficile que de donner forme à une pensée.

Ce que tu dis est assez clair et tu n'es pas le premier à t'engager dans cette voie. En somme le cerveau serait un instrument de l'esprit (ou, si on préfère, du "moi"). Un instrument certes essentiel à la pensée dans sa condition incarnée, mais qui n'entraîne pas l'anéantissement de celui qui s'en sert quand il se brise.

C'est comme écrire un message sur ce forum. Cela n'est possible que par un ordinateur, et pourtant ce n'est pas l'ordinateur qui génère le message, mais l'usager, et si l'ordinateur se brise, l'usager n'en est pas affecté le moins du monde dans son intelligence, ses idées...

Le problème que je vois avec cette sorte de dualisme, c'est qu'il s'agit finalement d'affirmations gratuites. Qu'Est-ce que ce moi souverain qui n'est pas affecté par les problèmes physiques? Manifestement, je n'ai aucune expérience de cela. Par exemple quand je suis fatigué, j'ai conscience que tout mon être est fatigué, pas seulement une partie matérielle... Et une personne en crise de folie a des pensées délirantes au plus intime de sa conscience, ce n'est pas seulement une partie superficielle de son psychisme qui est affectée. La personne sourde et muette, mais normalement intelligente, a conscience de penser normalement, bien qu'elle ne puisse communiquer adéquatement. Mais dans les perturbations du cerveau, la conscience est affectée à sa racine. S'il y a malgré cela une entité au-delà de la conscience empirique, qui n'est pas atteinte par les orages électrochimiques du cerveau, une telle entité est parfaitement inconnue, c'est un simple postulat.

Ce dualisme n'est pas incohérent avec les faits, mais c'est moins plausible que le matérialisme, en ce sens que le matérialisme se déduit plus naturellement et plus directement des simples faits. En revanche, le dualisme exige un surplus d'hypothèses auxiliaires non vérifiées pour expliquer les mêmes faits que le matérialisme. Cela ne signifie pas que le matérialisme est nécessairement vrai, mais il est plus rationnel que le dualisme, du moins je crois.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Mais du coup comment tu vois les choses ?
Pour toi, ou est ton Papa ? Il n'a plus aucune forme d'existence autre que celle de la pensée des gens ?

C'est sans doute naif comme question mais je crois que je déprimerais grave si je pensais qu'une fois la mort arrivée, c'était le néant, on disparaissait à jamais comme si on n'avait jamais existé. Je crois que je tournerais mal et ferais tout un tas de choses pour donner un sens, différent, de celui actuel, à ma vie. Peut-être que je serais beaucoup plus dans la recherche du plaisir et m'autoriserait bien des choses que je m'interdis actuellement.


Au final, qu'est-ce qui te motive au quotidien ? Quel est ton but, quel sens entends-tu donner à ton existence ?

Désolé de toutes mes questions mais j'aimerais réellement appréhender les mécanismes de pensées d'une personne qui pense que le néant succède à la mort.

Je ne sais pas où est mon père. Parfois je prie pour lui, mais honnêtement, je doute qu'il ait survécu à la mort, ou en tout cas, s'il a survécu, je doute qu'il ait les mêmes capacités qu'il avait quand il était au meilleur de sa forme. À moins que Dieu le maintienne miraculeusement conscient. Mais là on est dans le monde de l'inconnu et du rêve.

La perspective du néant ne dérange pas plus que ça la plupart des athées, qui demeurent des gens normaux, capables de moralité. En fait certains philosophes antiques donnaient des conseils de sagesse fort pertinents tout en niant l'au-delà, ou en tout cas en ne se basant pas sur cela pour vivre. Même Épicure, caricaturé comme un jouisseur, menait une vie austère et réglée. Et que dire de l'Ecclésiaste (Qohélet) dans la Bible? Mais l'auteur de référence demeure Aristote, selon qui une vie réglée par les vertus est finalement plus heureuse ici-bas qu'une vie d'intempérance et de crimes.
 
C'est sans doute naif comme question mais je crois que je déprimerais grave si je pensais qu'une fois la mort arrivée, c'était le néant, on disparaissait à jamais comme si on n'avait jamais existé.
Oui c'est un peu naïf parce qu'un athée va penser l'inverse: c'est la mort qui donne du sens à notre vie, qui la rend précieuse, unique, exceptionnelle. Si notre vie n'est qu'un entrainement pour une autre vie dans l'au-delà, bof bof...Et puis l'éternité est nettement plus angoissante que la mort si l'on y pense...(le croyant évite de le faire d'ailleurs et botte en touche style "ça nous dépasse").

Je crois que je tournerais mal et ferais tout un tas de choses pour donner un sens, différent, de celui actuel, à ma vie.
Une illusion que semblent partager de nombreux croyants: sans Dieu, je ferai le mal...Or il n'y a pas besoin de Dieu pour faire le bien. Essayer de bien se comporter c'est le seul moyen pour vivre ensemble. Une société comme la société suédoise, avec environ 90% d'athées ne me parait pas sombrer dans le chaos...

