Poursuivi au Maroc, réfugié en Espagne et bloqué à la frontière française

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AncienMembre

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Le journaliste Ali Amar a dû quitter le Maroc après la fermeture du Journal Hebdomadaire, qu'il avait co-fondé. Harcelé par la justice marocaine et menacé d'une peine de prison, il raconte son exil en Espagne, et sa volonté de rejoindre la France.


Les ennuis continuent pour le journaliste marocain Ali Amar. Le 27 janvier, le Journal Hebdomadaire, titre phare de la presse indépendante du royaume, est placé en liquidation judiciaire. Une «mort programmée, résultat d'un processus d'asphyxie financière du pouvoir», dénonçait alors Ali Amar. Mais depuis, la situation s'est dégradée pour le co-fondateur du Journal, auteur d'un livre critique sur Mohammed VI, qui a dû quitter son pays début février. Désormais réfugié en Espagne, il explique sa situation et confie sa volonté d'obtenir un visa pour rejoindre la France.

Après la fermeture du Journal Hebdomadaire, vous avez à votre tour été inquiété ?

La justice marocaine a décidé d'étendre la liquidation judiciaire aux personnes physiques dès le 28 janvier [leurs biens peuvent être saisis, ndlr]. En l'occurrence, aux deux journalistes fondateurs du Journal, Aboubakr Jamaï et moi-même. C'est une décision évidemment politique. La raison ? Le retour au Maroc de Jamaï et de ses violents éditoriaux contre le régime, et une certaine volonté de vengeance contre moi après la parution de mon livre, interdit au Maroc.

Votre patrimoine personnel a donc été touché ?

La décision de la justice marocaine a été traduite avec une rapidité étonnante quand on connaît la bureaucratie du royaume. Mes comptes bancaires ont été saisis, ainsi que mes biens personnels – maison et véhicule – et mes actions dans une société de graphisme. En trois jours, ma vie a basculé. J'ai senti que l'administration avait la volonté d'aller jusqu'au bout, que si je n'avais pas la possibilité de payer les dettes du journal, il y avait un risque que j'aille en prison. Une peine de deux ans ferme est possible, selon les accusations formulées par la justice. C'était une stratégie mûrie par le régime pour étouffer une voix indépendante. Le pouvoir s'est assis sur la loi, et a manipulé l'opinion publique pour nous faire passer pour des patrons voyous.

Comment avez-vous décidé de quitter le Maroc?

J'avais un visa de trois ans pour la France, mais il était expiré. N'ayant pas le temps matériel de suivre la procédure normale, je me suis rabattu sur le consulat espagnol où j'avais des entrées. J'ai obtenu un visa de quatre jours seulement. J'ai atterri à Paris le 4 février. Mon objectif n'était pas d'aller en Espagne, mais comme je ne voulais pas rester en situation irrégulière en France, j'ai rejoint Madrid. On m’a donné une «autorisation de résidence temporaire pour circonstances exceptionnelles pour raisons humanitaires», d'une durée de trois mois, non renouvelable. Elle arrive à expiration le 8 mai, mais ne fait pas office de carte de séjour.

C'est-à-dire ?

Les autorités consulaires françaises à Madrid m'ont indiqué qu'ils ne connaissaient pas ce document, et qu'il n'était pas reconnu comme un titre de résidence en Espagne ou un titre de séjour équivalent à un visa Schengen. Je risque donc d'être refoulé de France en cas de contrôle aux frontières ou sur le territoire. Je ne suis pas hispanophone, mes seuls moyens de subsistance – les ventes de mon livre – sont en France, mais je ne veux pas être en situation irrégulière. Le consulat m'a promis une réponse d'ici une semaine, mais je n'ai toujours pas de nouvelles du quai d'Orsay.

Quel est votre état d'esprit actuellement ?

Je suis assez démoralisé car je me retrouve dans un no man's land juridique assez incompréhensible du point de vue de l'espace européen. Cela fait 30 ans que je viens régulièrement en France, ça a un goût amer d'en arriver là. Mon objectif est bien évidemment de retourner au Maroc, mais c'est pour l'instant impossible, je n'ai aucun moyen d'y vivre dignement. Je trouve aussi cette situation assez désolante au moment où l'Union européenne et le Maroc négocient à Grenade du futur statut avancé marocain. Pierre Lellouche (le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes, ndlr) et Moratinos, le ministre espagnol des Affaires étrangères, y ont salué les avancées démocratiques du Maroc. Je trouve cette attitude extrêmement complaisante.

Source: http://www.liberation.fr/monde/0101...en-espagne-et-bloque-a-la-frontiere-francaise
 
Le journaliste Ali Amar a dû quitter le Maroc après la fermeture du Journal Hebdomadaire, qu'il avait co-fondé. Harcelé par la justice marocaine et menacé d'une peine de prison, il raconte son exil en Espagne, et sa volonté de rejoindre la France.


