Première mondiale: ils greffent un coeur artificiel !

Première mondiale: ils greffent un coeur artificiel !
20 Décembre 2013 | 19h02
Un patient souffrant d'insffisance cardiaque a reçu mercredi un coeur artificiel autonome. Il s'agit d'une opération inédite dans le monde !
Un coeur artificiel autonome conçu par la société française Carmat a été implanté mercredi dans la poitrine d'un patient souffrant d'insuffisance cardiaque terminale par une équipe de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. "Cette première implantation s'est déroulée de façon satisfaisante (...). Le patient est actuellement sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille", a ajouté Carmat, en qualifiant cette opération de première mondiale.

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Milamber

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VIB
C'est une première mondiale qui était attendue depuis des années, et une nouvelle étape dans la grande aventure du cœur artificiel français Carmat, dont le premier brevet a été déposé par le professeur Alain Carpentier il y a vingt-cinq ans. Un homme vit, depuis mercredi 18 décembre, avec un cœur entièrement artificiel.
On a appris vendredi que la première implantation chez l'homme de la bioprothèse cardiaque entièrement implantable de Carmat avait été réalisée deux jours plus tôt, à l'hôpital européen Georges-Pompidou (APHP, Paris), par le professeur Christian Latrémouille, chirurgien cardiovasculaire dans cet établissement, et le professeur Daniel Duveau (CHU de Nantes). Le malade opéré, âgé de 75 ans, souffrait d'une insuffisance cardiaque qui avait atteint un stade terminal – menaçant à court terme son pronostic vital.

« Cette première implantation s'est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une circulation normale à un débit physiologique. Le patient est sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille », a indiqué Carmat vendredi 20 décembre dans un communiqué, rendu public juste après la fermeture de la Bourse. Car cette percée médicale est aussi une aventure financière pour la société Carmat, créée en 2008.

Lire aussi l'entretien avec le fondateur de Carmat : « Un marché potentiel de plusieurs milliards d'euros »

« Nous nous réjouissons de cette première implantation, mais il serait bien entendu prématuré d'en tirer des conclusions car il s'agit d'une seule implantation et d'un délai post-chirurgical encore très court », a conclu Marcello Conviti, directeur général de Carmat, dans le même communiqué.

L'hôpital Pompidou est, avec le centre chirurgical Marie-Lannelongue du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) et le CHU de Nantes, l'un des trois sites retenus pour ce premier essai clinique. Initialement, aucune communication n'était prévue à ce stade ultra-précoce. Le secret devait être gardé jusqu'à ce que les quatre malades prévus dans le protocole aient été opérés. Mais le calendrier a été bousculé par une fuite, éventualité quasi inévitable dans un dossier aussi sensible.

UN PROJET AMBITIEUX

Depuis plus de cinquante ans, le défi d'un cœur artificiel, alternative à la greffe cardiaque pour des patients en insuffisance cardiaque terminale, a mobilisé de nombreuses équipes dans le monde. Plusieurs générations de pompes cardiaques se sont heurtées à de nombreux obstacles : défaillances mécaniques, formation de caillots dans la prothèse à l'origine d'accidents thrombo-emboliques… Autant de complications potentiellement mortelles.

Quelques dispositifs d'assistance ventriculaire ont été autorisés, et sont principalement utilisés dans l'attente d'une transplantation cardiaque. Mais leurs performances et leur encombrement sont loin d'être satisfaisants.

Le projet porté par le chirurgien Alain Carpentier depuis les années 1980 est nettement plus ambitieux. L'objectif est celui d'une bioprothèse entièrement implantable mimant le cœur naturel, avec son adaptation à l'effort. Déjà célèbre pour avoir inventé des valves biologiques (issues de tissus animaux) qui permettent d'éviter les problèmes de coagulation des valves métalliques et donc de se passer de médicaments anticoagulants, le professeur Carpentier reprend cette approche pour son cœœur artificiel.

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En 1993, il s'allie avec Jean-Luc Lagardère, PDG de Matra (aujourd'hui filiale d'EADS), séduit par le défi. Un premier prototype est mis au point en 2000 : il pèse 1 900 grammes, soit 6 à 8 fois plus qu'un cœur adulte normal. Progressivement, le volume, le poids et la consommation d'énergie sont optimisés. Le cœur Carmat est implanté chez des veaux. Le prototype actuel pèse environ 900 grammes, ce qui, selon ses concepteurs, le rend compatible avec 70 % des thorax d'homme, et un quart des thorax féminins.
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Un feu vert d'un comité d'éthique pour une première implantation chez l'homme en France est obtenu fin 2011, mais pas grand-chose ne bouge… jusqu'en mai. Carmat fait alors sensation en annonçant avoir obtenu des autorisations de tester sa bioprothèse en Arabie saoudite, en Slovénie, en Pologne et en Belgique.

Lire aussi : Un cœur artificiel made in France délocalisé

Le cours en Bourse bondit, mais la stratégie étonne. Pourquoi ne pas faire les premiers tests en France, où ce fleuron de la technologie et de la recherche a été développé ? La situation est d'autant plus surprenante que des contacts sont noués depuis 2004 avec l'Agence du médicament (Afssaps, devenue ANSM), qui délivre les autorisations d'essais cliniques, et que des équipes chirurgicales françaises sont impliquées dans le projet.

Mais l'ANSM n'a en fait à cette date pas encore donné son feu vert, estimant que « les éléments du dossier n'étaient pas suffisants pour apprécier les conditions de sécurité des patients »… Le spectre d'une délocalisation des premiers essais du cœur français a-t-il joué, ou de nouveaux éléments rassurants ont-ils été fournis par Carmat ? L'Agence du médicament a finalement accordé l'autorisation en septembre.

Vendredi soir, la ministre de la santé Marisol Touraine a salué dans cette première mondiale « une grande fierté pour la France ».

Lire aussi : La prothèse de cœur, un « espoir nouveau » pour Marisol Touraine

Le pari est cependant encore loin d'être gagné. Le cœur artificiel doit maintenant prouver qu'il est bien toléré et qu'il peut améliorer le pronostic vital des malades.

Pour cette première étude dite de faisabilité, « le succès sera notamment évalué par le taux de survie à un mois », indiquait la firme en septembre.

Les patients sont-ils de leur côté prêts à tenter l'aventure d'un cœur biomécanique ? « Beaucoup de greffés du cœur s'imaginent qu'un organe artificiel serait plus facile à gérer psychologiquement qu'un cœur humain, car cela ne fait pas reposer la transplantation sur la mort de quelqu'un. Mais cela soulèvera sans doute bien d'autres interrogations », estime Julien Biaudet, qui a mené une enquête auprès de transplantés cardiaques, dans le cadre de sa thèse de sociologie, soutenue en novembre.

http://www.lemonde.fr/societe/artic...ficiel-implante-sur-l-homme_4338447_3224.html
 

etre2en1

intersex people are cool
VIB
Une bonne nouvelle qui arrive trop tard pour ma mère :(

Elle est décédée 3 jours avant la pose de son " Jarvik 2000 ",
elle était en attente de greffe depuis 2 ans quand elle est morte.
 

nayla2010

In GOD I trust.
VIB
Paix a son âme, mais un cœur c'est conçu pour faire BEAUCOUP plus que battre (une machine).........mais bon mon cœur est bien portant alhamdoullah je changerai de discours si ce n'est plus le cas :)
 
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