Rachid, le héros du pont-neuf, ne sera pas expulsé vers l'algérie

Rachid Djaoued ne sera pas expulsé vers l'Algérie. Au cours de l'audience qui s'est tenue hier après-midi au palais de justice de Toulouse, le juge des libertés et de la détention a considéré que le jeune homme âgé de 24 ans a été interpellé de manière irrégulière par les gendarmes Gersois, jeudi 20 novembre à 6 heures dans une maison de L'Isle-Jourdain. Lors des débats, le courage de Rachid Djaoued qui a plongé depuis le Pont Neuf à Toulouse pour sauver un homme de la noyade, en septembre dernier, et le projet de la préfecture de la Haute-Garonne de le décorer pour son acte de bravoure n'ont été qu'à peine évoqués par Me Caroline Barbot-Lafitte.

Un courrier qui disparait du dossier
L'avocate du jeune homme a en revanche pointé l'irrégularité de son interpellation. «Sur leur procès-verbal d'intervention, les gendarmes affirment avoir pénétré dans la maison de Lisle-Jourdain dans le cadre d'une procédure de flagrant délit. Or ils n'en avaient pas reçu l'ordre du parquet, et aucune infraction constatée ne justifiait l'entrée des forces de l'ordre dans le squat», souligne Me Barbot-Lafitte. Le PV d'intervention de la gendarmerie confirme également que Rachid Djaoued était en possession d'un courrier de la préfecture de la Haute-Garonne lorsqu'il a été entendu. Mais ce courrier dont les gendarmes ont qualifié l'authenticité de «contestable», a disparu du dossier.

Des arguments au conditionnel
Olivier Delcayrou, directeur de cabinet du préfet de région confirme en revanche que Rachid Djaoued a bien été «contacté pour vérifier son identité et nous assurer qu'il était l'auteur du sauvetage signalé en septembre dernier, mais (que) la décision de le décorer n'a pas été prise.» Devant le juge des libertés et de la détention, le représentant de la préfecture a tenté de défendre la validité de l'intervention des gendarmes qui ayant regardé a travers une porte ouverte au rez-de-chaussée de la maison «pouvaient penser qu'à l'intérieur il pouvait se dérouler une infraction.» Mais ces arguments au conditionnel n'ont pas convaincu le juge Philippe Guichard qui a choisi de rendre sa liberté à Rachid Djaoued. Une décision d'apaisement qui permet à la préfecture de la Haute-Garonne de ne pas expulser un jeune homme qu'elle avait contacté par téléphone quelques heures avant son placement en rétention pour lui annoncer sa volonté de rendre hommage à son courage et sa bravoure.

http://www.ladepeche.fr/article/201...e-heros-du-pont-neuf-ne-sera-pas-expulse.html
 
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