Peut-être que je serais beaucoup plus dans la recherche du plaisir et m'autoriserait bien des choses que je m'interdis actuellement.
Certainement. Comme par exemple faire l'amour avec une femme qui t'aime et que tu aimes en dehors des liens du mariage. Tu te l'interdis pour des raisons religieuses (qui à mon avis sont, sur ce sujet, déconnectées des réalités des sociétés modernes...)
j'aimerais réellement appréhender les mécanismes de pensées d'une personne qui pense que le néant succède à la mort.
Je suis devenu athée à 15 ans. Ce n'est pas du jour au lendemain. je me suis d'abord posé la question "Comment une intelligence supérieure comme Dieu pourrait rejeter un athée qui a essayé de faire le bien, ou en tous cas, n'a pas fait de mal?"
J'imaginais Dieu jugeant un croyant et un athée (à 15 ans on imagine tout):
Dieu à l'athée: "Tu as fait de ton mieux...tu n'as pas volé, tué, violé etc. et tout ça sans espérer une récompense finale, sans peur d'une punition. Tu es méritant MB...Mon verdict: Zou! Case paradis pour toi."
Dieu au croyant: "Tu as fait de ton mieux...tu n'as pas volé, tué, violé etc. mais tout ça par crainte de l'enfer et dans l'espoir du paradis. Tu as fait l'âne qui avance tantôt par peur du bâton, tantôt pour manger la carotte. C'est décevant. Que faire de toi?"

Cette certitude que j'avais qu'il était plus moral, plus méritant, de faire le bien sans espérer de récompense, a fait que très vite la figure de Dieu m'ait apparue comme le père Noel des grands, un personnage pour société infantiles. Et une fois la figure de Dieu éliminée, la vision du paradis, et donc de la vie éternelle disparaît.
Et donc très jeune, cette disparition m'a poussé à me concentrer sur la vie quotidienne, à regarder des moments très simples (par exemple un repas en famille) comme des moments précieux, qui ne reviendront plus. Il y a une sorte de spiritualité du quotidien à tenter de consommer de l'immédiat.
 
Une vie éternelle est aussi effrayant que le néant si ce n'est plus, malgré que je sois croyants j'ai bien du mal à imaginer Dieu envoyer 90% des êtres humains en enfer et les 10 autres pourcents au Paradis éternellement pour les deux groupes se sera horrible :( je préfère croire que Dieu a tout préparer et qu'il nous suprendra du bon côté quel que soit notre croyances. C'est faux que de dire que la foi en Dieu nous préserve de commettre le Mal, la majorité des non croyants sont des gens respectable :)

Ps: même si je crois en une vie après la mort, si je devais me tromper et rejoindre le néant je n'en ai absolument pas peur, mais c'est surtout de voir mes proches disparaître qui me terrifie :/
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Ps: même si je crois en une vie après la mort, si je devais me tromper et rejoindre le néant je n'en ai absolument pas peur, mais c'est surtout de voir mes proches disparaître qui me terrifie :/

Good point. C'est ici que l'athéisme déçoit et frustre. Certains athées n'ont pas peur du néant... mais voir disparaître leurs proches pour toujours? :desole:
 
Bonjour :timide:

Voici un poème de Voltaire cité par La Mettrie :

Est-ce là le Rayon de l'Essence Suprême?
Que l'on nous peint si lumineux?
Est-ce là cet Esprit survivant à nous-même?
Il naît avec nos sens, croît, s'affaiblit comme eux :
Hélas! il périra de même.

***

@UNIVERSAL
@Hibou57
@farid_h
@ienouchka

:joueur:
Preuve s'il en fallait que le sieur Arouet était athée.
Je ne savais pas qu'il avait écrit des poèmes.
 
Chez Aristote, l'âme, c'est le principe organisateur et vital de l'être vivant, qui autrement ne serait pas une individualité unifiée et fonctionnelle...............
Mais ce philosophe pense aussi que l'être humain, unique en son genre, a quelque chose de plus que les animaux : il a un intellect. .............. Il s'agit cependant d'une pensée rationnelle pure sans images ou mémoire sensorielle.

C'est la différence entre ψυχή et νόος, non?
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Eh ben!
Quel lyrisme! On dirait du Hugo avant l'heure! Même facilité à manier les alexandrins!
Finalement, il était peut-être pas si athée que ça...

Ceci dit, ça ne fait que 2500 ans qu'on se pose les mêmes questions, en prose ou en vers! Et on n'a pas beaucoup avancé depuis.

Merci de cette découverte en tout cas! ;)

Aligner des alexandrins, ce n'est pas si difficile, j'en ai fait beaucoup dans ma jeunesse, mais le vrai problème est de leur donner une touche de génie, une splendeur, une élégance dont seuls les Grands sont capables.
 
la peur du néant
j'ai appris durant mon voage aux usa que tous ceux qui se sont suicidés en se jetant du Golden Gate bridge l'ont fait en sautant vers la baie de la ville mais jamais vers le large. Est ce pour que leur corps soit récupéré et ne soit pas perdu dans le large. De meme je connais des athés marocains qui ont émis le souhait d'etre enterrés apres leur mort au bled pres de leurs parent mais pas en ville ou ils seront "perdus" d'apres leurs dire
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB
Bonjour

Voici un poème de Voltaire cité par La Mettrie :

Est-ce là le Rayon de l'Essence Suprême?
Que l'on nous peint si lumineux?
Est-ce là cet Esprit survivant à nous-même?
Il naît avec nos sens, croît, s'affaiblit comme eux :
Hélas! il périra de même.

***

@UNIVERSAL
@Hibou57
@farid_h
@ienouchka
Salam El Capitano Ebion :)
Je le trouve drôle ton poème ^^
Tu diras à Voltaire, que la mort c'est la réponse à nos questions.
 

farid_h

<defunct>
Contributeur
Good point. C'est ici que l'athéisme déçoit et frustre. Certains athées n'ont pas peur du néant... mais voir disparaître leurs proches pour toujours? :desole:
On n'a pas besoin d s'accrocher a des mythes pour trouver de la consolation dans ces cas. Nos proches continuent de vivre dans nos memoires et nos coeurs tant qu'on se souvient d'eux. Ils et elles auront toujours une place privilegiee dans nos coeurs. La vie n'est qu'une reaction biochimique qui finit forcement par s'epuiser. Il n'y a rien apres la mort. La seule chose qui survit sont les souvenirs des vivants.
 
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