La prévention sous-financée à molenbeek

compteblad

PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.dhnet.be/regions/bruxell...financee-a-molenbeek-564e48a33570bccfaf2a161e

La prévention sous-financée à Molenbeek


L’échevine Sarah Turine (Ecolo), en charge des politiques de prévention et de cohésion sociale, lance un cri d’alarme.
" Je lance un cri d’alarme. Il manque aujourd’hui environ une quinzaine de travailleurs sociaux pour permettre à l’ASBL Lutte contre l’Exclusion Sociale à Molenbeek (LES) de remplir toutes ses missions de prévention et de cohésion sociale", a expliqué jeudi Sarah Turine (Ecolo), l’échevine en charge de la Jeunesse, de la Cohésion sociale et du dialogue interculturel.

Alors que les attentats de Paris ont rappelé qu’un phénomène de radicalisation religieuse existait à Molenbeek, certaines zones précarisées de l’entité ne sont couvertes aujourd’hui par aucune maison de quartier, faute de moyens financiers suffisants. Une situation qui handicape grandement le travail des travailleurs sociaux sur le terrain. C’est ce que fait savoir l’édile Ecolo qui lance dès lors un cri d’alarme en direction des autorités fédérales, de la Cocof et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "La commune est sous plan financier et ne peut pas faire davantage. Aujourd’hui, j’ai seulement entendu Charles Michel(MR) (NDLR : le premier ministre) parler de répression, mais je n’ai rien entendu sur la prévention ", déplore ainsi Sarah Turine.

La LES joue à Molenbeek un rôle majeur en matière d’aide aux jeunes et aux familles des milieux défavorisés de la commune. A vec ses maisons de quartier, sa maison des Femmes et quelque 130 travailleurs sociaux, l’ASBL assure à la fois un travail de première et de seconde ligne. Citons notamment la lutte contre le décrochage scolaire et social, la prévention contre les violences, l’accompagnement des primo-arrivants ou encore l’amélioration de la cohésion sociale. "Depuis que je suis arrivée en 2012, j’ai impulsé certaines dynamiques. Je fais en sorte par exemple que les maisons de quartiers deviennent des lieux ouverts à la mixité, ce qui n’était pas du tout le cas avant. L’objectif est d’en faire des maisons pour la communauté. Dans le haut du quartier Maritime (près de la station de métro Ribaucourt), un comité local a récemment demandé à avoir son siège dans la maison de quartier. C’est très bien, c’est vers cela que je veux aller", explique Sarah Turine.

Elle ajoute : "J’ai aussi fait en sorte que les jeunes du quartier Beekkant aient un petit local, ce qui leur a permis d’avoir un lieu pour leurs chansons de rap. Ils ont même installé un petit studio. Depuis lors, les problèmes dans le quartier ont sensiblement diminué."

Reste que , malgré tous ses efforts, l’échevine ne peut pas mener une politique de prévention de qualité dans la commune, faute de moyens financiers à sa disposition. Et de citer un exemple concret : les quartiers Beekkant et Karreveld, qui comptent pourtant plusieurs poches de grande pauvreté, ne disposent d’aucune maison de jeunes sur leur territoire. Une absence qui empêche le travail des éducateurs et ses animateurs sur le terrain.

Une situation qui ne manque pas d’interpeller lorsqu’on sait que le café de Brahim Abdeslam, le terroriste qui s’est fait exploser vendredi à Paris, se trouve rue des Béguines, et donc dans un quartier Karreveld sans politique de prévention digne de ce nom…

"On est totalement en sous-effectif, ce qui signifie que si demain un logement était trouvé dans ce quartier, il me faudrait déforcer les autres antennes de la commune. Du côté de Beekkant, il faudrait également une vraie maison de quartier, mais il n’y a ni la place ni l’argent aujourd’hui", insiste Sarah Turine.
 
Haut