Aux portes de Paris, le marché de la misère

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Aux portes de Paris, le marché de la misère
Créé le 10.05.10 à 06h06
Mis à jour le 10.05.10 à 08h16 | 13 commentaires Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer | Recommandez cet article Envoyer par mail | Partager sur Facebook Tweetez cet article Buzzer sur Yahoo! Buzz
Selon la police, 3000 stands s'installent chaque week-end près de la porte de Montreuil./ S. POUZET / 20 MINUTESSOCIAL - Riverains et commerçants de la porte de Montreuil manifestent contre la «sauvette»...

«Voilà ce qu'est devenu notre quartier.» Sur le balcon de Lydie, porte de Montreuil (20e), une banderole annonce la couleur. Les riverains sont exaspérés par les vendeurs à la sauvette. Avec les commerçants du quartier, ils manifesteront aujourd'hui leur ras-le-bol.

Le phénomène, en marge des puces, a pris cette année une ampleur sans précédent avec trois mille stands entre l'avenue de la porte de Montreuil et le périphérique, selon les chiffres de la police. Sur des tapis ou des cartons, les plus fortunés vendent de la contrefaçon. Les autres, tout et n'importe quoi. Chaussures, vêtements, téléphones portables et même du dentifrice. Autant d'objets souvent «tombés du camion» ou trouvés dans des poubelles (lire l'encadré).

Trottoirs et chaussées impraticables

«Ça nous a tués.» David a trois magasins dans le quartier. Il assure avoir perdu 35 % de son chiffre d'affaires cette année. «A la sauvette, tout est moins cher», explique-t-il. Ce marché de la misère fait aussi fuir la clientèle. Du samedi au lundi, trottoirs et chaussées deviennent impraticables. «Ils bloquent l'accès, il y a des vols et c'est sale. Résultat, les gens font demi-tour», raconte Annie, vendeuse de vêtements aux puces.

Même agacement côté riverains. «C'est infernal, soupire Mustapha. Le week-end, on n'invite même plus nos amis.» Un vendeur est installé devant sa porte. Il est impossible de passer, à moins d'enjamber son stand. De sa fenêtre, une vieille dame fait signe. Elle n'est pas sortie depuis deux jours. Comme tous les week-ends.

«C'est devenue une pourriture cette porte de Montreuil», s'énerve Lydie. Trois policiers arrivent. Ils font remballer «les sauvettes » et écoutent les doléances de chacun. Les vendeurs attendent avec leurs sacs sur le trottoir d'en face. Les agents repartent. En une minute, tout est de nouveau en place. Commerçants et riverains jurent qu'ils finiront par «se faire justice eux-mêmes». «Ça va se terminer à coups de batte», siffle l'un d'eux. « Nous aussi, on est dans la *****, se défend Mehal. Il faut bien que l'on mange. »

Pauline Théveniaud


Poubelles

De nombreux commerçants l'assurent, certains vendeurs à la sauvette «font les poubelles et revendent ce qu'ils y ont trouvé». La journaliste de 20 minutes en a eu la preuve. Vendredi, après avoir trié son surplus de vêtements, elle jette ce qui n'intéressera pas les associations caritatives. Dimanche, sa chemise de nuit et sa ceinture sont vendues deux euros pièce sur un stand clandestin de la porte de Montreuil. Un de ses rideaux fait quant à lui office d'étal.
 
C'est délicat comme probléme, on peux comprendre l'agacement des riverains, d'un autre côté, des gens essayent de survivre comme ils peuvent(c'est toujours mieux que de voler)
la crise n'a pas arrangé les choses.

je ne sais pas trop ce qu'il faut en penser mais les deux points de vue sont compréhensibles.

Le mieux serait sans doute que la municipalité désigne un "organisateur"qui se met d'accord avec les riverains sur les horaires et les emplacements afin que tout le monde trouve son compte!
 
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