À Tunis ou au Caire, les ambassadeurs français rencontrent ouvertement les chefs intégristes.
Il aura fallu que les *peuples arabes se révoltent pour que le tabou soit enfin levé. Depuis le début de l'été, les diplomates français au Caire à Tunis ou ailleurs au Maghreb n'hésitent plus à rencontrer les leaders des formations intégristes locales, forces incontournables dans le nouveau paysage *politique, hérité des dictatures. Jusqu'alors, outre certaines réticences idéologiques, la France ne tenait pas à offenser les dirigeants égyptiens ou tunisiens, qui avaient fait des islamistes leurs principaux rivaux, quitte à en exagérer la menace sur la stabilité de leur pays.
«Surprenez-nous, on vous surprendra», lança en avril Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, lors d'un colloque, qui réunissait des islamistes du Maghreb. Dans la foulée, le chef de la diplomatie appelait ses ambassadeurs à «élargir le spectre de leurs interlo*cuteurs aux courants islamiques ayant accepté le jeu démocratique et renoncé à la violence».
Au Caire, quelques semaines après, l'ambassadeur Jean Félix-Paganon brisait le tabou en s'entretenant avec *Mohammed Morsi, le chef du parti Liberté et Justice, émanation des Frères musulmans. Il l'a revu depuis dans un cadre élargi à d'autres diplomates occidentaux. «Il s'agit d'un dialogue politique classique avec une formation installée dans le paysage», commente-t-on à l'ambassade de France au Caire, comme s'il fallait minimiser cet aggiornamento. «On demande aux Frères musulmans comment ils voient la transition. Quels sont leurs éléments de programme et leur stratégie électorale», ajoute-t-on. À Tunis, l'ambassadeur Boris Boillon rencontre, lui aussi, régulièrement Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda, au même titre qu'il voit d'autres responsables politiques. Sous la dictature Ben Ali, Ennahda étant interdit, tout diplomate qui parlait avec un responsable islamiste se plaçait hors la loi.
http://www.lefigaro.fr/internationa...-arabe-les-islamistes-ne-sont-plus-bannis.php
Il aura fallu que les *peuples arabes se révoltent pour que le tabou soit enfin levé. Depuis le début de l'été, les diplomates français au Caire à Tunis ou ailleurs au Maghreb n'hésitent plus à rencontrer les leaders des formations intégristes locales, forces incontournables dans le nouveau paysage *politique, hérité des dictatures. Jusqu'alors, outre certaines réticences idéologiques, la France ne tenait pas à offenser les dirigeants égyptiens ou tunisiens, qui avaient fait des islamistes leurs principaux rivaux, quitte à en exagérer la menace sur la stabilité de leur pays.
«Surprenez-nous, on vous surprendra», lança en avril Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, lors d'un colloque, qui réunissait des islamistes du Maghreb. Dans la foulée, le chef de la diplomatie appelait ses ambassadeurs à «élargir le spectre de leurs interlo*cuteurs aux courants islamiques ayant accepté le jeu démocratique et renoncé à la violence».
Au Caire, quelques semaines après, l'ambassadeur Jean Félix-Paganon brisait le tabou en s'entretenant avec *Mohammed Morsi, le chef du parti Liberté et Justice, émanation des Frères musulmans. Il l'a revu depuis dans un cadre élargi à d'autres diplomates occidentaux. «Il s'agit d'un dialogue politique classique avec une formation installée dans le paysage», commente-t-on à l'ambassade de France au Caire, comme s'il fallait minimiser cet aggiornamento. «On demande aux Frères musulmans comment ils voient la transition. Quels sont leurs éléments de programme et leur stratégie électorale», ajoute-t-on. À Tunis, l'ambassadeur Boris Boillon rencontre, lui aussi, régulièrement Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda, au même titre qu'il voit d'autres responsables politiques. Sous la dictature Ben Ali, Ennahda étant interdit, tout diplomate qui parlait avec un responsable islamiste se plaçait hors la loi.
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