EXCLUSIF. La journaliste Sophie Bouillon, prix Albert-Londres, publie un document choc sur le sexe tarifé. Partie sur le terrain sans préjugés, elle en revient avec un impressionnant voyage au bout de la nausée. Extraits.
La proposition de loi socialiste sur la lutte contre le système prostitutionnel est revenue en seconde lecture à l'Assemblée nationale vendredi 12 juin. Son vote pourrait constituer un premier pas historique pour le combat abolitionniste.
Le 2 juin, la commission spéciale des députés a en effet rétabli la pénalisation des clients (punissant l'achat d'acte sexuel d'une amende de 1.500 euros), et abrogé le délit de racolage instauré par Nicolas Sarkozy en 2003. Deux dispositions phares du texte initial, que les sénateurs avaient pourtant supprimées fin mars.
Le bras de fer auquel se sont livrés le Sénat et l'Assemblée depuis 2013 est symptomatique d'un débat brûlant. Lieu de préjugés massifs, la prostitution oppose encore ceux qui veulent y voir "un métier comme un autre" et ceux qui dénoncent la traite des êtres humains.
Dans un livre coup de poing, "Elles. Les prostituées et nous" (éd. Premier Parallèle), la journaliste Sophie Bouillon, prix Albert-Londres en 2009, donne la parole à celles qui la pratiquent, à celles que la société ignore ou méprise, aux "survivantes" qui s'en sont sorties, mais aussi aux clients qui la consomment.
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Une enquête de longue haleine menée du Nigeria aux fourrés du bois de Boulogne, des salons au décor colonial de Genève aux bars à néons de Pigalle, qui jette une lumière crue sur le business du sexe :
Quoi qu'en disent les grands défenseurs de la libéralisation sexuelle, les habitués des hôtels de luxe et des soirées libertines, la prostitution est rarement heureuse."
Extraits :
- Lisa : "En Suisse, ce n'est pas illégal d'être proxénète."
- Laurence : "On anesthésie notre corps et notre ressenti."
- Precious : "Le premier jour, j'ai eu dix clients."
- Paola : "Elles font leurs affaires pour 5 euros !"
- Jean-Marie : "Je refusais de voir les signes de leur trauma."
- Mélanie : "Je suis déjà morte, dix fois, vingt fois, trente fois."
- Isabelle : "J'savais pas vraiment les prix, c'que j'valais."
http://actualites.nouvelobs.com/soc...a-_-edito&from=wm#xtor=EREC-210-[WM]-20150613
mam
La proposition de loi socialiste sur la lutte contre le système prostitutionnel est revenue en seconde lecture à l'Assemblée nationale vendredi 12 juin. Son vote pourrait constituer un premier pas historique pour le combat abolitionniste.
Le 2 juin, la commission spéciale des députés a en effet rétabli la pénalisation des clients (punissant l'achat d'acte sexuel d'une amende de 1.500 euros), et abrogé le délit de racolage instauré par Nicolas Sarkozy en 2003. Deux dispositions phares du texte initial, que les sénateurs avaient pourtant supprimées fin mars.
Le bras de fer auquel se sont livrés le Sénat et l'Assemblée depuis 2013 est symptomatique d'un débat brûlant. Lieu de préjugés massifs, la prostitution oppose encore ceux qui veulent y voir "un métier comme un autre" et ceux qui dénoncent la traite des êtres humains.
Dans un livre coup de poing, "Elles. Les prostituées et nous" (éd. Premier Parallèle), la journaliste Sophie Bouillon, prix Albert-Londres en 2009, donne la parole à celles qui la pratiquent, à celles que la société ignore ou méprise, aux "survivantes" qui s'en sont sorties, mais aussi aux clients qui la consomment.
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Une enquête de longue haleine menée du Nigeria aux fourrés du bois de Boulogne, des salons au décor colonial de Genève aux bars à néons de Pigalle, qui jette une lumière crue sur le business du sexe :
Quoi qu'en disent les grands défenseurs de la libéralisation sexuelle, les habitués des hôtels de luxe et des soirées libertines, la prostitution est rarement heureuse."
Extraits :
- Lisa : "En Suisse, ce n'est pas illégal d'être proxénète."
- Laurence : "On anesthésie notre corps et notre ressenti."
- Precious : "Le premier jour, j'ai eu dix clients."
- Paola : "Elles font leurs affaires pour 5 euros !"
- Jean-Marie : "Je refusais de voir les signes de leur trauma."
- Mélanie : "Je suis déjà morte, dix fois, vingt fois, trente fois."
- Isabelle : "J'savais pas vraiment les prix, c'que j'valais."
http://actualites.nouvelobs.com/soc...a-_-edito&from=wm#xtor=EREC-210-[WM]-20150613
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