Portrait: voyage avec une taxi woman

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Elle s’appelle Mounia Fakir et elle conduit un petit taxi depuis une dizaine d’années. La quarantaine bien entamée, cette mère célibataire habite à Hay Mohammadi et vit avec ses deux enfants et sa mère.

Il va de soi que c’est elle qui subvient à leurs besoins. Chaque jour que Dieu fait, à 7h du matin, elle est déjà au volant, à la recherche d’une clientèle diversifiée. Hommes, femmes, jeunes, étudiants à déposer devant l’école, ou à leur travail. En matière de ponctualité, elle n’a pas besoin de consignes : Mounia travaille de son propre chef et connaît parfaitement la valeur du temps. «Premier venu, premier servi. Voilà comment ça fonctionne entre conducteurs de taxis», souligne-t-elle. Elle revient vers 12h30 pour déjeuner et faire la prière. Puis elle reprend son circuit à 14h00 pour finir sa journée vers 17h00. «Une journée de travail me fait gagner entre 250 DH et350 DH. Parfois beaucoup moins quand c’est une période de vacances ou durant les jours fériés», explique Mounia. En déduisant les charges quotidiennes de carburant (75 à 80 DH/j) et d’entretien du véhicule, Mounia arrive à sauvegarder une centaine de dirhams par jour, qui lui permet, tant bien que mal, de subvenir aux besoins de sa famille. «Le métier en lui-même exige beaucoup de patience.

D’ailleurs, il semble fait uniquement pour les hommes, vu les multiples contraintes auxquelles les conducteurs de taxis peuvent faire face. Rien que le fait de circuler en plein Casablanca exige des nerfs en acier», explique la taxi driver. Ces difficultés ne se limitent pas aux bouchons lors des heures de pointe dans certains secteurs de la ville, où il devient impossible de circuler, il s’agit également de satisfaire une clientèle qui a l’habitude d’avoir un homme au volant et qui rechigne toujours à accepter qu’une femme soit chauffeur de taxi. «Parfois, je refuse d’atteindre certaines zones par crainte pour ma sécurité. Certains clients peuvent en être agacés, et c’est normal. Mais la plupart comprennent et compatissent», confie Mounia. Entre-temps, le voyage avec cette dame au volant de son taxi s’avère agréable. A bord, on constate tout de suite que le véhicule est très bien entretenu et plus propre. Signe d’une touche exclusivement féminine. Quant à sa conduite, elle est plus calme et plus prudente que celle des chauffeurs de taxis ordinaires.

Une femme qui «vit» d’un taxi, un vrai challenge......

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