Les ennuis continuent pour le journaliste marocain Ali Amar. Le 27 janvier, le Journal Hebdomadaire, titre phare de la presse indépendante du royaume, est placé en liquidation judiciaire. Une «mort programmée, résultat d'un processus d'asphyxie financière du pouvoir», dénonçait alors Ali Amar. Mais depuis, la situation s'est dégradée pour le co-fondateur du Journal, auteur d'un livre critique sur Mohammed VI, qui a dû quitter son pays début février. Désormais réfugié en Espagne, il explique sa situation et confie sa volonté d'obtenir un visa pour rejoindre la France.

Après la fermeture du Journal Hebdomadaire, vous avez à votre tour été inquiété ?

La justice marocaine a décidé d'étendre la liquidation judiciaire aux personnes physiques dès le 28 janvier [leurs biens peuvent être saisis, ndlr]. En l'occurrence, aux deux journalistes fondateurs du Journal, Aboubakr Jamaï et moi-même. C'est une décision évidemment politique. La raison ? Le retour au Maroc de Jamaï et de ses violents éditoriaux contre le régime, et une certaine volonté de vengeance contre moi après la parution de mon livre, interdit au Maroc.

Votre patrimoine personnel a donc été touché ?

La décision de la justice marocaine a été traduite avec une rapidité étonnante quand on connaît la bureaucratie du royaume. Mes comptes bancaires ont été saisis, ainsi que mes biens personnels – maison et véhicule – et mes actions dans une société de graphisme. En trois jours, ma vie a basculé. J'ai senti que l'administration avait la volonté d'aller jusqu'au bout, que si je n'avais pas la possibilité de payer les dettes du journal, il y avait un risque que j'aille en prison. Une peine de deux ans ferme est possible, selon les accusations formulées par la justice. C'était une stratégie mûrie par le régime pour étouffer une voix indépendante. Le pouvoir s'est assis sur la loi, et a manipulé l'opinion publique pour nous faire passer pour des patrons voyous.

Comment avez-vous décidé de quitter le Maroc?

J'avais un visa de trois ans pour la France, mais il était expiré. N'ayant pas le temps matériel de suivre la procédure normale, je me suis rabattu sur le consulat espagnol où j'avais des entrées. J'ai obtenu un visa de quatre jours seulement. J'ai atterri à Paris le 4 février. Mon objectif n'était pas d'aller en Espagne, mais comme je ne voulais pas rester en situation irrégulière en France, j'ai rejoint Madrid. On m’a donné une «autorisation de résidence temporaire pour circonstances exceptionnelles pour raisons humanitaires», d'une durée de trois mois, non renouvelable. Elle arrive à expiration le 8 mai, mais ne fait pas office de carte de séjour.


Quel est votre état d'esprit actuellement ?

Je suis assez démoralisé car je me retrouve dans un no man's land juridique assez incompréhensible du point de vue de l'espace européen. Cela fait 30 ans que je viens régulièrement en France, ça a un goût amer d'en arriver là. Mon objectif est bien évidemment de retourner au Maroc, mais c'est pour l'instant impossible, je n'ai aucun moyen d'y vivre dignement. Je trouve aussi cette situation assez désolante au moment où l'Union européenne et le Maroc négocient à Grenade du futur statut avancé marocain. Pierre Lellouche (le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes, ndlr) et Moratinos, le ministre espagnol des Affaires étrangères, y ont salué les avancées démocratiques du Maroc. Je trouve cette attitude extrêmement complaisante.

Source: http://www.liberation.fr/monde/0101...en-espagne-et-bloque-a-la-frontiere-francaise



ali amar est un journaliste respectable, ainsi qu'abou bakr jamai. l'administration marocaine veut etouffer toutes les voix libres de ce pays. la france et l'union européenne qui se declarent des defenseurs des droits de l'homme , saluent les avancées de la democratie au maroc. c'est ça la democratie ?

en fait les européens ferment les yeux sur les agissements du pouvoir marocain , parcequ'il execute tout ce qu'ils lui demandent. mais attention cette politique finira par leur exploser a la figure.et Dieu est juste et grand.
 

Nation

arryaz
ali amar est un journaliste respectable, ainsi qu'abou bakr jamai. l'administration marocaine veut etouffer toutes les voix libres de ce pays. la france et l'union européenne qui se declarent des defenseurs des droits de l'homme , saluent les avancées de la democratie au maroc. c'est ça la democratie ?

en fait les européens ferment les yeux sur les agissements du pouvoir marocain , parcequ'il execute tout ce qu'ils lui demandent. mais attention cette politique finira par leur exploser a la figure.et Dieu est juste et grand.

on est en train de revenir depuis l'année 2009 exatement aux heures sombres des années de plombs, il manque plus que les massacres ......
 

JebliFier

Blad Jbala , mon Pays
on est en train de revenir depuis l'année 2009 exatement aux heures sombres des années de plombs, il manque plus que les massacres ......

Les massacres viendront , mais vraiment depuis l arrivée au pouvoir des féssistes et leur clique on retourne en arrière j espere que ca s arretera faut des hommes politique courageux qui veulent travailler pour le peuple et changer cette constitution taillée sur mesure pour un homme
 
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