Préférer la générosité des autres à la sienne

Salam,


S'il est vrai que nos politiques ont un réel pouvoir pour faire évoluer les choses sur ce sujet, il nous incombe également de ne pas systématiquement nous en remettre à eux afin de nous défausser de nos responsabilités en remettant inlassablement la faute sur le chef.

Nos moyens ne sont pas énormes, du moins comparativement à ceux de nos élites mais nous avons, à notre niveau, nous aussi un certain pouvoir et si nous, le peuple, étions réellement motivés pour que les choses évoluent alors celles-ci progresseraient inéluctablement.

Cependant, nous n'agissons pas nous non plus et demandons plutôt aux autres (notre aristocratie) de le faire pour ne pas à ce que nous ayons à le faire (c'est ainsi plus facile).
Il nous suffirait, si nous le voulions réellement, de ne plus chercher l'isolement à tout prix, à se couper le plus rapidement possible de sa famille en ayant notre "indépendance", notre solitude, notre vie bien à nous et rien qu'à nous et de vivre plus fréquemment, plus longtemps en famille, regroupés entre plusieurs générations (un peu comme au pays) en repensant notre type d'habitat et notre façon de vivre tout en mutualisant nos moyens pour subvenir idéalement à nos besoins de sorte à pouvoir dégager une somme restante qui pourrait, une fois réunie, permettre à chaque foyer d'offrir un toit à un autre foyer qui ne possède pas les moyens d'en disposer.
Car si nos politiques sont incapables d'endiguer ce type de pauvreté (ou plutôt n'ont pas cette volonté), nous nous le pouvons réellement si nous agissons concrètement pour cela (quelle utopie certes).

Mais je conçois bien que cela apparaisse totalement aberrant et que nous ne pourrions consentir à de tels sacrifices afin que d'autres âmes puissent avoir le même privilège que nous. Privilège, somme toute, très basique et qui consiste en la possibilité de pouvoir vivre, de pouvoir dormir sous un toit, au chaud et de ne pas résider dehors comme un animal (encore qu'un chien à la rue pourrait susciter plus d'émotion en nous qu'un humain dans une situation similaire).

Je ne souhaite à personne de connaitre une telle situation mais que l'homme est si miséreux dans sa manière d'être pour ne prendre réellement conscience de la gravité d'une chose qu'après l'avoir vécue, si tant est qu'il ne l'oublie pas rapidement une fois que sa situation aura évolué positivement (Dieu est présent dans nos pensées quand tout va mal mais en sort aussitôt que tout s'améliore).
 
Ce phénomène ne se limite pas au logement mais s'applique dans bien des aspects de notre société, nous blâmons incessamment nos politiques du fait de l'incurie qui les caractérise lorsqu'il s'agit de s'atteler à faire évoluer positivement certaines choses (comme la pauvreté, les soins, les inégalités sociales, le travail etc....) lors même que nous avons un pouvoir que nous n'utilisons pas et que nous ne désirons point utiliser.

Il est toujours plus facile de laisser l'autre tendre la main à celui se situant au sol tout en s'abstenant de le faire, ainsi l'on a bonne conscience car la personne est sauvée sans que cela ne nous ait rien coûté (si ce n'est que nous n'avons pu profiter du bienfait qu'aura récolté celui qui aura apporté son aide).

De même, l'on se défausse régulièrement de ses responsabilités en se convaincant que l'autre est capable d'apporter une aide plus importante, plus précieuse que la nôtre et que le fait qu'il ne le fasse pas (qu'il en ait la volonté ou non) nous libère de nos obligations morales d'entraide et nous permette de ne pas nous sentir concernés par ce devoir qui nous incombe pourtant et dont le non-respect permet la perpétuation de torts que l'on aurait pu corrigés (en partie ou totalement).

Je ne m'exclus guère de ce constat mais il serait peut-être bon que l'on fasse évoluer notre vision et que l'on cesse, en conséquence, de nous contenter de demander à nos dirigeants de se bouger sans faire de même préalablement.
 
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