mercredi 8 octobre 2008 - 10h:01
Aïssa Hirèche - Le Quotidien dOran
Aussi bien les lauréats retenus que les motifs présidant à leur choix ne sont pas toujours dénués, au pire, « darrière-pensée idéologique » ou, dans le meilleur des cas, « dexigences politiques »
Comme de coutume, cest avec le prix Nobel de médecine (attribué ce lundi 6 octobre pour lannée 2008) que la semaine des Nobel sest ouverte. Les heureux lauréats, au nombre de trois, sont deux Français et un Allemand et leurs travaux, signale-t-on, ont porté sur le VIH pour les premiers, et sur le cancer du col de lutérus pour le troisième.
Si cependant, dans le domaine scientifique, la prestigieuse fondation vise généralement à récompenser des travaux ou des efforts reconnus et de grande valeur, il nen est pas de même malheureusement pour lattribution de la récompense dite « prix Nobel de la paix » qui, rappelons-le, a souvent été critiquée.
En effet, aussi bien les lauréats retenus que les motifs présidant à leur choix ne sont pas toujours dénués, au pire, « darrière-pensée idéologique » ou, dans le meilleur des cas, « dexigences politiques ». Cest pour dire si le manque dobjectivité nest pas monnaie courante lorsquil sagit de récompenser les efforts de paix.
Il est certes inutile de revenir sur des récompenses qui ont parfois frisé le ridicule. Mais à voir les spéculations qui vont bon train cette année, il y a lieu dêtre étonné cette fois aussi et de douter encore plus des visées réelles de ce prix de la paix.
On raconte dans les milieux introduits, et dont les spéculations alimentées à bon escient peuvent avoir beaucoup de chances dêtre confirmées, que cette année, et parmi les lauréats les plus en vue on compte un opposant chinois (Hu Jia) et une avocate tchétchène (Lidia Ioussoupova), qui partent même favoris. Lattribution des prix coïncidant cette année avec le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de lHomme des Nations unies, il va sans dire que cette « coïncidence » explique à elle seule la proposition de ces deux lauréats.
Il ne sagit pas ici dune quelconque remise en cause des mérites de ces deux candidats au Nobel, mais il semble tout de même assez bizarre que la fondation ait soudain lenvie denvoyer des messages à la Chine et/ou à la Russie comme si, seulement dans ces deux endroits du monde, les droits de lhomme sont bafoués et comme si, seulement là, des voix de résistants se sont élevées.
Combien sont-ils les Palestiniens qui, depuis laube des temps, ne cessent de hurler à linjustice, au bâillonnement, à la spoliation de la terre, à la privation, au génocide ? Combien sont-ils ceux qui, de lintérieur même dIsraël, crient au scandale, à loccupation, à linjustice ? Combien sont-ils les Sahraouis qui, depuis que le monde sen rappelle, nont cessé de résister à la colonisation et à lannexion injuste et injustifiée par le Maroc voisin ? Pourquoi ces voix ne sont-elles pas audibles dans les salons dOslo ? Y aurait-il une écoute sélective ?
Aïssa Hirèche - Le Quotidien dOran
Aussi bien les lauréats retenus que les motifs présidant à leur choix ne sont pas toujours dénués, au pire, « darrière-pensée idéologique » ou, dans le meilleur des cas, « dexigences politiques »
Comme de coutume, cest avec le prix Nobel de médecine (attribué ce lundi 6 octobre pour lannée 2008) que la semaine des Nobel sest ouverte. Les heureux lauréats, au nombre de trois, sont deux Français et un Allemand et leurs travaux, signale-t-on, ont porté sur le VIH pour les premiers, et sur le cancer du col de lutérus pour le troisième.
Si cependant, dans le domaine scientifique, la prestigieuse fondation vise généralement à récompenser des travaux ou des efforts reconnus et de grande valeur, il nen est pas de même malheureusement pour lattribution de la récompense dite « prix Nobel de la paix » qui, rappelons-le, a souvent été critiquée.
En effet, aussi bien les lauréats retenus que les motifs présidant à leur choix ne sont pas toujours dénués, au pire, « darrière-pensée idéologique » ou, dans le meilleur des cas, « dexigences politiques ». Cest pour dire si le manque dobjectivité nest pas monnaie courante lorsquil sagit de récompenser les efforts de paix.
Il est certes inutile de revenir sur des récompenses qui ont parfois frisé le ridicule. Mais à voir les spéculations qui vont bon train cette année, il y a lieu dêtre étonné cette fois aussi et de douter encore plus des visées réelles de ce prix de la paix.
On raconte dans les milieux introduits, et dont les spéculations alimentées à bon escient peuvent avoir beaucoup de chances dêtre confirmées, que cette année, et parmi les lauréats les plus en vue on compte un opposant chinois (Hu Jia) et une avocate tchétchène (Lidia Ioussoupova), qui partent même favoris. Lattribution des prix coïncidant cette année avec le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de lHomme des Nations unies, il va sans dire que cette « coïncidence » explique à elle seule la proposition de ces deux lauréats.
Il ne sagit pas ici dune quelconque remise en cause des mérites de ces deux candidats au Nobel, mais il semble tout de même assez bizarre que la fondation ait soudain lenvie denvoyer des messages à la Chine et/ou à la Russie comme si, seulement dans ces deux endroits du monde, les droits de lhomme sont bafoués et comme si, seulement là, des voix de résistants se sont élevées.
Combien sont-ils les Palestiniens qui, depuis laube des temps, ne cessent de hurler à linjustice, au bâillonnement, à la spoliation de la terre, à la privation, au génocide ? Combien sont-ils ceux qui, de lintérieur même dIsraël, crient au scandale, à loccupation, à linjustice ? Combien sont-ils les Sahraouis qui, depuis que le monde sen rappelle, nont cessé de résister à la colonisation et à lannexion injuste et injustifiée par le Maroc voisin ? Pourquoi ces voix ne sont-elles pas audibles dans les salons dOslo ? Y aurait-il une écoute sélective ?