projet industriel à Fès: Créer 50.000 emplois dans 10 ans pour la région

Créer 50.000 emplois dans 10 ans pour la région
Entretien avec Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie et du commerce

15.000 postes rien qu’à Fès- Shore

La zone franche de Ras El Ma en Conseil de gouvernement jeudi

L’Etat mise 15 milliards de DH dans des projets industriels sur 10 ans




«Dans le détail, 500 millions d’euros devront être achetés auprès d’entreprises marocaines avec création d’emplois et 300 millions d’euros directement à travers une propre implantation. C’est de l’unité de Fès dont il s’agit», explique Chami




- L’Economiste: Pourquoi Alstom et Nexans ont-ils choisi de s’implanter à Fès?
- Ahmed Réda Chami: Parmi les éléments figurant dans la convention conclue avec Alstom, suite à la vente du TGV et des tramways, nous avions longuement négocié pour que le groupe investisse une partie de la valeur ajoutée au Maroc. Le management s’était ainsi engagé à procéder à 800 millions d’euros (près d’un milliard de DH) d’achats à partir du Maroc sur une période de plus de 10 ans. Dans le détail, 500 millions d’euros devront être achetés auprès d’entreprises marocaines avec une création d’emplois et 300 millions d’euros directement à travers une propre implantation. C’est de l’unité de Fès dont il s’agit. Ainsi, Alstom a créé une joint venture avec Nexans, soit une entreprise en commun, dans laquelle chacun apporte, à part égale, son savoir-faire. Alstom met à disposition son expertise au niveau de la conception de faisceaux ferroviaires et de la charge de travail. Nexans, pour sa part, apporte sa connaissance sur le plan de l’industrialisation des produits. Cette usine, dont le terrain est déjà acquis, est située au quartier industriel de Sidi Brahim.

- Le projet semble déjà bien avancé…
- Effectivement. L’unité de Fès démarrera son activité en décembre selon les responsables d’Alstom. Elle répond à un double besoin du pays: un besoin en emplois et un besoin en recettes d’exportation. Cette société a vocation à employer 200 personnes dès son lancement et puis environ 600 personnes d’ici 2015. Elle commencera à produire début 2012 et son chiffre d’affaires à l’exportation devrait atteindre 480 millions de DH d’ici 4 ans.
 
- Cet investissement change-t-il la perception que l’on se faisait de Fès? Une ville syndicale…
- Tout à fait. D’ailleurs, cette rencontre sur l’avenir de l’investissement à Fès est initiée par la FDT. Le rôle des syndicats est important et c’est pourquoi la FDT a voulu le montrer en disant qu’elle peut être un partenaire de l’entreprise et non pas un adversaire. Pour créer de l’emploi et de la richesse, il faut investir plus, comme le ministère l’avait à maintes reprises souligné. C’est l’esprit nouveau qui préside aujourd’hui à la création de l’emploi à Fès.
A Fès-Shore, qui devrait être opérationnel avant fin 2011, nous attendons des investissements étrangers dans les services et l’offshoring, qui devraient créer, sur un horizon de 10 ans, plus de 15.000 emplois. Idem pour la P2I de Ras El Ma étalée sur une superficie de 420 ha dont 200 ha dédiés à une zone franche. Et tous ces investissements ajouteront à l’attractivité de cette zone franche L’objectif est de créer, sur les 10 années à venir, plus de 50.000 emplois, avec un investissement, juste dans les infrastructures, de 1,5 milliard de DH et un investissement industriel qui devrait en découler de 15 milliards de DH. Le texte définissant la zone franche sera discuté au Conseil de gouvernement jeudi prochain.

Propos recueillis par Youness SAAD ALAMI
 
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