Nul ne peut le nier : la Tunisie sachemine vers un meilleur avenir. Après le soulèvement et le rejet par le peuple de tout compromis avec lancien régime, on a organisé des élections particulièrement transparentes. Le parti islamiste a gagné en remportant plus de 40% des suffrages et est maintenant prêt à jouer un rôle de premier plan dans le nouveau gouvernement. Le résultat - que nous partagions la vision politique des islamistes ou non - prouve que le pays sest libéré et que lOccident ne contrôle plus les dynamiques de la politique nationale tunisienne. Nous assistons à la réalisation pleine et entière du premier soulèvement arabe : la dictature est révolue ; nous ne reviendrons jamais en arrière ; la Tunisie est libre. Un succès - et une invitation à célébrer ce que de nombreuses personnes appellent le printemps arabe.
La Tunisie est le premier pays - et pourrait bien demeurer le seul. Où que lon se tourne au Moyen Orient et en Afrique du Nord, les choses semblent moins claires, et moins accomplies. En Egypte, larmée est toujours aux commandes ; malgré les élections à venir, ce à quoi nous assistons ressemble chaque jour davantage à un coup dEtat militaire. Des officiels américains ont évoqué cette possibilité au mois de février lorsque Moubarak quitta le pouvoir ; ils semblent quils avaient raison. Les Américains ont peut-être bien laissé tomber Moubarak, mais ils nont jamais été bien loin des officiers et de leur nouveau pouvoir. Le peuple rassemblé sur la place Tahrir appelait à davantage de justice et de liberté. Moubarak est parti alors que le régime militaire commençait à montrer des signes de faiblesse. Dix mois plus tard, il est loin dêtre renversé. Le pays est sous contrôle et le Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) a la main mise sur le destin de lEgypte. Linfluence et la présence américaines savèrent décisives. Même si, à la fin du processus, un civil tel que Mohammed el Baradei pouvait être élu, lappareil militaire ne permettrait jamais au régime daller trop loin dans le sens de la transparence, de la liberté et de la démocratie (essayez donc dimaginer où lArmée se tiendrait au sein de la nouvelle structure politique !). Il ny a pas eu de révolution en Egypte.
Le Conseil National de Transition en Libye a annoncé quil établirait la charia et accepterait la polygamie, comme sil sagissait de dire au peuple libyen que le pays sera affranchi de linfluence occidentale. Pourtant, en coulisses, après lintervention de lOTAN, ce qui passe pour être de lautonomie relève davantage de la théorie que de la réalité. Léconomie, ainsi que les relations géostratégiques du pays avec les États-Unis et lEurope sont un secret de Polichinelle. Kadhafi est mort, pourtant le pays est loin dêtre libre : une démocratie contrôlée vaut mieux quune dictature, nous dit-on ; nempêche quelle demeure une démocratie sous contrôle (étranger).
La Tunisie est le premier pays - et pourrait bien demeurer le seul. Où que lon se tourne au Moyen Orient et en Afrique du Nord, les choses semblent moins claires, et moins accomplies. En Egypte, larmée est toujours aux commandes ; malgré les élections à venir, ce à quoi nous assistons ressemble chaque jour davantage à un coup dEtat militaire. Des officiels américains ont évoqué cette possibilité au mois de février lorsque Moubarak quitta le pouvoir ; ils semblent quils avaient raison. Les Américains ont peut-être bien laissé tomber Moubarak, mais ils nont jamais été bien loin des officiers et de leur nouveau pouvoir. Le peuple rassemblé sur la place Tahrir appelait à davantage de justice et de liberté. Moubarak est parti alors que le régime militaire commençait à montrer des signes de faiblesse. Dix mois plus tard, il est loin dêtre renversé. Le pays est sous contrôle et le Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) a la main mise sur le destin de lEgypte. Linfluence et la présence américaines savèrent décisives. Même si, à la fin du processus, un civil tel que Mohammed el Baradei pouvait être élu, lappareil militaire ne permettrait jamais au régime daller trop loin dans le sens de la transparence, de la liberté et de la démocratie (essayez donc dimaginer où lArmée se tiendrait au sein de la nouvelle structure politique !). Il ny a pas eu de révolution en Egypte.
Le Conseil National de Transition en Libye a annoncé quil établirait la charia et accepterait la polygamie, comme sil sagissait de dire au peuple libyen que le pays sera affranchi de linfluence occidentale. Pourtant, en coulisses, après lintervention de lOTAN, ce qui passe pour être de lautonomie relève davantage de la théorie que de la réalité. Léconomie, ainsi que les relations géostratégiques du pays avec les États-Unis et lEurope sont un secret de Polichinelle. Kadhafi est mort, pourtant le pays est loin dêtre libre : une démocratie contrôlée vaut mieux quune dictature, nous dit-on ; nempêche quelle demeure une démocratie sous contrôle (étranger).